L’expo de la semaine : « Paysages français » 

La Bibliothèque nationale de France consacre une exposition d’envergure aux paysages français de 1984 à 2017. La France a profondément changé de physionomie depuis les années 1980. Face à un paysage en mutation, une centaine de photographes tente de dresser un nouveau  portrait de la France. C’est le récit de cette aventure photographique, commencée à l’orée du XXIème siècle que la BnF  invite à découvrir au travers de mille œuvres réunies exceptionnellement dans l’exposition, « Paysages français » et d'une exposition virtuelle en ligne. Les jeunes, dès le CE2, sont attendus, en famille ou avec leurs enseignants. Des visites sont prévues à leur intention. Un concours photo, « Vivons le paysages » est proposé aux classes maternelles, élémentaires et spécialisées, jusqu’au vendredi 23 mars 2018.

 

Qu’est ce qu’un paysage ?

 

Qu’est ce qu’un paysage ? Une réalité physique plus un regard. Au cours des quatre décennies que couvre l’exposition, les paysages ont connu de profondes mutations. Le regard des photographes sur ces mêmes paysages a également évolué : leur travail essentiellement documentaire dans les années 80 devient à l’aube des années 2000 la matière de récits. L’exposition donne à voir les mouvements croisés entre réalité physique, politique, socio-économique et regards qu’y posent près de 160 photographes. Le goût pour le pittoresque s’est effacé au profit d’une esthétique sensible à d’autres thèmes : transfiguration du banal, nature modifiée par l’homme, éloge de l’ordinaire…Les écritures photographiques parlent du patrimoine, comme du quotidien…et proposent des manières nouvelles d’habiter poétiquement le monde. Une présentation par les commissaires de chacune des quatre parties de l’exposition est proposée sur 4 écrans équipés de casques audios. Neuf bornes sonores permettent d’entendre les témoignages de photographes exposés qui décrivent l’une de leur photographie.

 

Une promenade dans le temps, en quatre décennies

 

Depuis les années 1980, la France a profondément changé de physionomie et le regard des photographes a été convoqué, à l’initiative d’une pluralité de commanditaires, pour rendre compte de ces métamorphoses. Tout commence en 1984 : la Datar dépêche un premier groupe de photographes aux quatre coins de l’Hexagone pour faire le point sur l’urbanisme, la ruralité, les paysages en transformations, le monde du travail, les loisirs…Initialement prévue pour une seule année, la mission a duré quatre ans. L’exposition met en exergue la liberté des choix esthétiques dont ont fait preuve les 29 photographes français et étrangers, qui y ont participé, de Robert Doisneau, dont ce sont les premiers clichés couleur, à Raymond Depardon, en passant par l’américain Lewis Baltz ou l’italien Gabriele Basilico. Les images réalisées proposent en effet une synthèse exemplaire des questionnements de l’époque sur le paysage et ses transformations.

 

L’exposition aborde ensuite les années 1990 lorsque, devenu patrimoine, le paysage est un élément central des politiques d’aménagement du territoire. On suit ses évolutions avec, en particulier, les travaux réalisés, pour la mission du Conservatoire du littoral, pour la mission photographique Transmanche, pour la mission photographique Euroméditerranée, et pour l’Observatoire photographique national du paysage.  Dans les années 2000, le paysage devient un « style », les photographes investissent les territoires pour tenter d’en saisir les nouvelles facettes sous ses aspects humain, social ou économique. Enfin, depuis le début des années 2010, le paysage est photographié comme un espace non plus simplement à décrire mais à habiter, l’homme s’y installe. Dans chacune des grandes séquences du parcours, des focus permettent parallèlement à ce voyage dans le temps, d’aborder des thématiques fortes liées au territoire : les lieux du travail, les grands ensembles, No man’s land, L’exposition réunit aussi des photos d’amateurs, qualifiés d’ «adoptants», chargés de photographier le même paysage, le leur, au fil du temps, tels des gardiens de la mémoire.

 

Autour de l’exposition

 

L’exposition virtuelle permet de rendre accessible à tous, cette exposition d’envergure. Une riche programmation accompagne aussi l’exposition. Un colloque « La France de face et de profil » est programmé sur trois jours, du 17 au 19 janvier. Des visites commentées de l’exposition, par des photographes exposés, sont prévues tous les jeudis soir de 18h30 à 20h.

 

Pour le public scolaire

 

Le site pédagogique de la BnF propose des ressources pour préparer la visite de l’exposition et la poursuivre en classe : l’analyse de six images, une interview des deux commissaires, des ressources sur le paysage à la BnF, et sur d’autres sites, ainsi qu’une copieuse bibliographie. Les professeurs peuvent organiser des visites libres de l’exposition, quand ils le souhaitent, il convient toutefois d’en informer le service réservation-groupe au 01 53 79 49 49. Ils peuvent lui demander aussi la réservation d’une visite guidée d’1h30, adaptée au niveau des jeunes, particulièrement aux collégiens, en précisant par mel trois créneaux possibles à partir du 15 janvier : visites@bnf.fr

 

Le concours « Vivons le paysage »

 

Le concours « Vivons le paysage », organisé par le Snuipp, dont le Café pédagogique est partenaire, s’adresse aux classes maternelles, élémentaires et spécialisées. Il propose aux jeunes d’explorer à leur tour le paysage, qu’il soit proche ou lointain, réel ou  imaginaire, urbain, rural ou naturel. Au terme d’une démarche adaptée à l’âge des enfants, il sera proposé à la classe de réaliser une œuvre : toutes les formes, graphiques, photographiques, audiovisuelles, sonores, multimédia…sont possibles. Cinq approches sont suggérées pour composer la création de la classe. Transformer le paysage, par une approche poétique, en introduisant des objets imprévus, des textes poétiques ; Démultiplier le paysage, en rendant compte de ses variations, au fil des saisons, des heures de la journée, d’un itinéraire, en train, en voiture ; Raconter le paysage, en introduisant des personnages, une narration sous forme de bande dessinée, d’un roman-photo ou d’un film d’animation ; Rendre sensible le paysage, en introduisant des réalisations multi-sensorielles ; Habiter le paysage, en projetant son corps ou son ombre. Le jury examinera les productions selon 4 critères : l’inventivité, l’imagination dont les enfants auront fait preuve ; l’intérêt des propositions développées en terme de réflexion sur le paysage ; la richesse du projet pédagogique réalisé avec les élèves ; la qualité esthétique de l’objet produit.

 

Béatrice Flammang

 

L’exposition « Paysages français »

Les activités pédagogiques

Le concours photos « Vivons le paysage »

 

 

 

 

 

Par fjarraud , le vendredi 05 janvier 2018.

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