Lycée : Valses hésitations sur l'annualisation 

JM Blanquer va-t-il renoncer à l'annualisation incluse dans le rapport Mathiot ? Les récents comptes rendus de réception au cabinet de l'APBG et d'ID FO le laissent entendre. Si c'était le cas , le ministre devrait trouver un autre moyen de remplir l'obligation de diminution des emplois publics.

 

Le maintien des 3 voies écarté

 

" Il faut souligner à quel point, lors de cette rencontre, (le ministre) a manifesté des interrogations au sujet desquelles il n'avait pas encore tranché. Comme celle sur la semestrialisation, par exemple, ou celle sur l'organisation des scolarités au sein des lycées : faut-il maintenir deux grands domaines (Humanités et Sociétés – Sciences) ou bien aller vers une plus grande part de modularité ?" Reçu par JM Blanquer le 7 février, ID FO, le second syndicat de personnels de direction, montre les hésitations du ministre.

 

On remarquera que pour Id Fo il n'est pas question du maintien des 3 voies. Le scénario d'un tronc commun unique modulé reste ouvert. Mais dans tous les cas la voie économique et sociale disparait, ce qui renvoie aux inquiétudes sur le maintien des SES.

 

Quel avenir pour la semestrialisation et l'annualisation ?

 

L'autre point d'hésitation concerne la semestrialisation. C'est un point déterminant car elle implique l'annualisation des service. Celle-ci entraine automatiquement un gain important de postes. Selon ID Fo ce point est en discussion.

 

L'APBG, reçue par le cabinet de JM Blanquer le 8 février, est un peu plus précise. " Pour la rentrée 2018, la seconde va s'inscrire dans l'esprit du bac, mais sans mettre les établissements dans l’embarras,  il n'y aura donc aucun changement et donc pas d'incidences sur les services. Il est prévu d'ajouter un test de positionnement sur l'expression orale et écrite; de l'accompagnement prioritairement accès sur cette maîtrise du français (cela pourra être porté par d'autres enseignants que ceux de français dans le cadre de l'AP) et ceci dans l'objectif du futur grand oral; et  de  prévoir  dans  l'horaire  de  l'élève,  et  donc  pas  forcément  avec  un  enseignant  en  face,  une  préparation de son orientation". Ce dernier point indique que cette éducation à l'orientation pourrait être confiée aux régions.

 

"Pour la rentrée 2019, la seconde pourrait évoluer mais le ministre n'est pas convaincu que la semestrialisation évoquée dans le rapport Mathiot apporte plus d’efficacité. La piste envisagée serait plutôt un maintien de la seconde avec toutes les disciplines tout au long de l'année et un choix à faire pour les élèves en fin d'année uniquement. Les changements porteraient essentiellement sur les programmes", écrit l'APBG.

 

Pour le cycle terminal, les choses sont encore plus floues. "on pourrait garder les trois séries ; on pourrait proposer un tronc commun avec comme disciplines le français, l'histoire géo, les deux langues  et  l'EPS  additionné  d'enseignements  colorant  des  spécialités plus  marquées  en  terminale. Dans  ce  cas  les  SVT  seraient  proposées  dans  les  enseignements  de  spécialisation  en  première  et terminale. Dans le tronc commun, il pourrait y avoir un enseignement de culture commune autour d'un objet de travail incluant plusieurs disciplines mais pas uniquement des sciences".

 

Reçue le 8 février par le directeur de cabinet de JM Blanquer, l'association de professeurs de philosophie APPEP est plus catégorique. Elle écrit : " Il n’y aura pas de semestrialisation, les emplois du temps ne seront donc pas remaniés en cours d’année scolaire".

 

Selon l'APPEP, " les arbitrages portant sur la nouvelle architecture du lycée ne sont pas encore rendus. Le ministère est néanmoins très préoccupé du déséquilibre des séries : la S est une série généraliste et la L est en déclin. Nos interlocuteurs considèrent que les huit heures de philosophie détournent les élèves de la série L... Nos interlocuteurs penchent plutôt pour un rééquilibrage de l’horaire de philosophie entre les séries L et S, en précisant que globalement, la philosophie ne perdrait pas d’heures".

 

La question des volumes horaires

 

Ainsi est posée la question des volumes horaires. Dans L'école de demain, un livre publié en 2016 où le ministre fait allégeance à l'Institut Montaigne, JM Blanquer présente un lycée organisé en deux séries, une filière scientifique et une filière littéraire et économique. Il défend l'idée du lycée modulaire, le rapport Mathiot ne faisant que broder sur ce schéma. Le ministre s'y déclare partisan de l'annualisation du temps de travail des enseignants et de leur recrutement et évaluation par les chefs d'établissement.

 

Si la question du volume horaire n'est pas abordée dans l'ouvrage elle l'est bien dans les engagements présidentiels. E Macron a promis de réduire de 50 000 postes la fonction publique de l'Etat. L'éducation nationale représente la moitié de ces fonctionnaires. Et le ministre va avoir des besoins importants en primaire pour assurer les dédoublements annoncés. Tout indique que la réduction devra porter sur le secondaire. Et le lycée y apparait comme plus couteux que dans les autres pays de l'OCDE.

 

L'injonction de supprimer des postes au lycée devrait demeurer. Si le ministre reculait devant l'annualisation, il devrait obligatoirement diminuer les volumes d'enseignement en lycée et pas simplement en grattant la marge des options.

 

François Jarraud

 

Appep

Id Fo

APBG

 

 

 

Par fjarraud , le lundi 12 février 2018.

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