Beau démontage, mené en règle par Marc Bablet sur une formule habituelle du ministre. " On sait par exemple, qu’un enfant de 4 ans issu d’une famille défavorisée a entendu 30 millions de mots en moins qu’un enfant issu d’une famille aisée. C’est à l’école d’apporter à cet enfant ce que sa famille n’a pas pu lui donner. On ne doit laisser aucun élève de côté". Or Marc Bablet piste cette formule et en retrouve l'origine : Terra Nova, l'Institut Montaigne et une étude américaine vieille de plus de 20 ans et portant sur 42 familles seulement (combien de défavorisées ?). Surtout, " le ministre déclare ici que c’est à l’école de remédier au manque de lexique des enfants de milieu défavorisé mais il ne fait rien pour soutenir les perspectives de prévention proposées par la refondation avec l’accueil des moins de trois ans à l’école maternelle". E toile de fond les programmes porté spar le ministère : Parler bambin, Agir pour l'Ecole et remplacement de la maternelle par des crèches payantes.
" On dispose d’études françaises sur l’intérêt de la maternelle à deux ans pour les enfants des milieux populaires", explique M Bablet. "Ces intérêts sont de deux ordres : scolaire, car l'école à deux ans permet que les enfants s’approprient progressivement les règles de l’école, son langage, facilitant ainsi les apprentissages scolaires ultérieurs en moyenne et grande section puis en élémentaire (On peut en particulier citer le travail de Linda Ali dans la revue Éducation et Formation de la DEPP numéro 82 de 2012). Mais aussi social, car l’école maternelle est gratuite pour les familles contrairement à la crèche et aux autres modes de prise en charge de la petite enfance." Fallait pas laisser partir Bablet...
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