Primaire : L'Ecole et les propositions des candidats 

Avec deux anciens ministres de l'Education nationale parmi les 7 candidats de la primaire de la gauche, on aurait pu attendre des exposés structurés et détaillés. Or, encore une fois, lors du second débat de la primaire de la gauche, le 15 janvier, l'Ecole est arrivée en fin de débat. Les candidats n'ont eu que quelques minutes pour présenter leur projet pour l'Ecole.  Des projets qui les rassemblent plus qu'ils ne les opposent. Tous demandent la continuité avec ce qui a été accompli sous le quinquennat Hollande. Par contre des oppositions plus tranchées apparaissent sur la laïcité.

 

Réduire le nombre d'élèves en cycle 2

 

"Ce serait grave si la droite remettait en question ce qui a été fait pour assurer plus d'égalité à l'école", a affirmé Benoit Hamon. L'ancien ministre de l'éducation nationale a jugé positif le quinquennat en ce qui concerne l'Ecole et défendu deux idées. La première c'est la réduction du nombre d'élèves par classe en cycle 2 (CP à CE2). Un plafond serait fixé à 25 élèves par classe. La moyenne est à 23 élèves et 72% des classes ont moins de 25 élèves. Donc la réduction ne concernerait que 28% des classes , principalement des classes urbaines. Ce plafond serait abaissé à 20 élèves par classe en Rep et Rep+, en zone rurale et outre mer. B Hamon a chiffré cet effort à 20 000 postes.

 

Sa seconde idée c'est de créer un service public d'aide aux devoirs en cycle 2, autrement dit de rétablir les études encadrées par des enseignants payés en heures supplémentaires pour aider les enfants à faire leurs devoirs. B Hamon a aussi dans son programme la création de 17 000 poste spour la formation continue et le remplacement des enseignants. Mais il n'en a pas fait état le 15 janvier.

 

Arnaud Montebourg propose "de petits groupes (d'élèves) là où c'est nécessaire". Il veut donc investir 7 milliards supplémentaires dans l'éducation. Une autre idée c'est "le maitre des savoirs fondamentaux qui suit ses élèves tout au long du primaire. Il reprend l'idée de service public d'aide aux devoirs de B Hamon. "Chaque enfant en difficulté doit avoir un tuteur sous l'autorité du professeur des écoles". Ce tuteur ne serait pas forcément un enseignant.

 

Jean-Luc Bennahmias veut mettre en place le système des maitres surnuméraires au collège : "un enseignant qui fait cours à 80% des élèves et un autre pour 20%". Au lycée par contre, pour habituer les élèves au supérieur, il est pour des cours en amphithéatre.

 

Réformer le lycée

 

Autre ancien ministre de l'Education nationale, Vincent Peillon a salué l'oeuvre du quinquennat, a laquelle il a largement contribué. "Jamais autant n'a été fait pour l'Ecole républicaine... Tous ceux qui critiquent ne reviendront sur aucune mesure", a-t-il assuré. "On a créé beaucoup de postes et on a changé la pédagogie", a-t-il dit. Il a notamment rappelé qu'il faut "mettre le paquet sur e primaire" et rappelé les 5 000 maitres surnuméraires installés dans les écoles et le rétablissement de la formation des enseignants. "Il faut continuer ces réformes". Il a aussi rappelé la réforme du collège. "Il faut remonter et aller vers le bac -3 +3 d'autant que le problème démographique arrive sur le supérieur", a-t-il dit. "Il faut engager l'Acte II de la Refondation autour du lycée et du supérieur". V Peillon a aussi demandé qu'on améliore les Espe.

 

Un service public de la petite enfance

 

Manuel Valls a lancé l'idée de la "nation éducative". Il met l'accent sur la lutte contre les inégalités à l'Ecole. "Il faut continuer à mettre le paquet dans l'école", a-t-il dit, avec la création d'un grand service public d'accueil de la petite enfance. Il s'agit d'augmenter la scolarisation avant 3 ans. Concernant les enseignants il souhaite que ne soient affectés en éducation prioritaire que des enseignants expérimentés. Une idée qui remet en question le déroulé des carrières. Enfin il souhaite investir un milliard par an dans l'université.

 

Payer mieux les profs innovants

 

François de Rugy pense que "le plus à gauche c'est celui qui pose la question des méthodes". Pour lui il faut "soutenir ceux qui innovent", les rémunérer davantage plutôt que créer plus de postes d'enseignants.

 

Sylvia Pinel a défendu l'idée de revaloriser l'apprentissage , notamment en faisant venir dans les collèges et lycée les métiers qui ne trouvent pas de salariés. Elle veut aussi ne plus mettre d'enseignants débutants dans les classes difficiles.

 

Laïcité ouverte ou fermée ?

 

Les candidats à la primaire se sont davantage opposés sur la laïcité. ""Notre pays est en train de régresser sur la connaissance même de ce qu'est la laïcité", a dit V Peillon. "Certains la croient anti religieuse, ça n'a pas de sens. Certains pensent que notre pays est matricé par une religion. Mais il ya des gens sans religion, il y a la tradition des Lumières. Notre pays a plusieurs cultures et c'est sa force". Une position proche de celle de B Hamon :  "le président doit rassembler les français et ne pas désigner une religion, l'islam, comme incompatible avec la République. Ce n'est pas vrai".

 

A l'opposé, Manuel Valls estime que "la laïciuté est remise en cause par F Fillon mais davantage encore dans les quartiers populaires. On doit être lucide sur la montée du fondamentalisme, de l'islamisme radical, du salafisme". Il invite à "ne pas oublier les attentats et leur cause". Il est rejoint par F de Rugy qui dénonce des provocations comme le port du burkini ou le paiement des amendes des femmes en burka.

 

A Montebourg voit deux écueils : les accommodements avec la loi de 1905 et la stigmatisation de certains. JL Benhamias estime que la loi de 1905 "répond à tous les problèmes". S Pinel juge que la loi de 1905 n'a pas à être retouchée mais souhaite que les enseignants soient mieux formés à son sujet.

 

François Jarraud

 

 

Par fjarraud , le lundi 16 janvier 2017.

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