R Goigoux sur les évaluations nationales : Enseigner la compréhension avec le décodage 

"La capacité des élèves de fin de CP à devenir autonomes dans la compréhension de textes qu'ils lisent seuls dépend presque autant de leur capacité à décoder que de celle à comprendre seuls des textes entendus. Le lexique et le raisonnement non verbal ont aussi leur importance et même davantage que les habiletés phonologiques", explique R Goigoux dans une intervention au Centre A Savary sur les évaluations nationales et la remédiation. R Goigoux montre d'où vient le modèle sous jacent aux évaluations nationales et ses limites.

 

"Chez les bons décodeurs, ce qui améliore encore la compréhension autonome, c'est leur capacité à comprendre, à maîtriser le vocabulaire et à raisonner. Ceci est vrai dès la fin du CP. Par conséquent, l'enseignement de la compréhension ne doit pas être décalé de celui du décodage. En revanche, chez les faibles décodeurs, le point saillant dans leur difficulté à comprendre un texte de façon autonome, est le décodage qui les empêche d'accéder à la compréhension. Autrement dit, un bon décodeur peut accéder facilement à la compréhension autonome (pourvu que la compréhension lui ait été enseignée), alors qu'un faible décodeur n'y accèdera pas. Mais même chez les faibles décodeurs, la compréhension de textes entendus pèse fort sur leur compréhension autonome, d'où la nécessité d'enseigner la compréhension, quel que soit le niveau de décodage des élèves."

 

Pour lui, " donner une réponse phonologique à une difficulté phonologique peut s’avérer contreproductif. Il propose, pour remédier à un déficit phonologique, de travailler aussi l’encodage. Il attire également la vigilance sur le cloisonnement des compétences travaillées dans ce système de remédiation. L’approche linéaire ne permet pas l’interaction entre les différentes compétences requises pour lire et écrire, contrairement à l’approche intégrative. Enfin, le risque de ce mode de remédiation proposé est de n’enseigner que l’évaluable (D > C). C’est pourquoi Roland Goigoux insiste sur l’importance d’enseigner ces compétences non évaluées, et notamment l’encodage, qui servent aussi les compétences de décodage."

 

Sur le site du centre A Savary

 

 

 

Par fjarraud , le mercredi 13 mars 2019.

Commentaires

  • delacour, le 13/03/2019 à 10:07

    Un analphabète ne peut pas lire. C'est la définition du terme… Par contre un élève peut toujours commencer par coder les mots oraux en écrit. Il part alors du sens, calque sa progression sur celle qu'il a utilisée pour apprendre à lire (voir Ferrero et Montessori), et peut lire ce qu'il a codé. Le cheminement est naturel, donnant la possibilité de lire dans 100% des cas ce qu'on a écrit. Le sens est à l'origine de la démarche. En parlant l'enfant code du sens oralement. En écrivant il code le même sens par écrit.

    Même au niveau syllabique le gain est important. Si on code /lapin/ avec "lapin", alors "la" se lit toujours /la/. Alors que si on commence par décoder "la", on peut se tromper : lampe, laine, laudes, poulain… Pire, faire apprendre que "a" se décode /a/ est une grave erreur (12 décodages possibles).

    La solution, expérimentée mais à laquelle on n'a porté aucune attention, c'est de commencer par faire écrire au lieu de commencer par faire lire (mission impossible). Plus de détails sur le site "ecrilu".


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