Laïcité : Des problèmes très minoritaires et très localisés selon le CNAL 

Selon un sondage réalisé auprès de 650 professeurs du public pour le CNAL, " les difficultés rencontrées et les contestations de la laïcité sont un phénomène mineur mais préoccupant, qui se manifeste de façon hétérogène selon les établissements". En fait seulement 9% des enseignants déclarent que le climat de leur établissement est "tendu" sur la laïcité (1% très tendu) essentiellement en Ile de France et en Rep. Dans 97% des cas les problèmes rencontrés se règlent par le dialogue.

 

Des problèmes localisés

 

Seul un gros tiers (38%) des enseignants mentionnent des contestations venant de certains élèves, ces contestations étant cependant plus fréquentes pour 15% des enseignants. Les contestations du principe de laïcité se produisent dans des cadres assez divers. Dans 35% des cas, elles ont eu lieu lors d’enseignements d’histoire-géographie, dans 33% à l’occasion des moments de recueillements après les attentats de 2015. Les cours d’éducation physique et sportive (32% des citations) ou d’enseignements laïques des faits religieux (27%) sont également propices à l’expression de ces contestations. "Dans le détail des enseignements faisant le plus objet de contestations, un clivage entre les établissements REP et non REP émerge de nouveau à l’image des enseignements abordant la laïcité (41% de citations en REP vs 9% en non-REP)", souligne le Cnal. Mais les enseignants pointent surtout des problèmes d'intolérance entre élèves.

 

Des formations inutiles et un ministère en errance

 

Les enseignants confrontés au problème se montrent très critiques envers les formations et dispositifs officiels. Seulement un quart juge l'action des "référents laïcité" du rectorat ou le livret laïcité utiles (le double les juge inutiles). La "réserve citoyenne", le rapport de l'Inspection générale sont jugés encore plus sévèrement...

 

Selon le Cnal, " les enseignants interrogés semblent un peu moins inquiets que l’ensemble de leurs concitoyens sur le fait qu’elle soit en danger en France  (59% vs 72%)... Ils s’accordent majoritairement sur le fait que les communautés culturelles et religieuse se mélangent de moins en moins en France (52% vs 30% de l’ensemble des Français). Parallèlement à cette sensibilité accrue quant au risque de communautarisation, 27% des enseignants se montrent inquiets concernant l’adhésion des élèves et des familles aux valeurs de la République, une inquiétude deux fois plus ressentie par les enseignants en REP (57% contre 20% en établissement non REP) et en poste dans les lycées professionnels (46%)".

 

Encore faudrait-il que les enseignants sachent ce qu'est la laïcité. Une majorité la définit comme "la garantie de la liberté de conscience" ou "la neutralité de l'Etat par rapport aux religions". Mais un quart estime encore que c'est "l'absence du religieux dans l'espace public" ou l'athéisme (2%).

 

Et encore faudrait il que le ministère tienne un langage cohérent face au problème repéré comme le plus important : l'accompagnement des sorties scolaires. Quand E Macron rappelle que les accompagnatrices n'ont pas à respecter la neutralité religieuse, son ministre de l'Education dit le contraire. Comme Dgesco il a publié en 2012 une circulaire interdisant les signes religieux aux accompagnatrices et comme ministre il signe un livret laïcité qui rappelle l'avis du Conseil d'Etat disant qu'elles ne sont pas soumises à la règle de la neutralité...

 

F Jarraud

 

 

Par fjarraud , le mercredi 13 juin 2018.

Commentaires

  • Bernard Girard, le 13/06/2018 à 09:23
    "Encore faudrait-il que les enseignants sachent ce qu'est la laïcité"  Certes et le ministre également. Dans le dernier vade mecum pondu par Blanquer sur le sujet, la non participation aux commémorations est considérée comme "atteinte à la laïcité" et doit être dénoncée comme telle. Symbole de la liberté de conscience, la laïcité s'est muée en morale d'état.
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