Budget 2017 : Un coup de pouce important au budget de l'Education nationale 

Dans un contexte budgétaire contraint, l'Education nationale affiche en 2017 ses privilèges avec la création de 11 662 emplois et 3 milliards supplémentaires. Pour N Vallaud-Belkacem, qui présentait le 28 septembre  le budget, "la rentrée 2017 sera une merveilleuse rentrée"...

 

Un budget de l'Etat resserré

 

Le gouvernement a présenté le 28 septembre le projet de loi de finances pour 2017. Basé sur l'hypothèse d'une croissance de 1.5%,  il se fixe pour objectif de faire baisser le déficit public à 2.7% (il sera de 3.3% en 2016).

 

En effet, le gouvernement veut démarquer sa gestion de celle du quinquennat précédent.  Il affiche "un effort sans précédent de  maitrise des dépenses" : elles aurot augmenté sous Hollande de 1.3%  par an contre plus de 3% sous Sarkozy. La hausse de la dette publique est stabilisée à 96% du PIB alors qu'elle a bondi entre 2007 et 2012.

 

N'empêche, les recettes de l'Etat en 2017 augmentent moins vite que ses dépenses : 5 milliards de recettes en plus mais 7 milliards de dépenses. Le gouvernement équilibre ces 7 milliards avec une baisse de la charge de la dette et des versements aux collectivités locales.

 

3 milliards de plus pour l'Education nationale

 

En ce qui concerne l'éducation nationale, le budget de l'enseignement scolaire est augmenté de 3 milliards, celui du supérieur d'un milliard. C'est le ministère qui reçoit le plus. Deux autres ministères voient également leur budget monter : la défense et l'Intérieur qui perçoivent 2 milliards pour la sécurité et l'emploi qui bénéficie aussi de 2 milliards du fait de la mise en oeuvre de la prime à l'emploi.

 

Les enseignants ont-ils leur part de cette croissance budgétaire ? 814 millions sont réservés à la revalorisation catégorielle des salariés de l'Education nationale en 2017. 500 millions sont nécessaires pour la revalorisation liée aux accord PPCR pour la seule année 2017 S'ajoute la revalorisation du point Fonction publique (+0.6% en février 2017) qui représente un effort de 350 millions pour 2017 mais qui concerne tous les fonctionnaires. La revalorisation de l'ISAE a été accordée en 2016.

 

11 662 postes supplémentaires

 

Pour l'éducation nationale, cette hausse du budget permet la création de 11 662 postes pour l'enseignement scolaire et 1000 pour le supérieur. 4 311 postes sont créés dans le premier degré pour la rentrée 2017 et 4 400 dans le second degré public. Le privé bénéficie de nouveaux 1000 postes. 2017 voit aussi la création de 600 postes de personnels d 'éducation et administratifs et 1351 d'AESH, accompagnants en CDI pour les élèves handicapés.

 

Cela permet d'atteindre les 60 000 postes promis en 2012 par François Hollande. Une bone partie de ces postes sont en fait des emplois d'enseignants stagiaires du fait d ela reconstitution de la formation initiale : cela compte pour 25 937 emplois depuis 2012. 20 262 postes d'enseignants auront été ouverts dans les classes en 2017 depuis 2012, dont 10 628 dans le premier degré public, 7860 dans le second et 1774 dans le privé. S'y ajoutent 1400 emplois administratifs, 4251 d'accompagnants d'élèves ne situation de handicap et 2150 d'assistants d'éducation. Ceux là n'apparaissent qu'en 2016 alors que des milliers d'autres assistants d'éducation sont en poste...

 

"Il peut arriver  qu'on n'arrive pas à pourvoir tous les postes avec des titulaires", reconnait la ministre en réponse à une question du Café pédagogique. "Mais les postes demeurent ouverts et on y met des stagiaires sur listes complémentaires ou des contractuels".  Le décalage atteignait déjà 4000 postes en 2015 selon la Cour des comptes.

 

Cette embauche massive à l'éducation nationale manifeste l'exception budgétaire dont aura bénéficié l'Education nationale jusqu'à la fin du quinquennat. Seules les ministères de la Justice et de l'Intérieur (pour 2000 postes chacun) bénéficient aussi d'une hausse de leurs effectifs en 2017, mais à un niveau bien inférieur.

Voir Une analyse précise des 60 000 postes dans L'Expresso du 22 septembre.

 


Plan numérique et COM

 

Le plan numérique prévoit l'équipement de la moitié des collèges à la rentrée 2017. 191 millions lui sont affectés pour 2017.  L'enveloppe comprend 18 millions pour des formations. Des fonds des programmes investissements d'avenir pourront aussi être mobilisés, notamment 15 millions pour des expérimentations dans l'enseignement professionnel.

 

Le ministère débloque aussi des fonds pour aider les collectivités locales à construire des établissements scolaires à Mayotte et en Nouvelle Calédonie à hauteur de 86 millions.

 

La rentrée 2017 devrait donc voir le plafond d'emplois de l'Education nationale  passer la limite symbolique du million d'emplois (1 015 603 précisément). En 2012, il était de 969 583 emplois. Du moins si ce budget est appliqué totalement...

 

François Jarraud

 

La loi de finances 2017

Dossier education nationale

 

 

Par fjarraud , le jeudi 29 septembre 2016.

Commentaires

  • ssrw38, le 29/09/2016 à 09:28
    Ces chiffres que les médias s'empressent de diffuser sans plus prendre le temps de les analyser tombent plutôt bien en période de pré campagne électorale n'est ce pas ? Mais ce que Madame la Ministre oublie de dire par exemple c'est que le CNED (établissement public national à caractère administratif placé sous la tutelle du ministre de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche, tout de même !) dans le cadre de la scolarisation adaptée pour les jeunes en situation de handicap diminue les heures de répétition (de 33h par trimestre on passe à 22 h par trimestre). Madame la Ministre pense t elle qu'avec ces ridicules économies et compensera ces créations de postes, voire qu'elle ré équilibrera le budget de l'Etat ? A propos d'Etat, l'on, m'a inculqué que la France était le pays des droits de l'homme. Quid alors des personnes en situation de handicap ? On ne m'aurait pas tout dit ? Madame la Ministre sait elle que  ce choix d'une scolarisation adaptée via le CNED n'st un  choix de vie, de confort pour nos familles ? Ce n'est qu'un 'choix' par défaut, défaut d'autres solutions (écoles plus adaptées ou adaptables, structures médico sociales où le temps scolaire serait correct et non réduit au minimum 15 minutes par jour (si ! si! mon enfant l'a vécu). Aucune famille ne souhaite cela pour son enfant, elle y est contrainte. Je sais je ne suis pas politiquement correct, mais au fond je ne suis pas élu ni ministre....
    • fjarraud, le 29/09/2016 à 14:45
      Bonjoiur

      En fait le calendrier budgétaire est lié à celui du Parlement et la présentation du projet de loi de finances est toujours au même moment, élections ou pas. Cette année, la ministre a donné une tonalité électorale à sa présentation. Mais le document lui même ne change pas bcp d'une année à l'autre.

      Les moyens du CNED ont été relevés dans le budget 2016 (en terme d'emplois) mais le CNED a aussi du bcp produire.

      cordialement
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