Abus de pouvoir : Quand une enseignante contractuelle ne se tait pas... 

" Il est inacceptable qu'une inspection puisse être menée d'un jour à l'autre. Il est inacceptable qu'un-e enseignant-e contractuel-le se fasse évaluer sur les mêmes bases qu'une personne titulaire, sans n'avoir jamais reçu de formation. Il est inacceptable qu'on lui demande d'appliquer un modèle standard de pédagogie dans chaque nouvelle classe, dans chaque nouvel établissement, alors que la précarité et la multiplicité des contrats à l'année ne lui permettent pas de développer sereinement des outils pédagogiques différents, surtout dans les classes les plus difficiles. Le personnel enseignant contractuel ne doit pas subir d'intimidation de la part de la hiérarchie de l'éducation nationale". Nail El Am, professeure contractuelle en lycée professionnel s'est fait sèchement remerciée sans obtenir de réelle justification par l'éducation nationale. Elle raconte ce parcours dans une institution qu'elle dénonce comme maltraitante. "Le pouvoir règne, et l'inspection détient la possibilité de rompre l'estime, la carrière, les désirs de quelqu'un. En une fraction de temps, sans préavis. Les élèves ont peur des professeurs, les professeurs ont peur des inspecteurs, les inspecteurs ont peur des recteurs, les recteurs ont peur des ministres. Chacun est sous-tutelle de l'autre, et s'en trouve fragilisé".

 

Sur son blog

 

Par fjarraud , le jeudi 13 juin 2019.

Commentaires

  • Sarah28, le 15/01/2021 à 16:07
    Bonjour,

    Je vous remercie pour votre témoignage touchant et qui pose le problème de l'évaluation par des gens que nous ne connaissons pas, en une heure qui plus est...

    Pour ma part, je suis enseignante depuis 20 ans, titulaire depuis tout ce temps-là et j'ai exactement eu le même problème que vous, ou à peu près. Comme quoi ce ne sont pas que les contractuels qui sont touchés, bien que pour vous, ce soit pire. Car en plus de devoir vous adapter sans cesse, sans augmentation de salaire, on ne vous encourage pas, ne vous soutient pas!

    En une heure, on m'a demandé de faire réfléchir les élèves sur un sujet d'ESSAI (pour le bac) tout seuls, puis de les faire écrire...Mission impossible! Et surtout, quelle efficacité?

    On a menti sur ce que j'avais réellement fait. Nous avions fait un tableau  avec les élèves dans lequel les arguments des élèves et leurs exemples avaient été mis dedans et discuté sur mon tableau blanc. Or, on me met dans le rapport que je n'ai pas fait réfléchir les élèves.

    Je pense être une enseignante très investie, ne comptant pas mon temps...En plus d'un blog que j'anime, je me suis occupée du site du lycée, j'ai pris des stagiaires en lettres, les notes de mes élèves à l'EAF, alors qu'ils ont des difficultés sont plus que satisfaisantes: deux 20 il y a 2 ans à l'oral sur une classe de 30 par exemple.

    Bref, sans vouloir me vanter, je pense que je connais mon métier. 

    L'inspectrice m'a conseillé de faire en sorte que les élèves trouvent eux-mêmes les méthodes. Je réponds: avec si peu de temps, comment faire au vu des programmes en 2de et en 1ère? Et quel intérêt?

    J'exerce mes élèves régulièrement, je pratique la double correction: ils peuvent rattraper un travail raté et il est noté à nouveau, lorsqu'ils tiennent compte des corrections individuelles sur chaque copie...

    Et malgré tout cela, après 20 ans de bons et loyaux services, je me vois attribuée un rapport affreux au 9ème échelon avec comme résultat final: à consolider...

    Ce que j'aurais aimé savoir, c'est si l'inspectrice avait eu des classes, puisque je crois qu'elle n'a jamais enseigné, si ses méthodes auraient fonctionné. J'en doute fortement...

    Je note que beaucoup d'inspecteurs ne sont pas pragmatiques, qu'il faut faire un cours type en ilot, suivre la mode. Les cours magistraux avec participation active des élèves ne plaisent pas, ce que j'ai fait pour proposer un travail construit en une heure...Et on est mis plus bas que terre, sans considération.

    Ce n'est pas tant le fait que je ne monte pas facilement d'échelons qui me répugne, mais le fait qu'il n'y ait aucune reconnaissance pour le travail fourni et autant d'injustice, alors que cette nouvelle réforme devait être plus juste!

    Le jugement de l'inspectrice était très partiel et totalement caricatural. Elle s'est permise en plus de porter des jugements sur mon travail que j'ai trouvés déplacés et irrespectueux.

    Et en prime, j'ai reçu le rapport d'inspection presqu'un an après la visite! Visite en mars, rapport en janvier.
  • Josephine1, le 16/06/2019 à 07:25
    Tout ceci est très vrai.
    Cependant: comme enseignante, j'ai été plus que surprise de trouver , dans un site qui se nomme le Café Pédagogique, une faute d'orthographe.
    Nail El Am, professeure contractuelle en lycée professionnel s'est fait sèchement remerciée .
    Rappel de la règle d'orthographe: lorsque deux verbes se suivent ( en l' occurence, faire et remercier), le second est à l'infinitif.
    On vérifie cette règle simple en substituant au second un verbe du troisième groupe, de façon à "entendre" l'infinitif.
    Exemple: Nail El Am, professeure contractuelle en lycée professionnel s'est fait sèchement mordre.
    Mais on écrira:  Nail El Am, professeure contractuelle en lycée professionnel a été sèchement remerciée , si l'on utilise la voix passive , avec l auxiliaire être conjugué au présent (de la voix passive)

    Les fautes d'orthographes sont de plus en plus courantes dans toutes les publications, j' en ai trouvé dans le Figaro, le Monde, Science et Avenir......
    Il me semble capital de veiller à préserver l'orthographe de notre belle langue.



    • Thomas21, le 30/01/2020 à 12:18
      Dixit une personne qui écrit "Les fautes d'orthographes"...
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