L'école Baudricourt dit "Non au harcèlement !" 

Qu'est ce qui peut pousser une école ou un établissement à participer au Prix "Non au harcèlement" ? Des problèmes urgents ? Pas vraiment. Plutôt l'envie d'être fier de ses élèves, diraient sans doute Séverine Soussan et Tristan Pierrefitte, deux professeurs des écoles parisiens, lauréats du prix vidéo.

 

"J'ai appris plein de choses", dit Séverine Soussan. Cette jeune professeure de l'école Baudricourt (Paris 13ème) connait pourtant bien ses petits écoliers. Elle a été la maitresse de maternelle d'une bonne partie de sa classe. Quelques années plus tard, elle en est certaine : "ce sont déjà de jolies personnes".

 

Ca existe dans mon école

 

 Mais à l'origine du projet il y a aussi les heures d'APC, des heures "d'activités pédagogiques complémentaires" que le principal syndicat de professeurs des écoles souhaiterait voir supprimées car les enseignants ne savent pas trop quoi y faire.

 

A l'école Baudricourt, ces heures servent à Séverine Soussan et Tristan Pierrefitte, son jeune collègue, à monter des projets vidéos depuis plusieurs années. Et cette année ils ont choisi de prendre comme thème le harcèlement, bien avant d'envisager de participer au concours ministériel.

 

"Il ne semblait pas s'imposer particulièrement dans notre école", explique S. Soussan. "Mais en discutant avec les élèves on s'est rendu compte qu'on avait tort. Le harcèlement existe bien dans notre école. Il s'infiltre dans les moments où les enfants sont moins encadrés, comme les récréations ou la cantine". Le projet démarre donc pour l'école, qui a mis le climat scolaire comme une priorité de son projet.

 

"Comme cela, pas de cahier des charges, on était libre", reprend S Soussan. "On a commencé par discuter avec les élèves. Ils ont rédigé des scénarios et en ont choisi un. Le bon départ cela a été le débat. Là les enfants ont bien réussi à caractériser le harcèlement. Ils ont pris conscience de ses effets et de son importance. Le scénario, le tournage se sont faits dans la foulée".

 

Des capacités de réflexion étonnantes

 

 Une étape s'est glissée entre les deux : des jeux de rôles avec les enfants. "Une étape importante pour discuter de ce que ressent la victime". C'est là que nait l'idée d'un scénario qui invite les enfants à briser la loi du silence et à s'adresser aux adultes , parents et enseignants, en cas de harcèlement.

 

Séverine Soussan et Tristan Pierrefitte ont déjà réalisé des vidéos avec les élèves et ils ont acquis du savoir faire. Par exemple le son a été post synchronisé pour éviter des difficultés durant le tournage.

 

Quelques semaines plus tard, la vidéo est retenue pour le prix académique, puis pour le prix national.

 

"Ce qui a changé dans l'école , c'est que les langues se sont déliées", explique S Soussan. "Les élèves ont appris à faire attention les uns aux autres et à alerter en cas de souci".

 

Les enseignants ont eux aussi appris des choses. "Ils m'ont surpris par leur capacité de réflexion. Je ne pensais pas qu'en Cm1 et CM2 ils seraient capables de vraies réflexions. Ils m'ont fait plaisir. Je suis fière d'eux". Avez vous vu leur vidéo ?

 

François Jarraud

 

La vidéo

 

 

 

Par fjarraud , le mardi 10 mai 2016.

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