Loi sur le voile : Un bilan négatif 

Pierre-Yves Geoffard, professeur à l’Ecole d’économie de Paris, rend compte dans Libération de l'étude de deux chercheuses de Stanford, Aala Abdelgadir et Vasiliki Fouka.  En exploitant deux enquêtes françaises, elles ont cherché à voir les effets de la loi sur le voile de 2004 sur le devenir des jeunes filles de religion musulmane. Le premier effet est bien une certaine désaffiliation vis à vis de l'Ecole. "Les données montrent cependant que si, jusqu’en 2004, le taux d’obtention du bac était plus faible pour les jeunes filles du premier groupe (musulman), il augmentait régulièrement et tendait à se rapprocher de celui de la population générale ; mais ce taux baisse brutalement pour les jeunes filles d’origine musulmane nées après 1984, et donc encore scolarisées lorsque la loi fut mise en application... Exploitant l’enquête Trajectoires et Origines (TeO), l’une des très rares enquêtes françaises qui interroge les personnes sur leur religion, les auteures montrent également que le nombre de jeunes filles déclarant avoir été victimes de racisme ou de discrimination s’est accru, que la confiance dans l’école a diminué, et que le sentiment d’identité nationale s’est accru, les jeunes enquêtées déclarant un attachement plus fort au pays d’origine, mais aussi, ce qui peut sembler paradoxal, à leur identité française. En poussant chacune à se définir selon cette dimension, la loi pourrait avoir contribué à renforcer l’importance de la question identitaire, et encouragé une forme de polarisation". Les tableaux de l'étude sont impressionnants.

 

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Par fjarraud , le mercredi 20 mars 2019.

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