Réforme du lycée : Le Snpden craint la surchauffe 

"La tonalité d'ensemble c'est chronique d'une surchauffe presque annoncée". Le 13 septembre, Philippe Vincent, secrétaire général du Snpden Unsa, le premier syndicat de personnels de direction, a fait le point sur les nombreuses questions que pose la réforme du lycée aux proviseurs. Alors qu'il va bien falloir informer les familles pour que les élèves fassent leur choix, les chefs d'établissement sont dans le brouillard.

 

Manque d'information pour 3 proviseurs sur 4

 

 Selon un sondage réalisé par le Snpden auprès des personnels de direction (un sur quatre a répondu), seulement 29% d'entre eux s'estiment assez bien informés sur la réforme du lycée. Le taux est encore plus faible pour la réforme des lycées professionnels.

 

"A cette rentrée on a reçu des powerpoints du ministère. Mais cela ne répond pas au manque d'information. Que va-t-on dire aux familles ?", demande P Vincent, secrétaire général du Snpden. La grande inconnue c'est le choix des spécialités que chaque lycée pourra proposer l'année prochaine.

 

"Certains recteurs nous demandent nos souhaits pour le 21 septembre, d'autres pour novembre", précise t-il. La circulaire ministérielle suppose une concertation entre établissements par bassin. Une procédure qui va prendre du temps.

 

Quelle sera l'offre de chaque lycée ?

 

En principe chaque établissement devrait avoir à peu près 7 spécialités  ce qui donnera 10 à 12 combinaisons possibles.

 

Le premier problème sera celui de ce choix. Mais celui ci sera t il en adéquation avec les attendus du supérieur ? Sera -t-il compatible avec les voeux des élèves qui ne seront connus qu'au 2d trimestre , à un moment où les établissements auront officialisé leur offre ? Le choix sera -t-il accepté par le recteur qui en dernier ressort décidera de la carte des formations ?

 

Dans cette affaire il n'y a pas que les proviseurs à être dans l'incertitude. Les élèves le sont également qui feront des choix en seconde au plus tard en février sans forcément savoir s'ils pourront rester dans leur lycée.

 

Comment ajuster l'offre éducative et les enseignants ?

 

Il y a le cas des enseignants. Comment ajuster les services à la redistribution de l'offre scolaire ? "Dans la plupart des établissements on va partir des services pour construire l'offre", rassure Philippe Vincent. Mais il y aura sans doute des adaptations voir des tours de magie à pratiquer...

 

Enfin se pose la question des inégalités. Les recteurs vont ils vraiment implanter des filières attractives dans les établissements défavorisés ? Toute la logique administrative pousse au contraire à les implanter là où sont déjà le public et les enseignants les plus qualifiés. Au final la réforme pourrait bien créer du mécontentement et des inquiétudes chez les enseignants et les familles. Elle pourrait aussi accroitre les inégalités d'offre scolaire.

 

François Jarraud

 

La circulaire

 

 

Par fjarraud , le vendredi 14 septembre 2018.

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