Loi Blanquer : Panique à bord ? 

Alors que la loi n'arrivera devant le Sénat que dans un mois, le ministre et des députés de la majorité multiplient les interventions. Ils créent ainsi une cacophonie, se contredisant, voire promettant tout et n'importe quoi, à l'image des propos ministériels du 5 avril. La forte mobilisation des enseignants, qui étaient souvent des électeurs En Marche, l'impact de leurs actions auprès des parents, suscitent l'affolement.

 

Amender la loi ?

 

 Toutes les stratégies de communication sont utilisées pour tenter de faire baisser la pression des enseignants. Il y a les promesses d'amendement de la loi. Elles se sont multipliées ces derniers jours. Il y a la mise en accusation des enseignants, accusés d'être des agitateurs politiques  selon une vieille propagande droitière. Il y a la victimisation où les députés exploitent les visites d'enseignants dans leurs permanences. Et il y a le n'importe quoi.

 

Et Jean Michel Blanquer en a donné une belle illustration le 5 avril sur BFM - RMC. Le ministre a promis d'amender son projet de loi, alors qu'il s'est opposé à l'Assemblée à tous les amendements ayant un réel impact, par exemple sur l'article 1. Le ministre a promis à nouveau que l'ouverture des établissements publics des savoirs fondamentaux (EPSF) ne se fera qu'avec l'accord des conseils d'école et des maires. On verra s'il tient parole. Il n'a toujours pas dit comment la loi serait modifiée.

 

Incohérences sur le rôle des directeurs

 

Sur la question des directeurs, JM Blanquer a été prolixe. "Il y aura le choix des modalités. On pourra rester directeur d 'école et si c'est le choix que vous faites, avoir le titre de principal adjoint ce qui représentera une opportunité de carrière. Le directeur sera toujours dans son école au contact des parents et donc renforcé.. On doit travailler pour mieux rémunérer (cette fonction). C'est un objectif que je me suis fixé sur la durée du quinquennat".

 

Oublions cette revalorisation toujours promise "sur la durée du quinquennat", c'est à dire transmise au ministre suivant... Sur la fonction de directeur le projet de loi Blanquer est très claire. Il y a un principal adjoint en charge des "classes du 1er degré". Les écoles elles mêmes n'existent plus puisqu'elles sont un morceau de nouvel EPSF.

 

Ce principal adjoint appartient au corps des personnels de direction du 2d degré. On voit mal comment en faire partie pourrait se faire sans passer le concours de personnel de direction. On voit mal aussi à quoi servirait ce principal adjoint si les directeurs restent en place.

 

265 EPSF

 

En même temps, JM Blanquer qui jusque là avait largement minimisé la place des EPSF , parlant d'une dizaine d'établissements, en a subitement revu le nombre à la hausse. Le ministre parle de 2 à 5% des collèges . Comme le remarque l'AEF , il y a 5294 collèges publics et cela ferait de 105 à 265 EPSF dans l'immédiat.

 

Pour que tous ces propos incohérents obtiennent un morceau de crédibilité, le ministre et les députés LREM devraient dire comment on fait pour résoudre ces contradictions et proposer des amendements. A défaut, la multiplication des ces propos ne fait que montrer la peur d'un ministre dont l'étoile pâlit dans sa majorité et celle de députés devant la fuite des électeurs.

 

F Jarraud

 

Sur BFM

 

 

Par fjarraud , le lundi 08 avril 2019.

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