Lycées : Les inquiétudes des profs de maths 

Mise en place tardive de blocs de programme, calculatrice dans l'inconnue, absence d'informations sur les épreuves, de nombreux problèmes ont été remontés par les professeurs de maths lors des Journées nationales de l'Apmep à Dijon le 20 octobre. La commission lycée de l'Apmep en rend compte et interroge directement l'institution.

 

" Plusieurs collègues évoquent leur colère non pas dans le contenu mais la mise en oeuvre de la réforme (emploi du temps des élèves, des enseignants, moyens informatiques à disposition, co-intervention des enseignants et la multiplicité des intervenants face aux élèves dans une même discipline, sans compter les conseils de classe à venir dont les conditions d’organisation interrogent). La commission évoque, de son côté, les informations au jour le jour qui redescendent en fonction du calendrier du moment". Ces quelques lignes donnent une idée des inquiétudes des professeurs de maths exprimées lors des Journées nationales du 20 octobre.

 

" Les collègues craquent nerveusement en salle des profs à cause du stress et de la précipitation de la mise en oeuvre de la réforme...Un autre collègue signale, l’état d’anxiété de ses élèves face aux choix qu'ils vont être amenés à faire rapidement", souligne la commission lycée de l'Apmep. " Les intervenants résument leur impossibilité de prendre connaissance des programmes de terminale : comment trouver le temps de s’y consacrer vu la charge de travail actuelle ?".

 

Des questions restent sans réponse. " Comment les E3C peuvent être une évaluation formative? Il nous faut des précisions. Est-ce que qu'une épreuve finale du baccalauréat peut être formative ? Plusieurs collègues de la filière technologique, dénoncent la communication tardive du découpage du programme par blocs et l'impact que cela va avoir pour l’E3C si on n'a pas commencé par les bons thèmes. Des questions sont posées sur les calculatrices collège et la définition de ses fonctionnalités (présence de l’exponentielle par exemple). Les enseignants vont-ils devoir demander l’achat d’une nouvelle calculatrice pour le passage des E3C?

 

En conclusion trois questions sont posées par la commission lycée à l'Inspection générale. "Le 10 octobre dernier, les enseignants de la voie technologique, étaient prévenus par mail de leurs IPR qu’un découpage en blocs des programmes avait été fait pour la confection des sujets des E3C. Cela les a mis en difficulté : les progressions étaient déjà arrêtées et déjà bien entamées ! Les premiers E3C peuvent être passés dès le 15 janvier 2020. Pourquoi une information si tardive ? Quelle place de la calculatrice dans les E3C au vu du sujet zéro de technologie notamment ? Si seulement calculatrice collège, qui l’achète ? Quelle motivation pédagogique pour se restreindre à un modèle collège ? Et doit on continuer à travailler avec la calculatrice lycée au quotidien ? L’inspection générale a-t-elle conscience de la situation d’urgence voire du mal-être dans lesquels se trouvent de nombreux collègues, quelques semaines après la rentrée seulement ?"

 

F Jarraud

 

Le compte-rendu

Veut on dégouter les élèves des maths ?

 

 

Par fjarraud , le jeudi 07 novembre 2019.

Commentaires

  • Viviane Micaud, le 07/11/2019 à 10:32
    Tout cela pour une réforme qui augmente les inégalités sociales et territoriales et qui détruira à terme les études supérieures technologiques, ce qui rendra la France incapable de gérer les changement qui s'annoncent.
    La réforme a été conduite en s'appuyant sur deux dogmes faux,
    - "En détruisant la S, par magie le lycée va permettre une meilleure orientation". En réalité, les dysfonctionnements du à la S et perçu par 10% de la population, sont dus à un déni qu'il existe deux compétences qui s'apprennent dans la durée: "l'expression écrite" et "l'outil mathématiques". Après, 15 ans il doit y avoir plusieurs niveaux possibles pour ses deux compétences. La S était un symptôme, la partie visible d'un iceberg de dysfonctionnements dont la plupart avec des conséquences beaucoup plus graves mais qui ne concernaient pas l'élite littéraire dont font partie les journalistes. La solution choisie va augmenter les dysfonctionnements, comme toutes les précédentes réformes du lycée, car basée sur les mêmes dénis. 
    - "Une orientation progressive, où l'élève choisit son orientation progressivement aide l'élève à bien s'orienter". C'est totalement faux, le mécanisme psychologique de construction du "soi adulte" fonctionne par essai-erreur et se fait par la durée. "Des options vitrines à tester pour choisir son orientation" n'ont jamais marché. Cela a été testé régulièrement pour l'enseignement professionnel. Il faut donner un droit à la réorientation et ce n'est possible qu'en gérant le rôle structurant de "l'expression écrite" et "des maths".
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