Goigoux : La méthode syllabique et l'enseignement de la lecture-écriture au cours préparatoire 

Quels sont les savoirs sur l'enseignement du lire-écrire au cycle 2 qui font consensus ? Où sont les discussions ? Peut-on proposer des pistes utilisables pour les enseignants ? Roland Goigoux fait le point sur le site de l'Ifé à partir des fruits de la recherche Lire-Ecrire qu'il a dirigée. Roland Goigoux fait la part du mythe et de la réalité autour  de la méthode syllabique. On notera par exemple sa vidéo sur " que signifie recommander une méthode "de type syllabique". " Il y a aujourd’hui un consensus scientifique à propos de l’enseignement de la lecture dans les trois univers de recherche que sont les neurosciences, les sciences du comportement et les sciences de l’intervention : plus les élèves accèdent rapidement au déchiffrage, plus ils ont accès à la lecture autonome des textes. Si les neurosciences ont permis de visualiser les différentes connexions neuronales mobilisées lorsque l’enfant déchiffre en utilisant la voie directe ou indirecte, elles n’expliquent en rien comment l’enseignant doit agir en classe. En évoquant la recherche lire-écrire et quelques-uns de ces résultats, Roland Goigoux réaffirme la complexité de l’acte de lire qui ne se cantonne pas à la simple tâche de déchiffrage".

 

Sur le site de l'IFé

 

 

Par fjarraud , le lundi 16 octobre 2017.

Commentaires

  • Jean Maurice, le 16/10/2017 à 20:49
    Quoiqu'on puisse, ose, veuille ou sache dire des méthode de lecture, Roland Goigoux, dont le travail et la clairvoyance sont éminemment respectables, essaie surtout d'apaiser les tensions pour qu'enfin l'on se concentre sur l'action et la réflexion pédagogique. Un élément, pourtant à peine évoqué dans sa conférence, a cependant attiré toute mon attention (le reste, je le savais déjà) : le temps de lecture "familiale" accordé aux enfants avant 6 ans. R.G (pas Rolland Garros!) citant Monsieur Delahaye rappelle que les enfants les plus favorisés - ndlr ceux qui réussissent le mieux dès le CP - reçoivent jusqu'à 1000 heures de lecture hors temps scolaire quand les moins avantagés n'en entendent que 10!!!!
    On subodorait l'écart, mais à ce point c'est vraiment significatif. D'autant que cela s'accompagne sûrement d'une distribution d'oral tout aussi disproportionnée. 
    Peut-être serait-il temps d'installer dans les programmes de maternelle une obligation de lecture et de débats oraux de plus d'une heure par jour pour tenter de compenser le manque. Juste prendre le temps de faire ce que font les "familles favorisées" et qui se suffit visiblement en lui-même en dehors de toute considération pédagogique technique, de toute progression, de tout justificatif d'objectif de séquence. Je parle de lecture et de langage "accompagné", pris comme une discipline à part entière plutôt que dispatchée dans les autres (Qui se prive d'ailleurs de parler français dans les différentes disciplines?).
    Pour moi, mettre le paquet, cela commencerait par ça.
  • delacour, le 16/10/2017 à 12:03

    o   apprendre à lire consiste à comprendre comment des sons porteurs de sens peuvent être transcrits, codés par écrit pour que l'on puisse ensuite récupérer le sens en décodant les sons à partir de l'écrit produit.

    o   
    Il n'existe aucun code de lecture.

    o   Par exemple comment faire de la CGP sans codage préalable, en voyant : gen, gent, gens, gean, geant, j'en, j'am, j'em ? Les décodeurs unanimes répondent /jen/, mettant la responsabilité des écritures sur l'orthographe. Pourtant si jambe qualifie le décodage standard appris, il le disqualifie dans jamais. la même observation est constatable en lisant gendre et genou, janvier et janette, Jean et Jeanne,  agent et gentil, etc.

    o    

    o   En réalité, il faut déjà savoir comment le mot a été codé pour pouvoir le décoder sans aucune erreur possible. Tous les exemples cités haut ne sont décodables qu'en raison du codage orthographique qui conduit toujours au décodage correct. Ensuite que le décodage se transforme en reconnaissance, c'est la suite du programme normalement.

    o   Seul le code d'écriture est totalement fixe et stable : c'est le code orthographique. C'est lui qu'il faut apprendre explicitement. Et une fois un mot codé par écrit (oiseau, l'exemple choisi par Saussure) son décodage est certain sans recours aux "sons des lettres". Le décodage n'est jamais tributaire d'une "valeur sonore des lettres" passe-partout.

    On ne peut pas être certain de lire ma en /ma/ en  dehors de tout sens au moment du décodage si on n'a pas commencé par coder (maison, mauvais, manche, maintenant...)
    Il serait urgent de commencer par coder du sens, coder le sens /équateur/ avec"équateur" pour pouvoir décoder ce sens avec certitude.
    Comprendre comment fonctionne le codage de l'écrit permet d'apprendre à lire. Voir le site "ecrilu" qui propose une pédagogie d'entrée en lecture par le codage, en évitant de confondre codage et décodage. Si /a/ se code souvent avec "a", "a" ne se décode /a/ que dans deux fois moins de cas, ou plus suivant les textes. "en" se décode dans mener, examen, pendant, viennent, solennel uniquement si on a commencé par coder le sens supporté par ces mots à travers le codage des sons (phonèmes).

    o   
    Même en dédoublant les CP, en conservant une pédagogie du décodage toujours aléatoire on aura les mêmes résultats que dans les classes plus chargées si on continue de décoder au lieu de coder. J'en fais le pari !

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    Mes propositions provoquent un tel conflit cognitif chez certains qu'ils en perdent la logique raisonnable, en m'expliquant que codage et décodage c'est la même chose !

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