Cnesco : Comment former les enseignants aux langues vivantes ? 

Moment fort de la conférence de consensus organisée par le Cnesco et l'Ifé les 13 et 14 mars sur l'enseignement des langues, la question de la formation des enseignants a été traitée par Cédric Sarré (Sorbonne Université) pour le second degré et Séverine Behra (Université de Lorraine) pour le premier degré. Si les conditions d'exercice et de formation diffèrent radicalement entre les degrés, un pont commun se dégage pour la formation : la nécessité d'une formation réflexive et  donc d'une capacité critique y compris à propos du CECRL.

 

Dans le second degré des stages internationaux souhaités

 

"Quels sont les incontournables de la formation des professeurs de langues ?".Pour Cédric Sarré, le métier d'enseignant est un métier complexe qui doit articuler des savoirs théoriques et pratiques. Le modèle qu'il défend est celui du praticien réflexif. Cela veut dire que l'enseignant doit être capable d'étudier aussi bien ses représentations que les injonctions officielles (comme le CECRL par exemple). Le travail sur les représentations du métier et des langues que se font les enseignants est prioritaire.

 

L'enseignement des langues vivantes a des particularités, notamment le défi de la mise à jour des connaissances qui implique de maintenir ses compétences langagières et la place de la  communication dans l'enseignement. La part des compétences transversales est donc particulièrement forte. Enfin l'enseignement est marqué par la place du CECRL qui impose des normes alors que le métier doit être un métier réflexif donc critique.

 

Dernier aspect particulier que soulève C Sarré : les enseignants devraient maitriser au moins le niveau C2 pour pouvoir enseigner le C1 correspondant au niveau de terminale L. Mais ce niveau est il atteignable en 5 semestre universitaire ?

 

Pour C Sarré la formation doit d'abord être professionnalisante. L'enseignant doit avoir des capacité d'adaptabilité, il doit savoir construire un répertoire didactique et faire des ponts entre théorie et pratique. Tout cela passe par des stages pratiques ce qui pose la question de la formation des tuteurs de terrain qu'il juge insuffisante.

 

Pour ces stages, C Sarré défend l'idée de stages internationaux. Pour lui ils développent des compétences de compréhension de la diversité et la confiance en soi, deux compétences utiles en classe, tout en développant aussi des compétences professionnelles.

 

Aujourd'hui la formation dispensée en Espe lui semble bonne mais les bonnes pratqiues sont dispersées entre les Espe. La réforme de la formation pourrait être une occasion de les généraliser. Mais C Sarré est songeur devant certaines injonctions comme l'obligation qu'un tiers des formateurs soient des enseignants de terrain : aucune recherche ne valide leur supériorité dans la formation..

 

Dans le premier degré renforcer la formation

 

Séverine Behra (Université de Lorraine) fait le point sur la formation en langues des futurs professeurs des écoles. Leur formation n'a rien à voir avec celle des professeurs de langues. En moyenne les futurs PE ne bénéficient que de 24 à 36 h de formation en langue. Une étude auprès des étudiants en formation initiale montre que la moitié n'ose pas parler une langue étrangère et se considèrent comme faibles en langues. Ils sont en insécurité sur cette question lors des stages.

 

S Behra relève aussi que tous les étudiants ne bénéficient pas de l'enseignement d'une langue étrangère ou de séances d'observation dans cette discipline. Il y a peu de réflexion sur les pratiques et les représentations mentales des étudiants. Les portfolios et la pédagogie coopérative sont peu sollicités.

 

Or pour elle il faut que les étudiants apprennent à se connaitre et connaitre leurs représnetations, à connaitre les élèves dans leur diversité linguistique (qu'en fait on ?) et aussi connaitre les langues et son métier. Il faudrait s'ailleurs travailler davantage la relation entre la pédagogie du primaire et la didactique des langues.

 

La conférence de consensus s'est terminée le 14 mars. Le jury composé d'enseignants, inspecteurs, élèves et parents remettra ses recommandations le 11 avril.

 

François Jarraud

 

La conférence de consensus

Cnesco Langues : Que sait on du niveau des élèves ?

Cnesco Langues : Comment améliorer les apprentissages ?

 

 

 

Par fjarraud , le vendredi 15 mars 2019.

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