Matthieu Bernier : La réalité augmentée pour enseigner l'histoire 

"Les élèves aiment  quand leur production finale est à la hauteur de leur investissement". Professeur d'histoire-géographie au collège La côte des deux amants de Romilly (76), Matthieu Bernier réalise des séquences pédagogiques en histoire reposant sur la réalité virtuelle et la réalité augmentée.  Avec comme objectifs susciter l'intérêt des élèves et permettre une différenciation des apprentissages.

 

Comment est né cet intérêt pour la réalité virtuelle ?

 

 Tout simplement d'une question de distance. De Romilly sur Andelle aller à Rouen ou à Jumièges nécessite un car et ce n'est pas toujours possible. Des visites virtuelles permettent d'éviter le voyage par exemple avec une visite interactive de la cathédrale de Rouen. Mais il y a aussi des applications qui proposent des reconstitutions, par exemple l'abbaye de Jumièges avant sa destruction à la Révolution. Ensuite j'ai découvert l'application Mirage Make qui permet de créer sa propre réalité augmentée.

 

Elle apporte quoi ?

 

La réalité augmentée a un grand potentiel pour la différenciation. Par exemple on peut mettre des marqueurs sur une fiche avec des exercices supplémentaires pour les élèves qui vont vite ou des ressources pour d'autres comme des définition. Par exemple je demande aux élèves de repérer l'endroit où on se situe quand on fait une visite virtuelle et je donne en réalité augmentée un plan en couleur. Ou je demande de décrire une partie d ela cathédrale et je mets en réalité augmentée une vidéo sur la croisée d'ogive.

 

Les élèves ne risquent pas de se perdre ?

 

Au collège il faut les guider surtout au début. Après ça se ritualise. On peut limiter le nombre d'aides auxquelles ils ont droit par exemple. En tous cas ça favorise la discussion dans le groupe de travail.

 

Une reconstitution 3D c'est la même chose que la réalité ?

 

 Non. Mais ce n'est pas différent quand vous faites une visite réelle. Quand vous visitez la cathédrale de Rouen vous ne voyez pas l'édifice du 14ème siècle. Là aussi il fat que les élèves réfléchissent à leur source. Par exemple la visite 3D de Jumièges présente l'abbaye au 13ème siècle. Les élèves ne voient pas l'abbaye totalement romane. Les élèves doivent assimiler cela et on doit les accompagner pour cela.

 

La réalité virtuelle est plus intéressante qu'une visite réelle ?

 

Non, on y perd bien sur. Mais on perd encore plus avec les deux photos du manuel ! Le problème de la réalité virtuelle c'est plutôt que les élèves ont du mal à percevoir les distances. Donc là aussi il faut un document en réalité augmentée qui apporte des précisions.

 

Les élèves sont plus interessés par le virtuel ?

 

Effectivement , ils adhèrent. Ca leur évoque l'univers des jeux vidéos. D'où l'ide de les amener à réaliser leur propre visite en réalité augmentée. Ils ont fait des recherches et réalisé une affiche interactive sur l'église de la  commune. Avec des marqueurs ils ont intégré des commentaires audio sur des parties architecturales de l'église.

 

Qu'avez vous appris avec cette expérience ?

 

Ca me confirme qu'on peut donner une mission ambitieuse aux élèves quand elle est à leur portée. Les élèves aiment  quand leur production finale est à la hauteur de leur investissement. Et la réalité augmentée nous donne le moyen de faire ce qu'on a tant de mal d'habitude à faire : différencier.

 

Matthieu Bernier

 

Les séquences sur le site de Rouen

 

 

 

Par fjarraud , le vendredi 16 novembre 2018.

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