Une instit tord le cou au débat sur le prédicat 

Le nouveau terrain de bataille de tous les conservatismes a un nom : prédicat. Peut-on toucher à la grammaire ? Delphine Guichard, alias Charivari, une professeure des écoles bien connue des enseignants, répond sans ambages sur son blog. " L’enseignement du prédicat ne remplace pas celui des compléments de verbe (COD…) : il le précède", rappelle -t-elle. " Ce nouveau terme n’a aucune conséquence sur l’enseignement de l’orthographe, et, en particulier, aucune conséquence sur l’enseignement de l’accord du participe passé avec le COD placé avant le verbe. Celui-ci est toujours au programme du collège, comme dans les programmes précédents. Il n’a pas été « repoussé » du tout".  Et preuve à l'appui, elle démontre que ses élèves s'y retrouvent très bien..

 

Sur son blog

 

Par fjarraud , le vendredi 13 janvier 2017.

Commentaires

  • Azertyman, le 15/01/2017 à 11:19

    Il me semble en effet qu'il y a bien deux problèmes disjoints.

    1. Un nouvel enseignement : le prédicat.

    2. L’affaiblissement évident de l’enseignement du COD.

    Le blocage sur la question du prédicat aurait probablement pu être évité sans ce cumul.

    Pour le COD, voici les évolutions :

    En 2008 dans les programmes du cycle 3 :

    Identification du verbe, de son sujet (nom propre, groupe nominal ou pronom), et des compléments du verbe : compléments  d'objet direct, indirect et second, compléments circonstanciels (de lieu, de temps).

    Dans les progressions :
    CE2 :
    - reconnaître le complément d'objet (direct et indirect) du verbe ;

    CM1 :
    - Comprendre la notion de circonstance : la différence entre complément d'objet et complément  circonstanciel (manipulations).

    CM2 :
    Les accords :
    - Connaître la règle de l'accord du participe passé dans les verbes construits avec être et avoir (cas du complément d'objet direct posé après le verbe).


    En 2016 dans les programmes du cycle 3 :

    Rien

    Dans les programmes du cycle 4 :

    * Maitriser la forme des mots en lien avec la syntaxe.

    Connaitre le fonctionnement des chaines d’accord.

    Accord du participe passé avec être (à rapprocher de l’adjectif) et avec avoir (cas du COD antéposé) - cas simples.

     

    L'effacement de l'enseignement du COD est évident :

    1. cet enseignement passe du cycle 3 au cycle 4.

    2. ce n'est plus un enseignement explicite de grammaire (Connaitre les aspects fondamentaux du fonctionnement syntaxique). Mais un simple temps d'étude des chaines d'accords.

     

    La crispation autour de l'enseignement du prédicat aurait pu être évitée en s'abstenant de cumuler :

    - l'insertion de l'enseignement du groupe verbal dans l'enseignement du prédicat.

    - et l'effacement évident de l’enseignement du COD dans les programmes du Cycle 3 et 4.

     

    Le ressenti des collègues sur l’arrivée de l’enseignement du prédicat est alimenté par le recul de l’enseignement du COD.

    L 'insertion de l'enseignement du groupe verbal dans l'enseignement du prédicat aurait pu être perçu comme une bonne chose pour deux raisons :
    - d’un point de vue de la distinction fonction et nature. La distinction entre prédicat (fonction) et groupe verbal (nature) est importante.

    - du point de vue de la catégorisation : le groupe verbal n’est qu’une des natures possibles d’un prédicat. Exemple : Quelle majesté cette vallée ! Le sujet est cette vallée, le prédicat est quelle majesté.

    Mais cette remise en forme s’est accompagnée d’une profonde refonte de l’enseignement du fond : l’enseignement des compléments du verbe. Pour beaucoup d’enseignants l’enseignement du COD et du COI est fondamental pour plusieurs raisons :
    - car ces formes de prédicats (GV = V + COD ou COI) sont plus récurrentes que les autres formes.
    - car elles sont plus fondamentales pour comprendre la logique de la pensée mise en langue.
    - car elles permettent de systématiser l’enseignement de la pronominalisation.
    - elles permettent de construire les accords pertinents avec la chose à accorder.

    En réduisant fortement le contenu de la forme du prédicat la plus reconnue par les enseignants, c’est toute la légitimité de la notion du prédicat qui est mis à mal. Dommage.
    C’est que la critique du prédicat recouvre donc une autre vraie critique.

    Il pourrait être utile que le Café pédagogique propose une vraie réflexion sur ce sujet.
    Cordialement.

Vous devez être authentifié pour publier un commentaire.

Partenaires

Nos annonces