Mathématiques : Les programmes de 2de et de 1ère  

Reçue le 3 octobre par le Conseil supérieur des programmes, l'association des professeurs de maths (APMEP) a pu prendre connaissance et analyser les futurs programmes de 2de et 1ère du lycée. Si elle applaudit à certains points, l'Apmep s'inquiète de l'ambition et du niveau plus élevé de ces programmes. Alors que les maths ne sont plus dans le tronc commun, elle craint notamment une fuite des élèves moyens de l'actuelle filière ES. Ces programmes sont-ils conçus pour accélérer la sélection ?

 

Le programme de 2de

 

Le programme de maths de 2de est maintenant accessible. Ceux des spécialités de 1ère ne le sont toujours pas.  Mais l'Apmep a pu les consulter.

 

Le programme de seconde commence par un préambule qui met l'accent sur la diversité des activités des élèves et sur l'utilisation de logiciels. Le programme comprend cinq grandes parties : nombres et calculs, géométrie, fonctions, statistique set probabilités et algorithmique et programmation. Mais il invite à croiser ces parties plutôt qu'à construire ainsi sa progression.

 

"Démontrer est une composante fondamentale de l'activité mathématique", affirme le programme. Selon l'Apmep, le programme de seconde repose sur les mots clés " la démonstration, le calcul et les automatismes, en référence au rapport Villani-Torossian. Les attendus et les capacités y seront clairement explicités ainsi que des exemples de démonstration à faire avec les élèves (irrationalité de √2 , non décimalité de 1/3, le carré d’un pair est pair…) : il a été souligné que la démonstration ne s’apprend pas par simple mimétisme et qu’il faut faire un réel travail de construction avec les élèves", note l'Apmep..

 

Les cinq parties sont commentées par l'Apmep : "nombre et calculs (qui n’est plus intégré dans l’étude des fonctions, par exemple, le travail sur les intervalles est explicite) ;  géométrie : la partie sur les vecteurs a été l’objet d’échanges avec le groupe de rédaction des programmes de Sciences Physiques, elle y est nettement explicitée. Il n’y aurait plus de géométrie dans l’espace ; fonctions : on insiste davantage sur la notion de courbe représentative et sur les fonctions de référence ; probabilités et statistiques : insistance sur la différence et l’articulation entre modèle et réalité, les statistiques descriptives s’enrichissent des notions de taux et d’évolution, l’échantillonnage reste mais sans l’intervalle de fluctuation ni la prise de décision".

 

Les nouveaux enseignements de  Sciences numériques et technologie (SNT) en seconde ne comprendront aps d'apprentissage d'un langage de programmation.

 

Les programmes de 1ère

 

" Le cœur du programme de 1ère est la dérivation", note l'Apmep qui a eu aussi des informations sur les contenus. "De la géométrie, mais modérée (produit scalaire, pour les barycentres la décision n’est pas encore prise) ;  un peu de géométrie analytique ; trigonométrie mais pas d’étude des fonctions trigonométriques en tant que telles ; l’étude du trinôme ; les probabilités et statistiques dans le prolongement de la seconde : probabilité conditionnelle et arbres, l’étude de la loi binomiale ne serait plus enseignée en première ; les suites numériques comme actuellement." L'Apmep souligne une nouveauté : "la fonction exponentielle serait introduite dès la première ! il s’agirait d’enrichir les fonctions de référence, en lien avec la dérivation et les suites géométriques".

 

Dans l'enseignement technologique, l'Apmep a eu l'assurance que les programmes seraient propres à chaque série. Il n'est plus question de tronc commun.

 

Une double rupture

 

" L’esprit dans lequel ces programmes sont construits semble être en rupture avec l’esprit des programmes précédents, notamment sur la manière d’aborder les concepts. L’importance des définitions, de la démonstration, du raisonnement et de l’approche sous différents angles des objets mathématiques ont été évoqués", note l'Apmep.

 

Mais l'Apmep s'inquiète aussi d'une rupture de niveau. " Les élèves arrivant en seconde avec peu d’appétence pour les mathématiques risquent de rencontrer plus de difficultés. À l’inverse les élèves éprouvant plus d’intérêt pour les mathématiques devraient trouver de quoi se contenter... Le programme de spécialité mathématiques en première sera plus ambitieux qu’auparavant pour des élèves qui se trouvent actuellement en ES. L’effet sera-t-il un renforcement de ce choix ou une fuite de certains élèves ?"

 

Dans le lycée du chacun pour soi que construit JM BLanquer, et où les maths ne sont plus obligatoires jusqu'en terminale, les nouveaux programmes de maths pourraient bien accélérer la sélection des jeunes. Alors que de nombreux attendus du supérieur exigent un niveau de maths, laisser les maths optionnelles et en relever le niveau  est à coup sur un choix politique lourd.

 

François Jarraud

 

Programme de Maths 2de

Analyse Apmep

 

 

 

Par fjarraud , le mercredi 10 octobre 2018.

Commentaires

  • thais8026, le 10/10/2018 à 09:08
    je ne comprends pas le problème.
    Si le supérieur demande un bon niveau de maths, n'est-il pas normal de le procurer aux élèves ?
    Les maths sont durs actuellement parce que la plupart des élèves n'arrive pas à fiare le moindre calcul numérique alors algébrique. Si on leur permet de rattraper ce retard?

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