Ce qui nous unit comme enseignants 

" Les enseignants du secondaire s’identifient-ils comme étant des experts de leur matière ou comme étant des experts en pédagogie? Autrement dit, est-ce que l’enseignant d’histoire est d’abord un historien ou un pédagogue? Et l’enseignant de français, d’abord linguiste, grammairien ou pédagogue? Je pars du postulat que ce sont d’abord des experts en pédagogie", écrit Marc André Girard dans la revue québécoise  L'école branchée. " Ce qui me semble important de communiquer à travers ces quelques lignes est qu’il est gagnant de mettre l’accent sur ce qui nous unit plutôt que sur ce qui nous divise. Nous nous questionnons souvent pour trouver ce qui nous différencie de nos collègues. Cela peut être rassurant : « ce qui marche dans son cours de géographie ne s’applique pas dans mon cours de français » ou encore « oui, c’est facile au primaire, mais moi, au secondaire… ». Dans les faits, nos conditions d’exercice détonnent probablement, mais pourquoi ne pas essayer de trouver les éléments qui non seulement nous ressemblent vu notre contexte, mais aussi, qui nous rassemblent? Par la suite, il sera plus facile de colliger les expériences à succès et de faire en sorte qu’ils se reproduisent dans nos classes."

 

Dans la revue

 

Par fjarraud , le mercredi 11 décembre 2019.

Commentaires

  • cjpuren, le 11/12/2019 à 11:50
    Il y a une certaine incohérence à poser la question "Les enseignants du secondaire s’identifient-ils comme étant des experts de leur matière ou comme étant des experts en pédagogie?", et deux lignes plus bas à poser le "postulat que ce sont d'abord des experts en pédagogie": quel est le véritable statut de cette question s'adressant à la subjectivité des enquêtés, dont on nie quelques lignes plus bas la pertinence au nom d'une évidence qui n'a pas à être démontrée (un postulat)?

    La notion d'"éléments" qui "nous ressemblent" / "nous rassemblent" est mystérieuse, surtout si on la met en regard avec celle des "expériences à succès" que l'on pourrait reproduire, qui rappelle fortement celle de "best practices". Il y a des principes éducatifs (comme le respect dû aux élèves, par ex., l'interdiction de la violence, etc.), des principes pédagogiques (comme celui des "méthodes actives": il n'y a apprentissage de l'élève que s'il s'agit d'un processus dans lequel il s'engage personnellement), des principes didactiques (comme, dans l'enseignement scolaire des langues étrangères, le passage par une phase de compréhension de langue, de "conceptualisation", avant de proposer des situations de réemploi, dès que les élèves ont la capacité d'abstraction nécessaire). Tous ces principes doivent s'appliquer dans les classes, et leur application est hautement contextuelle. La compétence de haut niveau d'un enseignant en didactique peut même être définie comme sa capacité à suspendre l'application d'un principe lorsqu'il estime que la situation l'exige ; par exemple ne pas faire passer ses élèves par une phase de conceptualisation s'il estime que la règle serait trop difficile à comprendre par rapport à l'efficacité, ensuite, de son application. Comme l'a écrit Franck Marchand, un méthodologue  du début du XXe siècle, germaniste de formation mais auteur d'un ouvrage de FLE (Méthode Marchand de français langue étrangère, 1e éd. 1920), dans la préface de ce manuel : "La grammaire étant l’art de lever les difficultés d’une langue, il ne faut pas que le levier soit plus lourd que le fardeau."

    On comprend la position de Marc-André Girard, en fait, à partir de son inscription institutionnelle:

    Marc-André Girard (...) est actuellement doctorant en administration scolaire. Il s’est spécialisé en gestion du changement en milieu scolaire ainsi qu’en leadership. Il s’intéresse également aux compétences du 21e siècle à développer en éducation. (https://ecolebranchee.com/author/marc-andre-girard/)
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