Décrochage : L'impact de la conservation des notes 

La conservation des notes peut-elle être un moyen efficace de lutte contre le décrochage ? Cette mesure technique, appliquée depuis la rentrée 2016, entraine des changements pédagogiques inattendus selon Mme Lamoureux, proviseure du lycée Bourdan de Guéret.

 

Au coeur de la ville préfecture de la Creuse, le lycée Pierre Bourdan de Guéret compte plus de 700 élèves dans de vastes batiments qui rappellent l'architecture des casernes du 19ème siècle. Parmi ces élèves 11 redoublants de terminale qui ont fait jouer le droit au redoublement institué à cette rentrée. Il faut dire que, à la différence de ce nombreux lycées des grandes agglomérations, le lycée Bourdan n'est pas en sureffectif et l'accueil des redoublants y est facile.

 

Mais le lycée prend en charge réellement les redoublants et fait jouer avec eux la clause de garde des notes dans des objectifs précis. C'ets ce qu'explique Mme Lamoureux, proviseure de l'établissement.

 

Que permet la nouvelle réglementation ?

 

Un élève ayant échoué au bac peut garder s'il le souhaite le bénéfice de sa note si elle est au moins de 10/0. Il peut dans ce cas ne plus suivre les cours dans cette discipline.

 

Sur quels critères prenez vous cette décision ?

 

Dans ce lycée les élèves sont informés au début d el'année que la décision sera prise avec eux en octobre - novembre, au moment où ils finaliseront leur inscription au bac. Jusque là ils suivent tous les cours.

 

A l'automne chaque élève est vu par le professeur principal et le proviseur adjoint pour faire le point et décider de la garde ou pas des notes. Cela se fait au cas par cas pour les 11 redoublants de cette année.

 

Pourquoi ?

 

Ce qui est très important c'est d'abord de valoriser l'élève. Vivre un échec au bac ce n'est pas rien. En faisant ainsi le point avec eux nous mettons en avant ce qu'ils ont réussi.  Nous les replaçons dans une logique de réussite.

 

Ensuite la décision ne peut être prise qu'en fonction d eleur projet d'orientation post bac. Il ne s'agit pas seulement qu'ils aient le bac. Il faut aussi qu'ils gardent l'entrainement suffisant dans les disciplines qui leur serviront après le bac.

 

Un exemple ?

 

Je pense à un jeune qui a eu 18 au bac en anglais et une excellente note en section européenne. Il veut faire des études supérieures d'anglais. Malgré tout nous avons décidé avec lui de le libérer des cours d'anglais et de section européenne. Il est de citoyenneté britannique et il a une telle aisance et une pratique si régulière en anglais que son niveau n'est aps en danger. Par contre il a un point faible, la philosophie. Toute l'année il sera soumis à des travaux supplémentaires dans cette discipline.

 

Comment cette décision est elle accueillie par l'enseignant qui doit donner et corriger ces travaux ?

 

La professeure de philosophie est la professeure principale. Elle est associée totalement à la décision et ça ne lui pose pas de problème.

 

On trouve là un autre effet de cette mesure. Cela fait partie de notre mission éducative d'accompagner les jeunes vers le bac et vers leur orientation post bac. Ils constatent qu'on le fait. Et cela joue sur le climat scolaire de l'établissement qui est vraiment serein.

 

Propos recueillis par François Jarraud

 

 

 

Par fjarraud , le mardi 15 novembre 2016.

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