Enseignement catholique : Tensions avec l'Etat 

Si Pascal Balmand a clos son discours de rentrée, le 3 octobre , par une apologie de la douceur c'est peut-être parce que ses propos étaient particulièrement acérés cette année. Le secrétaire général de l'enseignement catholique a pris à partie l'Etat, donnant des exemples précis de ce qu'il pense être un traitement inéquitable. De fait les dossiers s'accumulent entre enseignement catholique et ministère depuis les créations de postes jusqu'aux discussions sur l'accès au supérieur. C'était mieux avant ?

 

Lettre sans réponse à l'enseignement supérieur...

 

Pour plus de clarté peut-être, le secrétaire général de l'enseignement catholique a titré son discours de rentrée : "école catholique, école du dialogue". Une allusion au dialogue avec l'Etat qui semble difficile, voir qui est absent.

 

"Sommes nous perçus comme des partenaires quand la ministre de l'enseignement supérieur ne nous invite pas à la consultation", dénonce P Balmand en tribune. Ce n'est pas faute de l'avoir demandé mais le SGEC attend toujours une réponse à sa lettre du 21 septembre...

 

Ces mauvais rapports avec l'Etat portent surtout sur des aspects financiers. Le Sgec se plaint que "des recteurs ignorent la notion de besoin éducatif"  et en donne un exemple précis dans l'académie de Nancy Metz, occupée actuellement par l'ancienne directrice de l'enseignement scolaire de N Vallaud-Belkacem...

 

Aucune création de postes

 

Mais bien des points de friction concernent Blanquer. En 2018 il n'y aura pas de création de postes dans le privé sous contrat, affirme P Balmand. En 2017 il y avait eu 750 créations de postes. "Ce sera difficile compte tenu de la croissance des effectifs". A cette rentrée, l'enseignement catholique annonce 12 436 élèves en plus, soit +0.6%, essentiellement dans le secondaire.

 

La question des contrats aidés

 

Autre point d'achoppement la rémunération des suppléants. Le SGEC affirme un écart de 400 à 600 euros par mois par rapport aux contractuels du public. "J'attends du ministre que ce dossier soit réellement  et rapidement pris à bras le corps, demande P Balmand. Selon lui son règlement couterait 90 millions.

 

Il y a aussi la question des contrats aidés. P Balmand dénonce des lobbyings et demande un moratoire des suppressions de postes. Environ 4000 emplois sont menacés dont 2500 en restauration entretien, 1000 emplois d'assistante maternelle et 500 administratifs. "Des centaines d'établissements sont confrontés à des difficultés considérables", dit-il.

 

P Balmand a beau soutenir le décret Blanquer sur le collège ou réfuter le débat sur les propos ministériels sur le pédagogisme, la rentrée 2017 démarre mal entre l'Enseignement catholique et l'Etat. Une situation que l'on n'avait plus vu depuis des années. La brochure "Eduquer au dialogue" , que le SGEC publie à cette rentrée, semble s'adresser particulièrement à la rue de Grenelle...

 

François Jarraud

 

 

 

 

Par fjarraud , le mercredi 04 octobre 2017.

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