Plus de 1100 postes non pourvus à la rentrée 2018 

Les résultats des admissions aux concours de recrutement confirment ce que le Café pédagogique avait annoncé le 24 mai. Nous avions prévu "près de 1200 postes  non pourvus à la rentrée. On sait maintenant que ce sera exactement 1117 postes. Plus de la moitié concerne le premier degré , comme nous l'avions annoncé. Le ministre avait justifié la chute du recrutement dans le second degré par la volonté de proposer un budget sincère. Or il y a toujours des centaines de postes vacants dans le second degré. Et c'est au premier degré que la situation a empiré.

 

775 postes vacants dans le premier degré

 

Les conclusions des concours de recrutement des enseignants  étaient prévisibles en observant les résultats des épreuves d'admissibilité. Nous avions établi un pronostic le 24 mai , annonçant "près de 1200 postes vacants". A quelques unités près le diagnostic du Café pédagogique est exact.

 

Dans le premier degré nous avions calculé 350 postes vacants à Créteil. En fait c'est 361. 1086 candidats ont été admis au concours externe des PE pour 1450 postes proposés. Avec les autres concours ce sont 1339 places qui ont été attribuées pour 1700 proposées.

 

A Versailles, 1628 poste sont été pourvus pour 2000 proposés aux différents concours des professeurs des écoles. Il manque 338 enseignants. Nous avions annoncé "environ 300".

 

Au total, avec les autres concours, ce sont 775 postes qui ne seront pas pourvus à la rentrée et donc une situation encore plus difficile que prévu à Versailles et Créteil. On observe surtout une dégradation rapide de la situation dans le premier degré : en 2017 564 postes étaient vacants contre 665 en 2016. Cela promet pour ces deux académies des tensions pour faire l'année, des remplacements non assurés et un large appel aux contractuels. Pas sur que les deux rectorats trouvent les enseignants nécessaires. Les deux concours spéciaux devraient apporter 400 postes à Créteil et 250 à Versailles. On est en dessous des besoins.

 

Et 342 dans le second degré

 

Dans le second degré , la bonne surprise est l'anglais où les 949 postes sont pourvus. L'année dernière 1190 postes étaient proposés et seulement 847 avaient été pourvus. Ailleurs il n'y a pas de surprise. En allemand 275 postes sont ouverts en 2018 mais seulement 151 sont pourvus. En espagnol les 415 postes sont couverts.

 

En maths le ministre avait ramené de 1440 à 1183 le nombre de postes offerts. Seulement 1068 sont pourvus soit exactement autant qu'en 2017 (1066). Il manquera 115 profs de maths à la rentrée.

 

En lettres modernes 1040 postes seulement étaient offerts et ils sont tous pourvus. En 2017 151 postes ne l'avaient pas été mais le ministère recrutait 1440 enseignants. En lettres classiques seulement 80 des 183 postes offerts sont pourvus.

 

Au total il manquera 342 nouveaux professeurs à la rentrée du second degré. En 2017 1233 chaises étaient restées vides, soit beaucoup plus. Mais le nombre de postes offerts en 2018 est largement inférieur.  

 

Retour des suppressions de postes

 

Le ministère a justifié cette baisse du nombre de postes par la volonté d'avoir un budget "sincère" et d'ajuster le nombre de postes ouverts à la réalité de l'offre. Mais finalement on constate toujours de fortes différences dans de nombreuses disciplines du secondaire sans parler du déficit au primaire.

 

Alors ce n'est plus la stabilité du nombre de postes d'enseignants qui se dessine en 2018 mais bien une baisse de plus d'un millier de postes. Le ministère renoue ainsi avec une politique que l'on avait oublié depuis 2012 : la réduction du nombre d'emplois d'enseignants.

 

Pour remédier à la crise, le ministre promet de favoriser les pré recrutements prochainement. C'est une bonne idée. Mais cela sera t-il suffisant pour répondre à la perte d'attractivité du métier alors que les salaires sont gelés et que des menaces planent sur la liberté pédagogique et le statut.  

 

François Jarraud

 

Résultats concours CRPE IDF

Résultats capes externe

L'article du 24 mai

 

 

Par fjarraud , le jeudi 05 juillet 2018.

Commentaires

  • caroudel, le 05/07/2018 à 09:40
    Au  moment où la gestion des finances ressemble de plus en plus à une gestion d'entreprise, on ne peut qu'être consterné par le manque de prévisions.
    Les enfants arrivant en primaire sont nés il y a 6 ans, n'est-ce pas un temps suffisant pour prévoir leur accueil (en chantant) dans nos école avec des maîtres formés. Des élèves vont se retrouver avec des maîtres n'ayant reçu aucune formation. 
    On dit, on dit, mais on ne fait rien pour rendre l'EN réellement efficace. Pour se faire bien voir, on ouvre des classes à 12 en pompant les effectifs au détriment des campagnes, des maîtres surnuméraires, des remplaçants, des réseaux. Il devrait toujours y avoir un volant de maîtres bien formés en supplément au lieu de ce manque. Utilisés en surnombre, ils pourraient apporter une élasticité nécessaire pour une bonne gestion du personnel au profit des élèves. 
    Et maintenant, on parle de non-titulaires, d'appel au privé ?
    L'autre aspect du problème est syndical : où sont les syndiqués (pas le syndicat sensé tout faire pour vous sans que vous cotisiez et vous engagiez !). quelle prise de conscience des collègues ?
    • Comptabilite, le 05/07/2018 à 18:05

      Tout à fait d'accord avec Caroudel, on veut du changement mais on ne s'en donne pas les moyens...


      • PierreL, le 06/07/2018 à 07:48
        Pas beaucoup d'accord... la faiblesse des syndicats ne vient pas des salariés qui ne se syndiquent pas.
        1) de leur trop grand nombre --> 10 syndicats dans l'Éducation nationale!
        2) de leurs moyens alloués qui ne les poussent pas à rechercher l'adhésion
        3) par des services rendus trop proches de ceux que devraient naturellement nous donner l'Administration

        => on peut penser que si les enseignants réclament du changement, celui (ceux) proposé(s) par les(?) syndicats ne correspondent pas aux attentes ou, en tous les ça, est (sont) trop éparpillé(s) pour peser.
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