Nouvelle Calédonie : La question coloniale demeure 

Alors que le résultat du référendum montre la progression du vote indépendantiste, la cartographie électorale met aussi en évidence la coupure en deux de l'archipel. Le vote indépendantiste correspond exactement à la répartition de la population marquée par une ségrégation ethnique toujours très forte. Vingt cinq ans de politique de rééquilibrage en Nouvelle Calédonie n'ont pas réussi à supprimer les fortes inégalités entre les Kanaks et le reste de la population. C'est notamment le cas en matière scolaire dans un système éducatif où "les inégalités ethniques augmentent avec le niveau de diplôme... L’école calédonienne, en calquant le modèle de l’école française, construit une inégalité de fait quant à la réussite scolaire et par conséquent la réussite sociale et professionnelle des autochtones", écrivaient Laure Hadj, Gaël Lagadec, Gérard Lavigne et Catherine Ris déjà en 2012. "On retrouve le fonctionnement développé en 1863 par le Gouverneur Guillain : l’enseignement général pour les Européens et l’enseignement professionnel pour les Kanaks et les Océaniens".

 

Carte électoral

Carte de la répartition de la population

Article sur l'école

 

Par fjarraud , le mardi 06 novembre 2018.

Commentaires

  • thais8026, le 06/11/2018 à 08:16
    Mais le système scolaire est du ressort de l’autonomie de la Nouvelle Caledonie. Donc l’Etat français ne peut pas y intervenir. Arrêtez de faire des articles qui laissent à penser que le fonctionnement actuel est de la responsabilité de l’Etat
    • fjarraud, le 06/11/2018 à 09:34
      Il vous a echappé que cet article reprend les conclusions d'un travail universitaire. Ce n'est ni une opinion, ni la mienne. Par ailleurs la réalité locale c'est que les compétences sont doublement partagées. La nouvelle calédonie n'est ni la Creuse, ni Maurice. D'abord parce que la population locale est profondément coupée en deux. Par conséquent l'administration locale ne reflete pas une population neo caledonienne unie sur des valeurs,  une culture et une éducation communes. Ensuite parce que la réalité n'est pas celle d'un transfert des competences éducatives comme le marque d'ailleurs la presence d'un rectorat français sur place. L'Etat français intervient dans le système educatif local et l'éducation qui est diffusée est celle qui correspond à la population d'origine européenne. Le  referendum vient justement de montrer que les 30 années des accords Rocard n'ont pas réussi à construire une société qui dépasse le clivage colonial. Ne pas le voir c'est faire le pari du pire à brève échéance.
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