Encore une découverte gratuite pour les enseignants. Quels liens Picasso a-t-il entretenu avec les arts non occidentaux ? L’exposition  « Picasso Primitif » au  musée du Quai Branly propose un éclairage nouveau sur l’œuvre de Picasso. A travers une centaine d’œuvres et de documents lui ayant appartenu, elle retrace les intérêts et curiosités de l’artiste pour les arts d’Afrique, d’Océanie, des Amériques et d’Asie.  Elle présente  à la manière d’une enquête chronologique toutes les étapes par lesquelles l’artiste a entretenu des relations avec les arts non occidentaux, et fait ensuite dialoguer l’extraordinaire richesse de ses œuvres, avec celles, non moins riches, des artistes non occidentaux. Les jeunes, à partir de 6 ans sont très attendus, en famille ou avec leurs enseignants, visites et ateliers leurs sont proposés.  Les professeurs peuvent découvrir l’exposition, avant sortie scolaire. Un copieux dossier pédagogique d’une quarantaine de pages est à leur disposition.

La passion de Picasso pour les arts non occidentaux

Véritable enquête chronologique, cette première partie de l’exposition relève les principaux points de rencontre entre Picasso et les arts  dits « primitifs » : ses rencontres, ce qu’il a vu et pu voir, ce qu’il a collectionné, les rapports avec ses propres créations. Elle contient un très vaste ensemble de documents-catalognes, lettres, photographies…- mais aussi certaines œuvres et certains objets qui lui ont appartenu, ou qui ont attiré son attention lors de visites de musées, d’expositions ou de galeries. Les dates vont de l’arrivée de Picasso à Paris en 1900, à sa mort en 1973. Ces témoignages permettent d’appréhender la façon dont Picasso a découvert, s’est entouré, et s’est passionné  pour les arts non occidentaux  jusqu’à devenir collectionneur lui-même. Picasso collectionna ces œuvres toute sa vie. SI elles l’accompagnaient plus qu’il ne s’en inspirait directement, elles le suivirent dans ses différents lieux de vie. L’artiste conservera sa collection toute sa vie durant. A travers cette collection personnelle, on découvre ses intérêts et ses curiosités qui ne se limitaient pas à l’art africain mais s’étendaient à de nombreuses autres formes de création.

Les œuvres dialoguent

A l’image d’un corps à corps, l’exposition fait ensuite dialoguer l’extraordinaire richesse des œuvres de Picasso avec celles, non moins riches, des artistes non occidentaux. Respect et admiration habitaient le peintre et sculpteur espagnol face aux arts d’Océanie, d’Afrique, des Amériques et d’Asie. Cette seconde approche qui occupe spatialement la plus grande partie de l’exposition, s’appuie davantage sur une anthropologie de l’art  que sur le constat de relations esthétiques. Trois espaces thématiques, « Archétypes », « Métamorphoses » et « Ça » présentent les univers auxquels Picasso a répondu par des solutions plastiques convergentes à celles des artistes d’art premier. Ce « corps à corps » en trois volets met en avant les recherches plastiques des artistes autour de préoccupations communes, portant sur la représentation du réel et notamment du corps humain. Schématisation, métamorphose, mise en abyme, assemblage, défiguration, destruction…Autant de variations autour de la figure, employées par Picasso ou par des artistes non-occidentaux dans leurs œuvres qui entrent en résonnance pour exposer les pulsions et les craintes à l’origine de leur création.

Autour de l’exposition

Pendant la durée de l’exposition, des lectures, des débats,  et des tables rondes sont prévus avec des spécialistes.  Le Musée du Quai Branly organise un week-end Picasso, du 16 au 17 juin 2017. Une riche programmation d’ateliers, de performances et de rencontres proposeront au public d’éclairer l’esthétique du peintre espagnol au regard de la création extra-occidentale.

Visite gratuite pour les enseignants

Un dossier pédagogique d’une quarantaine de pages est à la disposition des professeurs. Il propose des pistes pédagogiques réalisables avec les élèves, en amont de la visite, pendant celle-ci ou de retour en classe. Les professeurs sont invités venir découvrir gratuitement  l’exposition « Picasso Primitif » avant leurs sorties scolaires. Ils peuvent organiser des visites autonomes ou opter pour des visites guidées, des visites contées et un atelier : « Dessiner Picasso ». Les visites guidées, adaptées aux niveaux des jeunes, s’adressent aux collégiens et aux lycéens, les visites contées aux écoliers et aux collégiens. L’atelier «  Dessiner Picasso »  est prévu pour les écoliers et les collégiens et dure 1h30. Toutes les activités se réservent au 01 56 61 71 72.

En famille

Des visites guidées sont proposées aux familles, avec enfants à partir de 12 ans. L’atelier, « Dessiner Picasso », leur propose, à travers plusieurs œuvres du parcours, d’enquêter sur les liens entre Picasso et les arts extra-européens, par la pratique du dessin. Ce travail plastique permet aux enfants, par une libre interprétation, d’aller à l’essentiel et de s’approprier, feutre en main, l’univers esthétique de l’artiste. Des visites contées d’1h sont prévues pour les familles avec enfants à partir de 6 ans, elles invitent les participants à explorer la relation de Picasso avec les arts non-occidentaux, à travers le conte.

Béatrice Flammang

Le dossier pédagogique

L’exposition « Picasso Primitif »

L’espace réservé aux enseignants