Saupoudrage, dégradation des conditions d'enseignement : Le rapport de l'APLV critique les réformes sur l'enseignement des langues 

Deux ministres mais même ministère et même incapacité à réformer ? Près d'un millier d'enseignants ont répondu à la longue enquête de l'APLV sur l'enseignement des langues vivantes après les réformes du collège et du lycée. Le bilan qui en ressort c'est l'échec des deux réformes du collège et du lycée et une dégradation des conditions d'enseignement et du niveau des élèves.

 

" La réforme du collège de 2016 semble, malgré l’investissement horaire qu’elle représente, n’avoir amélioré en rien la situation dans les classes, puisque 60,5% des collègues considèrent que le niveau des élèves en fin de 3ème a régressé. La réforme du lycée de 2019 est désastreuse", écrit l'APLV. "La volonté du ministère de tout changer en même temps, les enseignements, les programmes, l’examen, induit une charge de travail considérable pour les professeurs, qui, dans leur immense majorité, déclarent qu’ils ont été insuffisamment, mal ou jamais informés ou formés à la nouvelle organisation du lycée et du baccalauréat (76%), au nouveau cadre de travail en tronc commun (72%) ou en spécialité (79,5%). Les professeurs des langues autres que l’anglais et l’espagnol se trouvent de plus en plus dans des situations précaires, qui leur imposent des services partagés sur plusieurs établissements, des postes instables, le risque de voir leur discipline disparaître, et, pour éviter cela, comme l’indique un professeur d’italien, « la nécessité de surnoter pour garder les élèves ». Les autres professeurs se trouvent face à une situation décrite comme anxiogène, déprimante, démotivante, stressante, et le terme de « burn out » revient dans plusieurs des commentaires des collègues".

 

" On a un peu l’impression que le ministère procède par une série de réponses simples, voire simplistes, à des situations complexes et est dans l’incapacité de prévoir les effets annexes des décisions qu’il prend", écrit l'APLV en en donnant des exemples dans la  réforme des lycées.

 

L'APV critique notamment le "saupoudrage" des heures de langues au collège. " La réforme du collège a fait le choix d’un étalement de l’enseignement de LV2 sur trois années, à raison de 2.30 hebdomadaires au lieu de deux années à 3.00. Les professeurs se rendent compte aujourd’hui que, malgré l’augmentation de l’horaire global de cours (7.30 au lieu de 6.00) l’efficacité est équivalente ou moindre, et que cette augmentation ne fait progresser que les meilleurs élèves".

 

Au collège comme au lycée, le souci gestionnaire l'a emporté dans l'application des réformes. Il s'agit toujours de remplir les classes et d'imposer des groupes de plus en plus nombreux aux enseignants. L'enquête montre à quel point , au terme de ces réformes, les enseignants de langues s'interrogent sur le sens de leur métier. L'application de l'ETLV en série technologique est emblématique de cette situation. Le rapport est très inquiétant et nécessite des réponses.

 

Le rapport

 

Par fjarraud , le mercredi 12 février 2020.

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