Le climat scolaire se dégrade selon l'Autonome 

Selon l'Autonome de solidarité, un organisme qui agit pour la protection juridique des personnels de l'éducation nationale, l'année 2017-2018 aurait vu une hausse de 7% des litiges. Les deux tiers des dossiers concernent des cas de diffamation et d'insultes ou de menaces. En première ligne on trouve les directeurs d'école et les chefs d'établissement secondaire. Plus de la moitié des auteurs sont des parents ou représentants légaux des élèves, loin devant ceux-ci.

 

Hausse de 7% des litiges

 

Avec 4883 dossiers ouverts en 2017-2018, l'Autonome de solidarité souligne une hausse de 7% des litiges qui lui sont soumis. Pour l'autonome de solidarité cela reflète "une exposition accrue aux risques de certaines catégories de personnels et une dégradation du climat scolaire.

 

L'Autonome propose depuis plus d'un siècle une protection juridique aux agents de l'Education nationale. Elle revendique 351 000 adhérents soit 59% des enseignants du 1er degré et 38% de ceux du second degré. Autant dire que ses données sont représentatives.

 

D'après son baromètre annuel, on a compté 4883 dossiers en 2017-18 contre 4552 en 2016-2017, soit une hausse de 7%.

 

Moins d'agressions physiques , davantage de diffamation et insultes

 

38% des litiges concernent des cas de diffamation, en nette hausse, et 29% des insultes ou des menaces. Des litiges qui sont pour l'Autonome peu graves mais déstabilisants et stressants. L'Autonome souligne des litiges liés à des différends familiaux ou à une scolarisation difficile d'enfants handicapés.

 

Les agressions physiques légères sont en baisse et représentent 6% des litiges. Les litiges administratifs (6%) sont par contre en hausse, alors qu'ils ne relèvent pas du champ de l'Autonome.

 

On pourra comparer ces données aux mesures annoncées par le gouvernement et le ministre de l'éducation nationale pour lutter contre la violence scolaire. Ces mesures visent les élèves, qui fournissent 20% des litiges mais dont certains sont les auteurs de faits spectaculaires. En répondant dans l'émotion, le ministère prend des mesures sans effet sur ce la majorité des litiges qui génèrent le stress quotidien des enseignants et personnels.

 

Les personnels de direction en première ligne

 

Les deux tiers des litiges (67%) concernent des enseignants et 24% des directeurs d'école ou des chefs d'établissement.  Des données à comparer à la répartition des adhérents de l'Autonome : 88% sont des enseignants et 6% des directeurs et chefs d'établissement. "L'exposition aux risques de litiges pour les personnels de direction est 4 fois supérieure à celle des enseignants " conclut l'Autonome.

 

Les auteurs sont souvent des parents et des collègues

 

Les auteurs des litiges sont pour 55% des cas les responsables légaux des élèves et pour 22% des cas des élèves. Près de 14% des litiges proviennent d'adultes de l'éducation nationale : 7% de la hiérarchie et 7% d'autres collègues. Dans une enquête de victimologie des enseignants, Eric Debarbieux avait montré que 20% des cas de harcèlement et mise à l'écart des enseignants proviennent d'adultes de l'établissement.  Les conflits avec les responsables légaux sont nettement plus nombreux dans les écoles que dans le second degré.

 

Attention à avril

 

Enfin, l'Autonome souligne quatre périodes où le nombre de litiges augmente. Malheureusement on entre dans une de celles ci. C'est en décembre, février, avril et juin que le nombre de litiges augmente, 4 fins de période du calendrier scolaire où tout le monde est sur les nerfs.

 

F Jarraud

 

Le baromètre de l'Autonome

Violence scolaire : le dossier

Violence scolaire : quelles solutions (2012) ?

 

 

 

Par fjarraud , le mardi 02 avril 2019.

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