Etude OCDE : La réaction de Marc Douaire (OZP) 

A prendre et à laisser. Marc Douaire, président de l'Observatoire des zones prioritaires, une association d'acteurs des réseaux de l'éducation prioritaire, met en doute le caractère plus équitable  d'une autonomie renforcée des établissements, telle que l'affirme l'Ocde. Il interroge aussi les dimensions pédagogiques dans la construction des inégalités scolaires.

 

"Par quel miracle des enseignants du second degré reçus à un concours iraient plus facilement porter leur candidature aux Mureaux qu'à Paris ? Je demande à ce qu'on me démontre qu'un recrutement par le chef d'établissement permettra d'avoir davantage de certifiés et d'agrégés que de contractuels dans les établissements défavorisés". Pour Marc Douaire , "le modèle vers lequel JM Blanquer nous attire ne garantira en rien une meilleure équité du système éducatif". Pour lui, sans forte régulation au niveau national ce sera pire avec un recours massif aux contractuels.

 

Mais Marc Douaire ouvre aussi d'autres fenêtres sur la réalité de l'Ecole. "Ce qui m'interroge c'est que l'étude OCDE ne dit rien sur la forme scolaire. Elle fait référence au métier enseignant alors qu'il ne se déploie pas de la même façon dans les pays de l'OCDE. Actuellement la forme scolaire en France évolue depuis Blanquer vers un modèle "un maitre, une classe, une année" qui n'est pas la forme générale. Ca mériterait d'être interrogée au moins pour l'attractivité du métier. Si on propose à un jeune un cadre aussi individuel, e décalage avec ce qui se pratique dans le  privé ou les autres administrations, il sera plus réticent à entrer dans le métier".

 

Autre axe que Marc Douaire met en avant : la formation. "On est un des pays où la formation initiale des enseignants est la plus courte. Il faudrait réintroduire  un dispositif type IPES pour démocratiser l'accès aux études et au métier". En France les IPES regroupaient des élèves enseignants recrutés en L1 et payés de L1 à L3 pour faire leurs études et devenir enseignants. Ce système a fonctionné de 1957 à 1979 où Christian Beullac y met fin.

 

Propos recueillis par François Jarraud

 

OZP : Quelles autonomies pour faire réussir tous les élèves ?

 

 

 

Par fjarraud , le lundi 11 juin 2018.

Commentaires

  • maria58, le 11/06/2018 à 14:40

    Petit flash-back historique:

    IPES: concours de pré-recrutement qui était ouvert à plusieurs paliers ( fin L1, fin L2 ou fin L3), donnant droit à un traitement d'élève-fonctionnaire couvrant la suite des études y compris l'année de préparation du CAPES (équivalente à l'année de M1 actuelle). Pour tous, IPESiens ou non, concours de recrutement à bac+4 années d'études, puis année de stage rémunérée comme fonctionnaire stagiaire.

    Idem pour les élèves de cycle préparatoire au CAPET, et élèves de cycle préparatoire au CAPLP: concours de pré-recrutement fin L2, traitement d'élève-fonctionnaire en L3 + pendant l'année de préparation du CAPET ou du CAPLP (M1 actuel) = au total 4 années d'études (dont 2 payées pour les prérecrutés), jusqu’au concours de recrutement, suivi de l'année de fonctionnaire stagiaire.

    Point commun: les prérecrutés sont rémunérés pour étudier, sans contrepartie de travail pendant les études, la contrepartie est à la fois immédiate (assiduité) et différée (engagement à enseigner plusieurs années après réussite au concours de recrutement, sinon on rembourse les salaires perçus comme prérecruté). 


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