Paul James Kirrage : Des collégiens Rep "ambassadeurs" à New Delhi 

Du 12 au 26 avril, 12 collégiens Rep de Rilleux-la-Pape (69), emmenés par leur professeur d'anglais, deviendront ambassadeurs de la France en Inde. Pour ce second voyage en Inde, Paul James Kirrage maintient les objectifs de développement de l'estime de soi et de formation citoyenne. S'y ajoute une dimension d'éducation au développement durable, protée par tout le collège Maria Casares de Rilleux.

 

Une aventure transculturelle

 

Lucie, Haizea, Chloé, Candice, Léane, Tomy, Syrine, Malaika, Hazar, Solenn, Tina, Kehan, tous enfants des quartiers populaires de Rilleux la Pape (69) ont été retenus pour partir en Inde du 12 au 26 avril dans le cadre d'un échange avec une école de New Delhi. Paul James Kirrage organise ce deuxième voyage après le grand succès du voyage de 2018.

 

Ce voyage est d'abord une aventure transculturelle. Les collégiens de Rilleux-la-Pape, issus de l'immigration, sont souvent montrés du doigt. Leurs origines sont fort variées, leurs cultures familiales variés et leur peau a toutes les couleurs. Mais voilà qu'en Inde ils représentent la France. Et ils le font aussi bien auprès de leurs camarades indiens d'un établissement favorisé de New Delhi que dans un village pauvre et perdu de l'Himalaya.

 

"Ambassadeurs de France" pour deux semaines, "ils ont eu  leur place aussi bien dans les familles aisées de New Delhi que chez les pauvres paysans de l'Himalaya. Partout ils se sont très bien comportés. Cela a changé leur regard sur leur propre ville", nous avait dit PJ Kirrage à l'issue du premier voyage en 2018. Les élèves qui sont parfois vus de travers dans les beaux quartiers lyonnais ont découvert qu'ils peuvent être bienvenus.

 

Un pont vers les familles

 

Ce second voyage fait suite à l'accueil de 20 jeunes indiens dans les familles du collège Maria Casarès en 2019. "Les parents, qui ont souvent peu de moyens, se sont mobilisés pour accueillir ces jeunes", nous dit PJ Kirrage. "Ils ont su leur offrir de belles visites et leur ont fait découvrir le patrimoine lyonnais. Quelque soit la tradition culinaire de la famille ils ont tenu à faire gouter aux Indiens les plats régionaux quitte à les adapter". Pour préparer le voyage en Inde, les parents ont aussi lancé des actions comme la vente de 5400 chouquettes dans un centre commercial pour lever plus de 600 euros pour le voyage. Une partie de cet argent sert aussi à acheter des fournitures scolaires qui seront achetées à Delhi et données dans l'Himalaya.

 

Parce que partir deux semaines en Inde, même en étant hébergé dans les familles indiennes , cela coute cher. Le voyage est financé avec des subventions municipales, de l'agglomération, de plusieurs entreprises. Il reste environ 400 € pour les familles. Mais les fonds sociaux du collège permettent de choisir les 12 élèves sur leur motivation, sans tenir compte de l'argent.

 

Un projet écologique

 

Car le projet engage beaucoup plus d'élèves que les 12 partants. Un nombre plus important d'élèves a participé aux actions pour collecter de l'argent et préparer le voyage. Et les 650 élèves du collège travaillent en histoire geographie et en SVT sur des thèmes en lien avec le voyage.

 

Pour ce second voyage, le collège met l'accent sur le développement durable avec des travaux sur l'agriculture durable. Elle sera observée dans le village de l''Himalaya qui vit pratiquement en auto subsistance et recycle ses déchets. Un gros travail est fait aussi sur l'alimentation en France et en Inde avec les différentes cultures alimentaires des élèves.

 

Cultiver l'empathie

 

Et l'anglais dans tout cela ? "Nous allons utiliser l'anglais comme lingua franca en Inde", rappelle PJ Kirrage. "Les élèves du club Inde travaillent leur anglais pour être opérationnels sur place, pouvoir se présenter et comprendre les Indiens. C'est plus exigeant que le programme. Mais même des décrocheurs s'accrochent à ce programme", note PJ Kirrage.

 

Evidemment l'anglais de l'Inde n'est pas  celui d'Oxford. "L'anglais est une langue globale. Les élèves doivent le savoir. La musicalité de la langue est différente de l'anglais classique. Mais leur français aussi a une musique différente du français classique pour les jeunes Indiens".

 

On touche là à une autre dimension du projet. On a vu qu'il était quelque part réparateur pour des jeunes qui peuvent se sentir marginalisés dans leur région. On a vu l'intérêt porté à la dimension environnementale. Mais ce projet a aussi une dimension empathique.  Loin de la cité, face à soi et à l'Autre, les jeunes français construisent du respect, de la compréhension et de l'intérêt pour l'autre.

 

"On est dans un collège où on fait découvrir le patrimoine de Lyon aux élèves. On les emmène souvent vers d'autres horizons pour qu'ils voient qu'il y a d'autres destins", nous dit PJ Kirrage. "Avec le projet Inde ils deviennent un peu ethnologues, ils cherchent à comprendre l'autre". A vrai dire ça commence dès la préparation. "Le projet oblige à travailler différemment avec la communauté qui entoure le collège. En lui apportant de la notoriété, il fait parler différemment du collège. On se donne du mal pour ouvrir d'autres horizons aux élèves et que le collège Maria Casarès sur leur CV soit un appui".

 

F. Jarraud

 

Le site du projet

Le site du collège

 

Nous suivrons en direct ce voyage en avril.

 

Par fjarraud , le jeudi 27 février 2020.

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