L'Apses dénonce la réforme du lycée 

"Le projet de réforme du baccalauréat et du lycée présenté par le Ministre le 14 février dernier conduirait à un net recul de la place des sciences économiques et sociales au lycée", estime l'Apses, association des professeurs de SES. "Les élèves bénéficieraient d’un temps de formation en SES de 20% inférieur à la situation actuelle... L’architecture proposée remet donc en cause la place de la troisième culture au lycée alors que les SES et la série ES ont fait leurs preuves depuis leur création il y a plus de 50 ans. La série ES attire effectivement des effectifs croissants (aujourd’hui un tiers des élèves des séries générales) grâce à une formation cohérente et équilibrée permettant une poursuite d’études diversifiée et de forts taux de réussite dans l’enseignement supérieur. Elle joue son rôle dans la démocratisation du lycée puisque sa composition sociale est la même que celle des classes de seconde. Surtout, les SES apparaissent comme une discipline contribuant pleinement à la formation du citoyen en donnant, grâce aux savoirs et méthodes des sciences sociales (économie, sociologie, science politique…)".

 

La réforme annoncée par JM Blanquer supprime les filières et inscrit les SES dans les enseignements de spécialité à hauteur de 4 h en 1ère et 6 h en terminale. Actuellement les SES sont pris comme enseignement d'exploration par la très grande majorité des lycéens en 2de avec 1h30 hebdomadaire et les élèves ont droit à 5h de ses en première et terminale ES. La réforme retire aussi les sciences politiques aux SES. IL y a donc bien un net recul des SES.

 

L’APSES demande "que tous les élèves de seconde bénéficient en tronc commun d’un enseignement de SES à hauteur de 3H par semaine, nécessité pour une formation aux sciences sociales devenue aujourd’hui indispensable, ainsi que pour éclairer leur choix d’orientation dans le cycle terminal" et que dans la spécialité  "Histoire-géographie, géopolitique et sciences politiques" la partie sciences politiques revienne aux professeurs de SES. Enfin l'association souhaite aussi "la création d’une option facultative de SES ; un horaire dédié, distinct de celui des spécialités, pour encadrer réellement les élèves dans la préparation de leur grand oral ; des dédoublements définis nationalement, en sciences économiques et sociales comme dans les autres disciplines".

 

Après les enseignants de sciences (Udppc et Apbg) cette réaction des enseignants de la voie ES donne à penser que le choix ministériel n'est pas équilibré.

 

Communiqué

 

 

Par fjarraud , le vendredi 16 février 2018.

Commentaires

  • Viviane Micaud, le 16/02/2018 à 11:25
    Il y a un grave problème d'équipe des matières. Avoir une seule option maths même pas obligatoire en Première n'est pas tenable. Il est pas possible de laisser la proposition actuelle faite en conseil des ministres en l'état. Sauf s'ils ont décidé de détruire le potentiel économique de la France pour faire des économie de bouts de chandelle. Blanquer a prouvé sous Sarkozy qu'il en serait capable.
  • Gascogne, le 16/02/2018 à 09:41
    Bonjour à vous,
    Finalement, la disparition des séries est-elle une bonne chose ? N'eut-il pas été pertinent de mieux "colorer" celles qui existaient, en les allégeant un peu de ce qui ne constitue pas leur coeur, plutôt que de vivre avec une probable et future S fourre-tout ?
    Dans l'état de cette réforme, les sciences, qu'elles soient économiques ou expérimentales, y perdent beaucoup ! Le fait de ne pas trouver les mathématiques dans le tronc commun éliminera une composante scientifique (maths, SPC, SVT) de l'actuel bac S puisqu'il n'y a que deux majeures en terminale. Et cela aura des conséquences aussi pour les SES qui risquent de ne plus être une majeure de choix premier.
    Certes, il existe pour les maths et dans un degré moindre pour les SES des "matières en option" (ex-mineures du projet Mathiot) qui ne sont pas proposées en sciences expérimentales au cas où ces matières ne seraient pas prises en majeures, en particulier (ne parlons pas d'approfondissement, à la marge). Mais en l'état, on observe un déséquilibre terrible entre matières dites "humanités", dont le poids respectif peut aller de 81 % sans descendre au-dessous de 40 % alors que celui des sciences peut descendre à 7% sans dépasser 50 % ! On va donc retrouver des parcours d'initiés qui reconduiront sans doute à une "super S" sans que les sciences ne soient réhabilitées dans leurs contenus !
    Donc l'UdPPC (sciences physiques) et l'APMEP (mathématique) ont déjà publié des communiqués que le café pédagogique relatera sans aucun doute.
    Des gagnants ? Les historiens incontestablement qui rêvent depuis toujours de manger les SES et, dans un degré moindre, les philosophes (4 heures pour les scientifiques ! Une véritable majeure !).
    • Brankiniol, le 18/02/2018 à 07:49

      Je suis professeur d’HG et j’affirme que l’ASPES se trompe totalement ! Les professeurs d’HG sont parfaitement compétents pour enseigner la géopolitique et les sciences politiques. Et pour cause : ils en font déjà depuis longtemps !!! J’invite l’ASPES à consulter sereinement les programmes d’HG des classes de 1ère ES et de TES pour s’en rendre compte.

      Par exemple, quand j’enseigne en 1ère ES les systèmes totalitaires des années 30 et leurs idéologies, leurs points communs et leurs différences, je fais des sciences politiques ! Quand j’enseigne la Guerre froide en 1ère ES, avec l’affrontement Est-Ouest, les systèmes d’alliances, le bras de fer idéologique, les conflits armés, la course aux armements, etc., je fais à la fois de la géopolitique et des sciences politiques ! Quand j’enseigne en TES "les conflits et les tensions aux Proche et Moyen-Orient depuis 1918", avec par exemple le conflit israélo-arabe, la Guerre du Golfe, le panarabisme, les enjeux pétroliers, les Printemps arabes, le développement de l’islamisme et du djihadisme, etc., je fais à la fois de la géopolitique et des sciences politiques ! Quand j’enseigne en TES "l’histoire du socialisme et du syndicalisme en Allemagne de 1875 à nos jours", je fais des sciences politiques ! Quand j’enseigne en TES le rayonnement de "la Chine dans le monde de 1949 à nos jours", avec par exemple le maoïsme, la rupture sino-soviétique, le rapprochement sino-américain, le tiers-mondisme et l’anti-impérialisme chinois, etc., je fais à la fois de la géopolitique et des sciences politiques ! Quand j'enseigne en TES "le projet d'une Europe politique depuis le congrès de La Haye de 1948", je fais des sciences politiques ! Etc. Je pourrais multiplier les exemples.

      Les sciences politiques qui seront enseignées dans le cadre de l’HG n’auront rien à voir avec les sciences politiques enseignées habituellement dans le cadre des SES. C’est pour cette raison qu’il est parfaitement illusoire d’envisager un partage de la spécialité Hist-Géo-Géopo-Scpo entre profs d’HG et profs de SES. En effet, quel sera le futur programme de cette spécialité ? Eh bien ce sera ni plus ni moins que de l’histoire et de la géographie mais avec une forte imprégnation de géopolitique et de sciences politiques. Je répète : ce sera d’abord et avant tout de l’histoire et de la géographie ! La partie sciences politiques ne sera pas dissociable de la partie histoire et géographie. On ne pourra pas dire : « les profs d’HG feront la partie histoire-géographie-géopolitique d’un côté, et les profs de SES feront la partie sciences politiques de l’autre côté ». Ce sera IMPOSSIBLE tout simplement parce que les sciences politiques imprégneront totalement et intégralement le programme d’histoire-géographie. 

      • Utilitariste Gaulois, le 17/02/2018 à 11:50
        Bonjour,

        A la lecture de votre message, nous pouvons voir que vous ne savez pas ce que sont les sciences politiques. Je vous conseille d'ouvrir un manuel universitaire d'introduction pour vous en rendre compte.
        Je peux aussi écrire en GROS et en GRAS pour faire plus sérieux.

        Cordialement.

        Références :
        J-Y Dormagen et D. Mouchard, Introduction à la science politique, De Boeck, 3ème  édition, 2010
        P. Braud, Sociologie politique, LGDJ, 5ème édition, 2000.


        • Brankiniol, le 18/02/2018 à 14:17

          Bonjour,

          1°) Merci pour votre généreux conseil de lecture mais cela me sera parfaitement inutile.

          2°) Je maintiens mot pour mot tout ce que j'ai dit dans mon précédent message. Je répète que lorsque les profs d’HG enseignent l’histoire des idéologies politiques, des régimes politiques, des institutions nationales ou supranationales, des partis politiques et du syndicalisme, ou encore enseignent les relations internationales passées (histoire) et présentes (géographie), ils délivrent bien un enseignement qui participe des sciences politiques.

          3°) Les professeurs de SES n’ont absolument pas le monopole des sciences politiques. Outre les profs d’HG, d’autres disciplines en font aussi. Par exemple les profs de philosophie, lorsqu’ils abordent par exemple avec leurs élèves la question du rôle de l’Etat, Hobbes, Montesquieu, etc., font aussi des sciences politiques. Et bien évidemment, les professeurs de droit font aussi des sciences politiques !

          4°) L’idée de créer une spécialité « Histoire Géographie Géopolitique Sciences politiques » vient de notre ministre M. Blanquer. C’est lui qui en est directement l’artisan et le promoteur. Il me revient d’ailleurs brusquement à l’esprit que M. Blanquer est diplômé en philosophie, docteur en droit et agrégé de droit. Philosophie ? Droit ? Tiens-tiens… Etonnante coïncidence n’est-ce pas ?! Deux disciplines qui font elles aussi des sciences politiques (cf. le point n°3). Mais peut-être pourriez-vous écrire à M. Blanquer pour lui conseiller la lecture d’un manuel universitaire comme par exemple J-Y Dormagen et D. Mouchard, Introduction à la science politique, De Boeck, 3ème  édition, 2010, ou encore P. Braud, Sociologie politique, LGDJ, 5ème édition, 2000. Il est possible en effet que M.Blanquer (diplômé de Sciences-Po Paris, maîtrise de philosophie, DEA de sciences politiques, docteur en droit, agrégé de droit public, ancien maître de conférence en droit public à l'université de Tours et ancien professeur à l’IEP de Lille) ne sache pas ce que sont les sciences politiques ! 

          Bien à vous.

          • Utilitariste Gaulois, le 18/02/2018 à 12:34
            CQFD !

            Certains profs pensent savoir tout sur tout sans s'interroger et savoir ce qu'est un
            champ disciplinaire.

            Bon vent,
            et calmez-vous, c'est mauvais pour le cœur.
    • thais8026, le 16/02/2018 à 20:12
      Je trouve aberrant ces 4h de philo. Par contre je ne suis pas sure que les historiens aient gagné quoique ce soit en réalité.
      ils sont présent dans le tronc commun donc l’utilite Pour une poursuite d’etude De les prendre en majeure devient limité 
      les maths n’etant Plus dans le tronc commun dès la 1 ère les élèves vont presqu’etre obligés de les prendre en majeure. Quand on voit que les élèves n’auront pas accès aux règles d’attribution de Parcours sup et que même la filière socio exige maintenant des compétences en maths qui va prendre le risque....
      Donc la modularité sera de fait limitée et pour avoir le Max de chance sauf si on sait vraiment ce que l’on veut faire est de prendre une majeure non présente dans le tronc commun. Donc sauf pour les quelqu’un voulant absolument dès la 1ère Faure une fac d’histoire ou de géographie personne ne prendra cette majeure, science po étant une sous discipline de cette majeure qui risque d’etre faite à moitié par des profs non formés.
    • thais8026, le 16/02/2018 à 20:11
      Je trouve aberrant ces 4h de philo. Par contre je ne suis pas sure que les historiens aient gagné quoique ce soit en réalité.
      ils sont présent dans le tronc commun donc l’utilite Pour une poursuite d’etude De les prendre en majeure devient limité 
      les maths n’etant Plus dans le tronc commun dès la 1 ère les élèves vont presqu’etre obligés de les prendre en majeure. Quand on voit que les élèves n’auront pas accès aux règles d’attribution de Parcours sup et que même la filière socio exige maintenant des compétences en maths qui va prendre le risque....
      Donc la modularité sera de fait limitée et pour avoir le Max de chance sauf si on sait vraiment ce que l’on veut faire est de prendre une majeure non présente dans le tronc commun. Donc sauf pour les quelqu’un voulant absolument dès la 1ère Faure une fac d’histoire ou de géographie personne ne prendra cette majeure, science po étant une sous discipline de cette majeure qui risque d’etre faite à moitié par des profs non formés.
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