La lutte contre le harcèlement veut durer au-delà de 2017 

"Même quand nous ne serons plus là, le ministère continuera à s'impliquer dans la lutte contre le harcèlement". Présentant, le 9 mai, les prix "Non au harcèlement", N Vallaud Belkacem a mis l'accent sur l'ancrage de cette campagne. Cette année près de 20 000 élèves y ont participé.

 

Un combat dans la continuité

 

La lutte contre le harcèlement à l'école est-elle insubmersible ? Dans un système éducatif marqué par les effets de balancier et les alternances politiques, elle se présente déjà comme un cas à part.

 

Cela tient au père fondateur, Eric Debarbieux. Cet universitaire, spécialiste mondial de cette question, a été nommé en 2010 pour présider des " états généraux de la sécurité à l'école" qu'il a fait passer du sécuritaire à l'éducatif. Deux ans plus tard, Vincent Peillon le nomme délégué ministériel chargé de la lutte contre la violence scolaire, une responsabilité exercée depuis 2015 par André Canvel.

 

Le 9 mai, c'est à la fois André Canvel et Najat Vallaud-Belkacem qui parlent de continuité. Pour la ministre, la lutte contre le harcèlement est aussi un fil conducteur personnel. Comme ministre des droits des femmes elle a fait inscrire, dans la loi du 4 août 2014 sur l'égalité réelle des hommes et des femmes, le délit de harcèlement. Comme ministre de l'éducation, elle doit veiller sur un Code de l'éducation qui inscrit, depuis la loi d'orientation, cette lutte dans les objectifs de l'Ecole.

 

Un ancrage modeste

 

André Canvel parle "d'ancrage territorial". "Le sujet intéresse de plus en plus d'équipes pédagogiques", nous a-t-il dit. "On trouve davantage de professeurs et pas seulement des CPE. On va rentrer dans la période la plus intéressante : celle de l'ancrage territorial".

 

L'ancrage reste modeste. En 2015, 813 projets avaient été présentés au concours. Cette année, on en compte 1240, venus de 608 écoles, collèges et lycées. Au total, 19 000 élèves, un millier d'enseignants y ont participé. Pour N Vallaud-Belkacem, la pérennité tient aussi au plan de formation lancé par le ministère. Un millier de formateurs doivent former 300 000 enseignants.

 

Le cyber harcèlement en 2017

 

Les réalisations sont superbes. Ainsi cette affiche de l'école primaire de Gries (académie de Strasbourg) ou la remarquable vidéo du collège de Sancergues (Cher). Ces collégiens osent aborder un sujet pas facile : la lesbophobie. Ils ont obtenu le prix spécial harcèlement sexiste et sexuel qui a été remis par Laurence Rossignol.

 

Le concours 2017 sera axé sur le cyberharcèlement. "Il faut une bataille culturelle", estime N Vallaud-Belkacem, "pour expliquer que ce qui se passe sur Internet ne peut pas être exonéré des lois". La ministre compte sur la nouvelle éducation civique et morale et sur l'éducation aux médias pour mobiliser les élèves.

 

Est-ce pour cela que la remise des prix 2016 avait lieu dans les locaux somptueux de Google ? "Je me réjouis de voir des acteurs comme celui-là", nous a dit la ministre. "Mais il y a encore beaucoup à faire chez Google aussi pour mieux veiller sur ce qui se diffuse comme parole homophobe ou sexiste".

 

François Jarraud

 

Le dossier de presse

La vidéo de Sancergues

En 2015

Le site ministériel

Eric Debarbieux en 2015

 

Par fjarraud , le mardi 10 mai 2016.

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