Lecture : Le SNPI craint "le retour des querelles idéologiques" 

"S’il s’agit d’affirmer que bien lire, bien écrire, bien compter sont indispensables, nul doute que nous pouvons être facilement d’accord. Mais était-il nécessaire d’engager cette perspective dans l’éternelle querelle sur le primat de la maîtrise du code", interroge le Snpi Fsu, syndicat des inspecteurs du primaire.  "Développerons-nous la compétence professionnelle des enseignants dans l’alternance de politiques qui voudront, tour à tour, privilégier ou relativiser l’importance respective des acquisitions instrumentales et de la construction du sens?"

 

 Cette prise de position intervient à la suite d'un séminaire organisé à Poitiers le 22 juin auquel les IEN ont été invités par le ministre. JM Blanquer et S Dehaene y sont intervenus sur les pratiques les plus efficaces pour l'apprentissage de la lecture. JM Blanquer était directeur adjoint du cabinet de G de Robien au moment où celui-ci a lancé une grande polémique sur la méthode syllabique.

 

"Puisqu’il s’agit, pour notre ministre, de tirer bénéfice de la recherche scientifique, revenons aux enseignements de la conférence de consensus de 2016 (CNESCO - IFE) qui affirmait l’importance conjointe de la maîtrise du code et du développement de la compréhension", pour suit le Snpi. "La complexité de l’apprentissage de la lecture ne peut conduire à chercher des appuis dans le seul champ de la psychologie cognitive".

 

"Si nous voulons améliorer qualitativement le service public d’éducation et tout particulièrement dans la perspective d’une démocratisation des savoirs, il faut y consacrer les moyens nécessaires qui donneront à l’ensemble des enseignants la possibilité de développer en permanence leurs compétences. A défaut d’un tel choix, nous allons à nouveau connaître une période de querelles idéologiques sur la lecture où l’annonce d’un prétendu recentrage sur les fondamentaux sera préférée à l’engagement d’une véritable volonté de formation. Nous doutons que ce soit, du point de vue d’un pragmatisme régulièrement invoqué, la meilleure stratégie pour garantir la réussite de tous".

 

Snpi

Blanquer : Un revenant

 

 

Par fjarraud , le mardi 27 juin 2017.

Commentaires

  • Siegfried, le 27/06/2017 à 10:30
    Ce qui faisait sens  , le B-A BA , n'est point idéologie ; la perte de ce bon sens commun , où l'on n'osait pas parler de "méthode" ,  fut celle des idéologues justement ; on sait où ils ont emmené les choses...On a le résultat depuis un temps certain à présent ;
    Quand aura lieu le procès des constructivistes ? 
    • Jeandoute, le 27/06/2017 à 11:56
      Il n'y a pas de procès à instruire contre le constructivisme. De nombreuses approches ont contribué à l'affinage de la pédagogie moderne et heureusement, sinon on en serait encore aux coups de règle sur les doigts.

      Ce qui ne va pas ce sont les modes pédagogiques, les excès créant les effets de balancier (on repart en arrière encore plus loin que précédemment).

      Il conviendrait de donner une (in)formation complète aux enseignants, ce qui n'est pas fait dans un milieu gouverné par l'idéologie. J'ai connu le temps où l'instit devait mettre en œuvre la marotte de l'inspecteur, en l'occurence les funestes méthodes mixtes "grâce" auxquelles vous êtes certain de créer de l'échec scolaire.
      Or, je constate qu'ils poursuivent dans leur aveuglement en mettant en avant le sens. Mais comment le lecteur pourrait-il "faire du sens" (ils aiment bien ce genre de formule) sans pouvoir décoder ?

      Donc, il faut offrir aux praticiens une (in)formation complète sur les principes pédagogiques et les découvertes des neurosciences. En l'occurence, il convient de considérer que seule une méthode alphabétique permet à chacun d'acquérir la lecture, il convient d'oublier toutes ces histoires de silhouettes qui ont été invalidées et qui pourtant persistent dans les croyances des profs d'école peu formés aux sciences.
      • Siegfried, le 27/06/2017 à 12:05
        1er paragraphe caricatural : je regrette mais ces gens là ont fait et font beaucoup de mal ;

        d'accord avec le reste ; et n'oublions pas que les neurosciences et monsieur Dehaëne ne viennent que confirmer ce que le bon sens dictait depuis toujours ,parviennent à la même conclusion !  Que  pour apprendre une langue , il faut l'apprendre ! Et que la "méthode syllabique" analytique est le seul moyen ,et que ceux-ci n'ont jamais été des idéologues ou de dangereux "spécialistes en sciences de l'éducation" .
        • Jeandoute, le 27/06/2017 à 12:34
          La caricature est plutôt de votre fait.

          La pédagogie ce n'est pas le simplisme : c'est, comme en dentisterie*, des actes réfléchis fondés sur l'histoire et les sciences de la discipline.

          *Ce parallèle parce que j'ai pu bénéficier de méthodes nouvelles qui m'éviteront de me retrouver édenté avec un dentier dans quelques années. Il ne viendrait à personne l'idée de contester les avancées dans ce domaine, avancées qu'ignorent les dentistes les plus âgés, qui ne vont pas vers leur formation permanente.
          • Siegfried, le 27/06/2017 à 13:19
            Simplisme oh non , d'accord entièrement , rigueur et patience , oui ;
            la comparaison avec la dentisterie ,est ,disons...je ne trouve pas le mot ; vous aimez les faits "scientifiquement démontrés" ; prenons alors le niveau d'une part croissante des élèves
             à ce jour (là pas besoin de science...); prenons d'un autre côté ce que font et ont fait miroiter ,sous leurs bons conseils , les "spécialistes" en éducation, depuis plusieurs décennies ; où est le résultat ?
            Pas besoin de science non plus ; on voit bien que tout cela est vain.
            • Siegfried, le 27/06/2017 à 18:33
              Je cite :
              "A défaut d’un tel choix, nous allons à nouveau connaître une période de querelles idéologiques sur la lecture où l’annonce d’un prétendu recentrage sur les fondamentaux sera préférée à l’engagement d’une véritable volonté de formation. Nous doutons que ce soit, du point de vue d’un pragmatisme régulièrement invoqué, la meilleure stratégie pour garantir la réussite de tous"

              deux remarques : les querelles idéologiques n'ont jamais existé ,car les idéologues , c'est-à-dire les pédagos croyant au père noël , encore , à leur âge, formatés aux sciences de l'éduc
              desctructrices de civilisation,in fine, ne se sont jamais qu'imposés prétentieusement face aux pédagogues ,les vrais,munis du bon sens et faisant progresser leurs élèves .                
                                          "la réussite de tous" ,expression à la mode : mais quelle réussite ? qu'est-ce que la réussite ? donner le bac à des jeunes qui ont le niveau d'un ce2  après toute une scolarité de non-apprentissage ,d'incurie totale , de raisonnement absent ?
Vous devez être authentifié pour publier un commentaire.

Partenaires

Nos annonces