Manifestation du 9 octobre : Des professeurs contre les suppressions de postes  

Combien d'enseignants dans le cortège parisien du 9 octobre ? Bien peu. Alors que la FSU Ile de France, FO, Sud et la CGT appelaient à manifester, les quelques centaines d'enseignants étaient noyés dans la foule des salariés manifestant pour leur retraite et leur régime d'assurance chômage. Les préoccupations des enseignants étaient toutes autres. En premier lieu les suppressions de postes et la loi Blanquer qui commence tout juste à interroger.

 

 "Je ne supporte pas l'idée qu'on continue à supprimer des postes pour augmenter le nombre de contractuels", nous a dit Hugo Esquerre, professeur d'EPS au collège Rep Roland Garros de Villeneuve Saint Georges. "On a déjà 25 élèves par classe et ce n'est aps évident de prendre e compte chaque élève dans sa diversité. Et là on va augmenter le nombre d'élèves par classes". L'annonce des 2500 suppressions de postes dans le 2d degré alors qu'il y aura 40 000 élèves en plus à la rentrée, essentiellement en collège, a de quoi inquiéter. "La qualité de l'enseignement va diminuer". Mobilisé le 9 octobre, H Esquerre est certain de faire grève le 12 novembre, la journée d'actions strictement éducation nationale retenue par l'intersyndicale Fsu - Unsa et Sgen Cfdt.

 

Amanda Berthommé enseigne les maths au lycée Branly de Créteil en série STI. Ce sont les suppressions de postes mais aussi les incertitudes sur la réforme du lyéce qui l'amènent à manifester. "On a de plus en plus d'élèves par classe. On leur demande d'apprendre les mêmes contenus mais avec moins d'heures. Et on s'étonne, alors qu'ils ne sont ni moins intelligents ni moins travailleurs,  qu'ils aient du mal !" A Berthommé s'attend à perdre des heures avec la réforme du lycée technologique. Elle aimerait au moins savoir combien mais elle n'a même pas cette information, notamment sur le partage des heures dans l'option pluridisciplinaire.

 

Du coté des syndicat, ce 9 octobre, c'est le projet de loi Blanquer qui est sur les lèvres. "Le gouvernement profite de cette loi sur la scolarisation des enfants à 3 ans pour introduire des mesures qui vont dans le sens du coté très normatif du ministre", nous confie Frédérique Rolet, secrétaire générale du Snes Fsu. "On rebaptise les ESPE en Institut du professorat ce qui enlève le mot "éducation" avec ce que ça comporte sur le sens des missions. La modification du statut des AED pour en faire des personnels qui pourront avoir une activité pédagogique veut dire qu'on va en faire des remplaçants à bon marché". Les projets gouvernementaux sur les retraites suscitent aussi l'inquiétude. "L'argument qui consiste à dire que les pensions ne vont pas baisser car on prendra toutes les rémunérations ne fonctionnent pas pour les professeurs".

 

"Peut-être que les collègues ne mesurent pas tout le danger de la période, par exemple le système de la retraite par points", nous dit Rachel Schneider, secrétaire départementale du Snuipp Fsu 93. Du projet de loi Blanquer elle craint qu'il amène une formation des enseignants au rabais. "Le fait que les AED remplacent des enseignants est dramatique. Ils auront nettement moins de volume de formation que ce qui est nécessaire".

 

A Paris le cortège a réuni entre 11 000 (police) et 50 000 (orgaénisateurs) manifestants. La police annonce 5000 manifestants à Nantes, Marseille et Lyon, 3000 au Havre, à Rennes, Grenoble et Caen.

 

F Jarraud

 

 

 

Par fjarraud , le mercredi 10 octobre 2018.

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