Orientation : Des pistes pour faire réussir les bacheliers technologiques et professionnels 

Alors que le gouvernement prépare une réforme du bac qui pourrait mettre en place une véritable sélection à l'entrée dans le supérieur, reléguant les bacheliers professionnels et technologiques, il est intéressant de souligner que des voies de réussite existe pour ces jeunes. C'est ce que le Cnesco a montré lors de sa conférence sur l'enseignement professionnel. C'est aussi ce que devrait montrer un article de Gérard Lauton, maitre de conférences à l'UPEC, dans un article à paraitre en septembre dans la revue du Comité de réflexion Familles /Ecole de la Peep.

 

Des licences adaptées aux bacheliers technologiques

 

" Selon l’idéologie malthusienne bien connue, il faudrait faire rimer qualité avec rareté, généraliser les quotas d’admission dans les cursus, subordonner l’admission du candidat à sa conformité à un unique profil. Cet ostracisme social va de pair avec une hiérarchie normative qui exalte la voie générale en reléguant à la périphérie les voies technologique et professionnelle...Cette vision restrictive est une impasse à plusieurs égards",explique G Lauton. Il montre surtout que d'autres solutions existent, notamment celles mises en place à l'UPEC (Université Paris Est Créteil).

 

"Les prérequis et contenus de la Licence ont été définis de longue date par référence aux contenus – réputés bien maîtrisés – des programmes du baccalauréat général. Diverses modalités sont mises en œuvre pour surmonter l’échec de lauréats d’autres types de Bac. Mais il s’agit le plus souvent de mise à niveau préalable (« sas ») ou de soutien en cours de route dans les fondamentaux, sans remise en cause de la déclinaison de la maquette existante. Leur effet est très limité. En effet, un tel traitement s’avère trop brutal, et surtout démotivant pour ces bacheliers qu’il n’envisage que sous l’angle de leurs lacunes. L’Université ne s’intéresse pas à leurs acquis spécialisés, présumés inutiles pour la Licence", écrit G Lauton. " À l'inverse de cette démarche, il est plus probant de s'appuyer sur les éléments de réussite de ces candidats dans leur scolarité technologique, en leur proposant un parcours adapté".

 

Ce parcours repose sur plusieurs principes : " Une période  initiale de détermination conçue pour les aider à formuler leurs choix; l'objectif de les rendre apte à suivre avec profit aux côtés des autres la dernière année L3; une démarche s’appuyant sur leurs éléments de réussite, leurs acquis et leurs profils; des bases scientifiques revues selon une approche inductive allant de l'objet vers le concept; des disciplines technologiques ayant une place avérée et leur permettant d’y réinvestir leurs acquis; une Équipe pédagogique disposée à une interdisciplinarité étendue (activités, projets, stages); un accent mis d'emblée sur l'activité expérimentale comme appui à l’acquisition des concepts et des activités intégrées dans une pédagogie de projet plutôt que la trilogie Cours – TD – TP".

 

" En Sciences de l’ingénieur, une équipe a changé l’ordre des unités d’enseignement (contenus plus concrets en début de cursus), joué sur l’interdisciplinarité et adapté les activités mathématiques au profil des bacheliers STI2D. En STAPS , il a été projeté une réécriture de l’enseignement d’Anatomie sous un angle fonctionnel (rôles dans le mouvement) et le parcours a été délibérément orienté vers les métiers de l’animation sportive (préprofessionnalisation)", cite en exemple G Lauton.

 

Un parcours de DUT pour les bacs pros

 

" Des voies de réussite sont formulées afin de mieux accompagner les lauréats d’un Bac-Pro. Ainsi à l’UPEC, un parcours de DUT en 3 ans a été ouvert dans une spécialité industrielle. Côté Licence, un dispositif a été envisagé en lien avec le GRETA  du Val-de-Marne : l’étudiant peut différer sa scolarité en Licence et opter pour un pas de côté. Un parcours alternatif lui procure alors un accompagnement dans la formulation de son projet, une mise à niveau sur le plan général – avec l’expertise du DAEU de l’université – mais aussi une valorisation de ses compétences acquises dans sa spécialité professionnelle, et des ECTS . Selon son projet et un diagnostic de positionnement, ce parcours le conduit à terme soit vers une entrée effective en Licence soit, sous réserve de l’offre de formation environnante, vers une scolarité en DEUST  plus conforme à son potentiel, ou encore en IUT ou en STS, ou bien vers une formation professionnelle du territoire (CNAM, AFPA, …) préalable à son insertion professionnelle." L'auteur défend l'idée d'une "université inclusive" à la place de la sélection envisagée.

 

F Jarraud

 

A paraitre dans la revue du Comité de réflexion Familles /Ecole

Bac de mauvaises réponses

 

 

Par fjarraud , le mardi 27 juin 2017.

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