Une enquête sur le "Collège fantôme" révèle le poids réel des exclusions temporaires  

Selon une enquête réalisée par Benjamin Moignard (Université Paris Est Créteil) pour la Fcpe, "ce sont chaque jour les effectifs d'un collège entier d'élèves qui sont temporairement exclus certains mois" dans chaque département. L'exclusion temporaire, qui devrait être exceptionnelle, serait devenue un outil de gestion ordinaire d'un collège en souffrance.

 

Jusqu'à 146 élèves exclus par mois et par collège

 

Portant sur 76 collèges dont 28 en éducation prioritaire, l'enquête de B Moignard porte sur les exclusions temporaires, une sanction qui doit être exceptionnelle et accompagnée pédagogiquement.

 

Ce que montre l'enquête c'est une masse importante d'exclusions : de 29 à 146 élèves par mois et par établissement. Elle met en évidence de fortes variations mensuelles. La pire période est octobre. D'octobre à janvier le nombre recule avant de redémarrer de janvier à avril.

 

" Les volumes d’élèves qui constituent ce « collège fantôme » rendent matériellement difficile leur suivi éducatif et scolaire : certaines équipes sont contraintes à un nombre d’élèves si importants qu’il interdit toute prise en charge éducative : l’exclusion devient dès lors une mesure d’éloignement de l’établissement, qui se répète et s’accumule parfois", note B Moignard.

 

Un outil ordinaire de la gestion du collège

 

Or " dans près de 74% des cas, ces exclusions correspondent à des formes d’insolences relativement mineures", estime B Moignard.  " La fréquence avec laquelle ces sanctions sont utilisées participe d’une forme de remise en ordre symbolique d’une institution affaiblie confrontée à la souffrance de ses personnels. Pour faire la preuve de leur soutien à des enseignants en demande d’appui, des principaux cèdent parfois à l’usage presque systématique de cette sanction qui reste perçue comme la seule capable de « marquer le coup ». Le recours massif à ces exclusions est devenu un outil de régulation interne, dont les chefs usent et qu’une partie des équipes attend".

 

L'étude

 

 

Par fjarraud , le mardi 21 mars 2017.

Commentaires

  • Pedagoque, le 10/06/2017 à 20:14
    Ce qui est triste est que dans certaines classes dites "banales et normales" (non SEGPA) l'ont trouve 3 ou 4  élèves perturbateurs qui pourrissent littéralement tous les cours et il est impossible pour les enseignants d'enseigner plus de 15 ou 20 minutes à cause d'une poignée d'élèves qu'on exclut quelques jours mais qu'on doit ré accueillir et qui recommencent donc c'est un problème sans fin.
    Et ces exclusions de trop courte durée ne sont pas le fait de "formes d'insolences mineures" comme le pense  Monsieur Moignard mais la réponse à de faits graves qui empêchent les profs et la majorité des élèves de travailler comme par exemple se mettre à hurler des insultes en plein cours, jeter à terre son camarade pour le frapper, mettre une main aux fesses d'une élèves, cracher sur l'enseignant etc

    Cela explique aussi que dans certains établissements ,les programmes nationaux ne peuvent être suivis comme prévu et que des élèves de 3èmes aient un niveau de 6ème.
    En attendant dans ces classes, la majorité des élèves qui veulent apprendre et progresser sont pénalisés et tout le monde est impuissant.
    Ce qu'il faudrait instituer est qu'au bout de 4 exclusions temporaires ,un élève soit définitivement exclu et orienté vers un foyer




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