Quinze moyens d'alléger la charge cognitive  

André Tricot revient dans un article éclairant sur la charge cognitive et les moyens de l'alléger. " La charge cognitive correspond à la quantité de ressources cognitives investies par un individu lors de la réalisation d’une tâche. Elle dépend de la complexité de la tâche (le nombre d’éléments à traiter et à mettre en relation); des ressources de l’individu et de la manière dont la tâche est présentée". C'est ce dernier aspect qui interroge directement les enseignants. A Tricot présente 15 moyens pour diminuer la tâche cognitive et faciliter les apprentissages. Par exemple : " Une façon de réduire la charge cognitive associée à la résolution de problèmes est d’utiliser une présentation du problème sans spécifier de but".

 

Réduire la charge cognitive

 

Par fjarraud , le lundi 13 janvier 2020.

Commentaires

  • delacour, le 13/01/2020 à 10:04

    "Avant de nous donner une définition de la charge cognitive, pourriez-vous nous donner deux exemples concrets tirés de la classe ?

    Si je donne le mot « chenil » à lire à une élève, la charge cognitive va différer selon que cette élève sait lire, sait reconnaitre les lettres ou ne sait ni l’un ni l’autre. L’élève qui a automatisé la lecture va avoir besoin de très peu de ressources cognitives pour lire le mot. En revanche, l’élève qui est en train de découvrir les lettres va devoir fournir un effort pour reconnaitre la lettre « c », puis la lettre « h », puis « e » etc. Elle va aussi devoir fournir des efforts, peut-être pas à sa portée, pour retrouver le son que font les lettres « ch » ensemble. Le fait que ce mot soit relativement peu fréquent dans la langue française, peut-être même ignoré de cette élève, va ajouter à la charge …"

     

    L'exemple choisi  est très révélateur de la forte charge cognitive qu'impose le décodage des lettres par rapport à la charge cognitive du codage des sons. En français on ne peut pas affirmer qu'une lettre ou un groupe de lettres se décode régulièrement toujours de la même façon. Ce qui est stable c'est uniquement le codage orthographique : si on code /oiseau/ avec "oiseau" c'est ce qui permet en retour de lire "oiseau" en /oiseau/, tout en ayant un accès permanent au sens codé. Saussure ne dit rien d'autre et il s'élève contre l'abus qu'on fait du mot prononciation. Il montre par exemple que certains mots finissent par se prononcer comme le liraient des décodeurs, en perdant leur relation initiale avec l'oral. /sè/ dans le sens 7 se code sept et devrait se prononcer /sè/. Chenil est supposé lu /chenil/ ici, alors que le Larousse lui-même rappelle le mot initial /cheni/ comme /fusi/. On oublie que c'est le codage des sons qui engendre la lecture et jamais l'inverse : comment faut-il décoder c ? Son décodage /g/ est imposé par le mot /second/, ou /ch/ pour chenil, ou /s/ pour science.

    Une bonne façon de réduire la charge cognitive est donc de faire commencer par coder du sens en mobilisant le codage orthographique. Une inversion de l'approche actuelle de la conquête de la communication écrite. Si on apprend à coder /cor/ avec "cor", alors on pourra coder seul /roc/ et lire ce mot. Pour plus de renseignements, voir le site "ecrilu".  

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