Crise de confiance entre le Snuipp et Blanquer 

"Il y a une inadéquation entre le discours tenu et les réalités du terrain. I va falloir un vrai dialogue social pas déconnecté de la réalité". A l'issue de son premier entretien en tête à tête avec Jean-Michel Blanquer, le 31 mai, Francette Popineau, co-secrétaire générale du Snuipp Fsu, le premier syndicat du primaire, souligne l'écart entre les paroles du ministre et ce qui se passe sur le terrain.

 

 "Le ministre nous dit que le dispositif "plus de maitres que de classes " et les CP dédoublés vont cohabiter et ne sont pas mis en concurrence. Mais ça s'oppose à ce qu'on voit sur le terrain". Francette Popineau, co secrétaire générale du Snuipp Fsu, pose la question de confiance dès sa première réunion avec le nouveau ministre.

 

Le ministre veut-il vraiment la continuité ?

 

Si le ministre se pose en homme de dialogue, le Snuipp déplore et la multiplication des annonces et l'écart entre ce qui est dit et ce qui se fait.

 

"Le ministre nous dit ne pas vouloir de zig zag et se situer dans la continuité même s'il a envie d'infléchir des choses ici ou là. Mais on a le sentiment que depuis son arrivée on a une annonce presque par jour avec les dédoublements, les rythmes, les devoirs, le vocabulaire, les programmes... Ce n'est pas rassurant pour les collègues. On l'a alerté sur l'écart entre l'idée de continuité qu'il avance et le sentiment du terrain qui est différent".

 

L'écart entre le dire et le faire

 

Plus grave, le Snuipp souligne l'écart entre les propos du ministre et ce qui se fait sur le terrain. "Clairement sur le terrain le dasen sont ne train de récupérer les postes de maitres + et les réserves pour créer les 2200 dédoublements de CP annoncés" , nous dit F Popineau. Une réalité qui contraste avec les propos du ministre qui dit "qu'il a les postes" grâce aux 4400 créations de postes de 2017. Pour F Popineau, "on coupe les ailes au dispositifs des maitres + et cela sans évaluation".

 

Des projets à coté de l'école

 

La question des "devoirs faits", le dispositif d'aide aux devoirs, a été évoqué ainsi que les nouveaux rythmes. "On agit à coté de l'école", estime F Popineau. "Il va bien falloir aussi agir dans l'école. Car les leviers de la réussite ne nichent pas en dehors de la salle de classe. Il faut travailler la réduction du nombre d'élèves partout, penser à l'inclusion et aux rased".

 

"Tous ces sujets sont des sujets d'inquiétude pour les collègues", ajoute F Popineau. "On lui demande de calmer le jeu. Il va falloir un vrai dialogue social". Moins de 15 jours après l'arrivée de JM Blanquer rue de Grenelle, c'est déjà la crise de confiance avec le Snuipp. "La confiance ça se construit. L'inadéquation entre ce qui est dit et ce qui est fait ne favorise pas les élans de confiance", conclut F Popineau.

 

François Jarraud

 

 

Par fjarraud , le jeudi 01 juin 2017.

Commentaires

Vous devez être authentifié pour publier un commentaire.

Partenaires

Nos annonces