Le rapide développement des startups de l'Ed tech, la filière du numérique éducatif, cache-t-il de sérieuses fragilités ? La filière est un des héritages du quinquennat Hollande sous lequel elle a connu un rapide développement grâce au soutien de l'Etat. Selon une étude publiée par le cabinet Deloitte, les entreprises seraient en train de se détourner du marché scolaire. La plupart serait très petites et auraient du mal à lever de l'argent.
" La complexité structurelle du marché institutionnel semble détourner peu à peu les entrepreneurs du segment scolaire (primaire / secondaire) : la part des services destinés au scolaire diminue (-18%). Les offres ciblant les clients plus autonomes dans l’achat se développent comme celles dédiées aux publics préscolaires où la famille est le principal acheteur (B2C) (+8%). Les entrepreneurs semblent adopter des modèles plus opportunistes en se diversifiant pour faire face aux difficultés de pénétration du marché institutionnel", écrit Deloitte.
Le cabinet évoque "un blocage structurel autour de l’achat et du déploiement de services numériques sur le marché français, notamment dans la sphère publique". Mais aussi "un décalage flagrant entre les entrepreneurs et leurs cibles : les créateurs sont en grande majorité des hommes, issus de grandes écoles, mais disposant rarement d’expériences significatives dans le monde de la technologie ou dans celui de la formation et de l’éducation".
Selon l'étude , les 242 entreprises de la filière Ed Tech ont connu un développement rapide ces dernières années (+47% depuis 2014) , notamment grâce aux subventions publiques liées aux appels d'offre publiques : 93% ont reçu des subventions. Mais ces entreprises sont fragiles : 181 ont moins de 10 salariés, 95% un chiffre d'affaires inférieur à 500 000 €.
37% des entreprises de l’EdTech offrent des outils de gestion pour l’éducation et la formation, elles proposent également des services permettant le développement de compétences liées au digital (36%) ainsi que le développement de compétences techniques et professionnelles spécialisées (33%).
Pour Deloitte, "l’accompagnement à la scolarité et l’orientation, l’offre de formation relative aux métiers du numérique, la découverte de la culture et des sciences pour les plus jeunes, la certification de compétences et l’apprentissage des langues ne se conçoivent plus aujourd’hui sans l’apport des start-up de l’EdTech. Sur ce marché au fort potentiel où la formation professionnelle représente 30 milliards d’euros et où les dépenses d’éducation avoisinent les 150 milliards d’euros, il est primordial de renforcer le lien entre les entrepreneurs et les acteurs de l’enseignement, voire les acteurs de l’entreprise".
L'étude