Le Snuep inquiet des débats sur la formation professionnelle 

"L'apprentissage et la formation professionnelle sont au cœur de l'actualité car une réforme d'ampleur est actuellement en discussion. La petite musique qui se dégage depuis ces derniers jours est inquiétante pour l'enseignement professionnel public sous statut scolaire", écrit le Snuep Fsu. " La réforme envisagée porte uniquement sur la priorité à développer, encore et toujours, l'apprentissage, présenté en des termes élogieux par Emmanuel Macron le 15 octobre dernier".

 

Le syndicat souligne les faiblesses de l'apprentissage. "Même si les apprenti-es s'insèrent mieux à court et moyen terme, l'accès au diplôme et le niveau de qualification restent prépondérants. Différentes études soulignent régulièrement le moindre taux d'accès des apprenti-es au CAP et bac pro (10 à 15 points d'écart avec la voie scolaire) et la forte sélection à l'entrée en apprentissage. Cette sélection s'opère par une discrimination similaire à celle à l'embauche (de genre, raciale et sociale) mais aussi par le souhait des entreprises d'avoir des apprenti-es plus âgé-es ou ayant déjà une expérience professionnelle. Ainsi, l'apprentissage ne permet pas à toutes et tous les jeunes d'acquérir un diplôme", écrit leSnuep.

 

A l'inverse, il souligne que "le lycée professionnel accueille les élèves en fonction de leur projet, sans distinction sociale, géographique ou d'origine. Les professeur-es de lycée professionnel enseignent, sous la responsabilité de l'Education nationale, pour former des élèves, les futur-es travailleurs et travailleuses mais aussi des citoyen-nes.. Aujourd'hui, le seul but poursuivi est le développement de l'apprentissage pour un assujettissement aux employeurs qui eux ne font rien pour valoriser les métiers considérés de faible qualification".

 

Snuep

 

Par fjarraud , le vendredi 20 octobre 2017.

Commentaires

  • Michel MATEAU, le 20/10/2017 à 13:21
     "Le lycée professionnel accueille les élèves en fonction de leur projet, sans distinction sociale, géographique ou d'origine »… sans distinction sociale ?!!  Combien parmi les hiérarques de la FSU ont mis un pied dans un lycée professionnel ? Combien au Café Pédagogique... ?

    Par ailleurs, la bonne question n’est-elle pas : que vaut-il mieux ? L’insertion professionnelle ou le diplôme (pour l'insertion professionnelle ) ? La fin ou le moyen ?

    • ecuas, le 20/10/2017 à 17:31
      Les "hiérarques" de la FSU gardent tous des heures de cours. Ils y travaillent dans les LP et ils savent de quoi ils parlent. Et pour les enseignants, avant l'insertion, il y a la formation du travailleur et du citoyen.
      L'école d'abord avant de faire travailler les jeunes en entreprise, dès 14 ans parfois...
      Et cet écrit de Louise Erdricht vaut mieux que tout discours (après l'élection de Trump):

      « Nous venons juste d'élire une star de télé-réalité outrancière et politiquement ignorante, dont la campagne fut marquée par des déclarations misogynes, racistes, haineuses, aux connotations fascistes. La leçon à tirer de cette élection est qu'une bonne démocratie ne peut s'exercer pleinement si les citoyens n'y sont pas suffisamment éduqués et cultivés. Nos écoles, affaiblies par la main mise d'entreprises privées, et nos universités, trop chères pour beaucoup de jeunes américains, sont pourtant nécessaires au maintien d'une population informée et sensibilisée à la chose politique. La vérité n'a plus la même importance lorsque vous ne disposez pas des outils intellectuels pour pouvoir distinguer le vrai du faux. Notre système éducatif a failli à sa mission, et cette élection en est le témoignage.»



      • Michel MATEAU, le 10/11/2017 à 08:31

        Notre système éducatif à nous est aussi en train d’échouer sur le plan de la « formation du travailleur et du citoyen » : 75 % des 18 / 24 ans ne votent pas. Et lorsqu’ils votent, ils votent en majorité pour le FN ! (Chiffres des dernières élection régionnales)
        Dire que les enseignants se préoccupent en priorité de la formation des citoyens est un slogan de tribune mais n’est pas une réalité. Ils considèrent qu'ils n'en ont pas le temps et que ce n'est pas vraiment leur affaire (ce qui est contestable) ou que la formation du travailleur et du citoyen passe, pour des jeunes de milieu défavorisé, d'abord par l'insertion professionnelle (ce qui s'entend davantage). Voilà un véritable débat dont pourraient s'emparer "les hiérarques de la FSU qui gardent des heures de cours en LP" : quel poids, quel rôle de la formation et de l'insertion professionnelle sur l'éducation citoyenne ?

Vous devez être authentifié pour publier un commentaire.

Partenaires

Nos annonces