Mélenchon publie son programme éducation 

On annule tout et on satisfait toutes les revendications. Le programme éducation de Jean Luc Mélenchon, publié le 22 mars, a été rédigé par Marianne Nedyj, juriste, et Paul Vannier et Aurélien Saintoul, enseignants. Il propose à la fois d'annuler les réformes entreprises depuis 2012 jusque dans le détail et de satisfaire des revendications parfois très catégorielles. Dernière particularité : le programme, qui engagerait des dépenses très importantes, n'est pas budgétisé.

 

Rupture avec la loi Debré

 

C'est clairement un projet de rupture avec la refondation que propose le programme Mélenchon. Publié tardivement, le projet veut rompre avec le système éducatif actuel, satisfaire les revendications des enseignants et supprimer les réformes entreprises dans le quinquennat en revenant en arrière. Dernier point : la question de la faisabilité n'est pas posée.

 

La rupture est d'emblée introduite par le programme qui veut scolariser de 3 à 18 ans dans un système éducatif où la loi Debré serait abrogée, sans qu'on sache exactement par quoi elle serait remplacée ou si la liberté de l'enseignement serait abolie.

 

Embauches massives et revendications catégorielles

 

Le programme prévoit des embauches massives. JL Mélenchon promet à la fois l'embauche de 60 000 enseignants, 8 000 cpe et 6 000 personnels médicaux et sociaux et la revalorisation des salaires de 7%. Ces seuls points représentent une hausse du budget immédiate d'au moins 10 milliards.

 

A coté, le programme s'intéresse à satisfaire de nombreuses revendications très catégorielles.. JLMélenchon promet une agrégation d'informatique et une autre de professeur documentaliste. Il veut créer et généraliser dans l'éducation nationale les professeurs d'éducation socioculturelle qui existent dans l'enseignement agricole.

 

Au collège il dédouble les cours de maths et de français. La mesure représente à elle seule 51 000 postes.  Comme le programme veut aussi dédoubler les professeurs en éducation prioritaire au primaire et y réduire le nombre d'élèves par classe (20 à l'école et au collège, 25 en LEGT) et en même temps créer de nouveaux corps d'enseignants, la barre des 60 000 nouveaux postes devrait être largement dépassée si ces promesses se réalisent.

 

Retour à avant 2012

 

JL Mélenchon promet aussi le retour à avant 2012 sur le plan pédagogique. Il abroge la réforme des rythmes, celle du collège. Il rétablit bilangues et langues anciennes. Il interdit le LSU et les dispositifs interdisciplinaires (EPI etc.).

 

La culture tient une place intéressante dans le programme avec l'idée de professeurs référents culture dans chaque établissement du secondaire, qui animeraient une association culturelle, comme il y a une association sportive.

 

L'éducation prioritaire n'est pas oubliée dans le programme.. Outre la diminution du nombre d'élèves par classe, JL Mélenchon promet une nouvelle carte scolaire intégrant les lycées dans l'éducation prioritaire.

 

La dernière enquête Cevipof a crédité JL Mélenchon de 16% des intentions de vote chez les enseignants. Il arrivait en 3ème positon derrière E Macron (29) et B Hamon (25)

 

Le programme

Dossier Election 2017

 

 

Par fjarraud , le jeudi 23 mars 2017.

Commentaires

  • tpouzaud, le 23/03/2017 à 11:57
    Le chiffrage est ici https://youtu.be/ZnESvmyQD8k?list=PLnAm9o_Xn_3AS6K-4pCPjsXDp3UqXERwd
    ET comme le dit l'intéressé : La (re)création de 60 000 postes d’enseignants supprimés par Nicolas Sarkozy et qui n’ont pas été renouvelés par François Hollande. « Et la bêtise combien ça coûte ? », rétorque déjà le candidat de la France Insoumise à celles et ceux qui sortiraient immédiatement la calculette.  « Le savoir est un investissement, pas une dépense ».

  • Bernard Girard, le 23/03/2017 à 09:16
    Dans un domaine voisin : le programme Mélenchon prévoit également le rétablissement d'un service militaire obligatoire. Pour éduquer les jeunes, l'adjudant est tellement plus efficace que l'enseignant...
    • tpouzaud, le 23/03/2017 à 11:58
      "Jean-Luc Mélenchon promet de mettre en place ce qu'il appelle un service national, là aussi obligatoire, mais soit sous forme militaire, soit sous forme civique, selon les souhaits de chacun. Un service d'une durée de 0 à 12 mois. Dans ce cas-là, les jeunes seraient indemnisés chaque mois à hauteur du SMIC."
      • Bernard Girard, le 23/03/2017 à 12:31
        Citation exacte : "...avec une formation militaire initiale". 

        "Selon les souhaits de chacun" ? Mais à partir du moment où le service est obligatoire, comment fait-on pour respecter les souhaits de chacun ? De quelque façon qu'on tourne la chose, on ne voit pas de quel droit un pouvoir politique s'autoriserait à priver les individus de 9 mois de leur vie.

        Détail marrant : à l'époque de la conscription, les "insoumis" étaient ceux qui refusaient le service militaire ; ils payaient de longues années de prison le courage de leurs convictions. Les "insoumis" d'aujourd'hui ont la mémoire courte.


        • Valerie Hillion, le 23/03/2017 à 14:23
          Le programme de l'Avenir en Commun (car JLM n'est que le candidat de la France Insoumise), parle d'un service CITOYEN obligatoire d'une durée de 9 mois avec une formation militaire initiale incluant un DROIT à l'OBJECTION DE CONSCIENCE. Voir ci-dessous :
          https://laec.fr/section/14/la-jeunesse-au-service-de-l-interet-general-et-de-la-surete-de-la-nation
          ou plus précisément dans le livret thématique "Pour l'émancipation de la jeunesse" pages 12 et 14 :
          https://avenirencommun.fr/le-livret-jeunesse/
          Faites-vous votre idée.
          A noter qu'il comprend un bilan de santé, une évaluation des capacités d'écriture, de lecture, de calcul, avec leur mise éventuelle à niveau, la formation gratuite à la conduite et le passage de l'examen du permis de conduire, toutes dispositions ciblant les plus fragiles.
          Je comprends mal qu'on renvoie la notion d'obligation au rang des archaïsmes, comme si la liberté la plus totale devait primer sur toute autre considération. L'instruction est obligatoire aussi, beaucoup poussaient pourtant des cris d'orfraie à cette simple idée fut une époque. Les congés payés aussi c'est obligatoire, pour autant ça ne viendrait à l'idée de personne de supprimer ces conquis de haute lutte, même si les libéraux font tout ce qu'ils peuvent pour faire progresser ce genre d'idées. Tout ce qui oblige n'est pas synonyme de privation de liberté, nos droits sont assortis de devoirs.
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