La Fondation Giacometti consacre une exposition à « L’Homme qui marche », le chef-d’œuvre qui rendit célèbre Giacometti. Pour la première fois, sont réunis les différents modèles de ce motif emblématique, ainsi que la plupart des variations sculptées et dessinées sur ce thème. Accompagnée de nombreux documents et dessins inédits, l’exposition retrace la généalogie du motif, elle raconte l’histoire de l’œuvre la plus célèbre du sculpteur, une icône de l’art du XXème siècle. À la rentrée, des visites guidées, adaptées à l’âge des participants, écoliers, collégiens, ou lycéens, sont prévues pour les groupes scolaires, sur réservation.
L’œuvre emblématique
Réalisée en 1960, dans un minuscule atelier parisien au 46 rue Hippolyte-Maindron, aujourd’hui disparu, « L’Homme qui marche » a connu une destinée incroyable. Du premier modèle en 1932 aux figures célèbres réalisées au terme de sa carrière dans les années 1960, ce motif témoigne de la quête inlassable de l’artiste pour représenter l’essentiel de l’être humain. Cette incarnation de l’humanité, particulièrement précieuse dans les temps actuels, place cette œuvre parmi les plus connues au monde.
Toutes les sculptures de « L’Homme qui marche » réunies pour la première fois
« L’Homme qui marche » fut dans son premier état une « Femme qui marche » en 1932, œuvre surréaliste, intrigante figure d’inspiration Égyptienne. Le motif réapparait après-guerre, à l’occasion de commandes commémoratives pour lesquelles Giacometti explore les modes de représentation d’une figure humaine universelle en 1946. Le premier « Homme qui marche » de grande dimension, en 1947, emprunte à nouveau son attitude au modèle Égyptien, dont Giacometti admire le style. Les œuvres suivantes puisent au contraire, leur inspiration dans la vie quotidienne. L’artiste restitue la perception d’une situation de rue captée par hasard, depuis la terrasse d’un café : « Trois hommes qui marchent » (1948), « La Place »(1948), « Homme traversant une place »(1949), traduisent la fugitive vision de la vie qu’offre le mouvement de personnes qui se déplacent au loin. L’artiste ne reprend le motif qu’en 1959, à l’occasion d’une nouvelle commande pour l’espace public. C’est dans ces circonstances qu’il crée les sculptures aujourd’hui considérées comme des icônes de l’art du XXème siècle. Il aura réalisé, en tout, quatre « Homme qui marche » grandeur nature, dont trois fondues en bronze. Au travers de cette sculpture emblématique, l’artiste parvient à tout dire de l’humain dans la plus grande économie de moyens et d’effets. La question de la figure humaine a été, toute sa vie, un sujet privilégié.
Autour de l’exposition
Pendant toute la durée de l’exposition, la Fondation Giacometti propose aux familles des visites guidées, le mercredi à 15h30, et des ateliers, le samedi et le dimanche, de 15 à 17h. Des thèmes particuliers sont prévus pendant les grandes vacances en juillet et en août. La Fondation participera aux journées européennes du Patrimoine, les 19 et 20 septembre, à la Nuit Blanche le 3 octobre, et à la Nuit européenne des musées, le 14 novembre.
Pour le public scolaire
Dès la rentrée, la Fondation Giacometti propose aux groupes scolaires, dès que cela sera possible, des visites guidées de l’exposition, avec un conférencier qui s’adapte au niveau des élèves, écoliers, collégiens ou lycéens. La visite comprend aussi la présentation de l’atelier (reconstitué) de l’artiste. La classe est divisée en deux groupes afin d’offrir, aux participants, les meilleures conditions de visite possibles. Les réservations s’effectuent par mail à institut@fondation-giacometti.fr. Pour plus d’information, il est possible de joindre Alice Martel, chargée de médiation, au 01 87 89 76 76.
Béatrice Flammang
L’exposition « L’Homme qui marche »