Alors que le Conseil supérieur de l'éducation nationale (CSEN) a annoncé vouloir définir "les types de recherche qui ont leur pace en éducation" qui devraient être basées sur la "seule expérimentation contrôlée", l'Association des technologies de l'information pour l'éducation et la formation (ATIEF) démonte la position du CSEN nommé par JM BLanquer. "L’éducation est un « fait social total » au sens de Mauss", rappelle l'ATIEF. "Son étude implique la prise en compte des dimensions physiologiques, psychologiques, anthropologiques, historiques et sociologiques de la nature humaine. Les neurosciences ont évidemment toute leur place dans les approches interdisciplinaires qui doivent être mises en œuvre mais cette place ne peut pas être occupée à l’exclusion d’autres disciplines. Quelle crédibilité pourrait-on donner à des conseils prodigués par un conseil scientifique Covid-19 qui serait dépourvu de spécialistes en santé publique ou d’un GIEC constitué uniquement d’experts en chimie du carbone ? L’éducation ne relève pas d’un traitement dont les effets découleraient d’une causalité simple entre des décisions éducatives et leurs conséquences. Ce paradigme du traitement tend à nier que l’apprentissage est un processus non déterministe dans le sens où il n’y a pas de relation causale simple (un “impact”) entre une décision pédagogique et les apprentissages effectués par les élèves. La subjectivité des acteurs doit être prise en compte et le réductionnisme scientifique conduit à l’aveuglement. Quel crédit peut-on donner à une méthode pédagogique qui ne prend pas en compte qu’elle sera traduite, interprétée et adaptée lors de sa mise en œuvre par les acteurs de terrain ?" L'Atief, qui regroupe des chercheurs de plusiuers disciplines, s'inquiète que "le CSEN souhaite s’ériger en censeur des travaux qui ne s’inscriraient pas dans le seul paradigme de l’expérimentation contrôlée".
Le texte
SOS conseil scientifique
Le grand flou du conseil scientifique