Enquête Unicef : Dès 6 ans , la découverte des inégalités sociales... 

L'Unicef publie le 8 novembre une vaste enquête portant sur 26 000 jeunes de 6 à 18 ans. Elle montre que les jeunes des quartiers populaires sont davantage en but aux privations et aux moqueries. Autre apport de cette étude : un fort effet de genre repérable dès l'enfance et une alerte sur le sentiment d'homophobie.

 

 "Les enfants et adolescents qui vivent dans un quartier populaire ou prioritaire ont un risque plus élevé de connaître des privations multiples que ceux qui vivent en centreville, mais aussi de faire l’objet d’attaques et de moqueries blessantes à l’école. Ils ont aussi un risque plus élevé de faire l’expérience de discrimination ethnique ou religieuse dans leur quartier et d’être angoissés de ne pas réussir assez bien à l’école". L'Unicef a posé près de 160 questions à plus de 26 000 jeunes de 6 à 18 ans, obtenant une vision assez large des inégalités et des conditions de vie.

 

Il apparait clairement que les inégalités sociales pèsent lourd, dès l'enfance , sur le vécu des jeunes.  Ainsi l'enquête montre aussi un effet stigmatisant d’avoir un ou deux parents au chômage dans de nombreux aspects de la vie quotidienne. Pour l'Unicef, "c’est donc bien la lutte contre la précarité dans ces quartiers et des actions coordonnées qui peuvent d’abord et avant tout avoir un effet sur les inégalités vécues par les enfants en France".

 

L'enquête établit aussi un effet de genre repérable dès l'enfance. "Les filles sont globalement plus affectées que les garçons par l’effet des facteurs sociaux. Quand elles vivent dans un quartier populaire ou prioritaire ou quand leurs parents sont au chômage, elles sont ainsi plus affectées que les garçons en termes de privations. Mis à part les privations matérielles où il n’existe pas de différence significative, un écart en défaveur des filles est constaté pour toutes les autres privations : celles préjudiciables à l’accès aux savoirs, à l’accès à la santé, les privations de sociabilité amicale et de loisirs. Ce sont de petites différences, mais le fait qu’elles sont systématiquement plus en défaveur des filles traduit un effet de genre dans la constitution des inégalités que l’on peut donc repérer dès l’enfance", estime l'Unicef. Les filles subissent aussi une discrimination particulière sur l'habillement. Elles acquièrent tot l'idée qu'elles ont moins de droits que les garçons.

 

Si l'amitié avec le sexe opposé "ne va pas de soi" selon l'enquête, celle ci souligne la puissance de l'homophobie. "Les adolescents sont 45% à ne pas indiquer clairement  que « l’on peut aimer qui on veut et que l’amour entre filles et l’amour entre garçons est le même amour qu’entre une fille et un garçon ». Toutes choses égales par ailleurs, les garçons semblent plus homophobes que les filles.

 

Si l'Unicef pointe la réduction des inégalités sociales pour " avoir un effet sur les inégalités vécues par les enfants", les propositions de l'Unicef vont curieusement dans d'autres directions. L'Unicef demande le développement de loisirs "pour filles", le renforcement de l'information sur la sexualité et une prise en compte du genre dans l'aménagement du territoire.

 

F Jarraud

 

Le rapport

 

 

Par fjarraud , le jeudi 08 novembre 2018.

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