Comment l'offre académique oriente le destin scolaire des élèves 

Alors que le discours dominant est celui de la liberté de choix des élèves, comme le rappelle la décision ministérielle de créer une période d'essai en seconde professionnelle à la rentrée 2016, une nouvelle étude établit l'impact de l'offre académique de formation sur l'orientation des élèves. Cette étude de Nicolas Miconnet (Depp) , publiée dans Education & formations n°90, montre que ce sont les élèves les plus faibles qui sont le plus victimes de ces choix structurels.

 

Nicolas Miconnet étudie en détail le devenir des élèves ne fin de 3ème et en fin de seconde, deux moments clé du devenir de l'élève. Il part d'un constat : la forte variabilité des décisions d'orientation d'une académie à l'autre pour les élèves les plus faibles. L'écart est nul pour les meilleurs.

 

Ainsi en fin de 3ème, près de 40% des élèves ayant obtenu moins de 9 au brevet sont orientés en seconde générale en Corse ou sur Créteil quand ce n'est que près de 10% à Nantes ou à Caen. A l'issue d'une seconde, ce mêmes élèves ont 20% de chances d'aller en première générale dans l'académie de Créteil ou d'Amiens contre 40% à Paris ou Limoges.



 

 

 

Comme le dit, N Miconnet, "en neutralisant les conséquences de l’âge, du niveau scolaire, de l’offre de formation, etc., les élèves, et notamment les plus en difficulté scolaire, auront des parcours différents selon leur académie. Un élève scolarisé en Corse ou à Créteil a ainsi plus de chances de poursuivre dans la voie générale et technologique que s’il était dans les académies de Caen, de Nantes ou de Rennes. De même, en fin de seconde GT, la probabilité de passage dans une série générale est plus élevée en Corse qu’elle ne l’est par exemple dans l’académie d’Orléans-Tours".

 

Pour Nicolas Miconnet, " les disparités interacadémiques de parcours des élèves sont liées à l’offre de formation proposée dans l’environnement de l’élève. La présence d’un lycée GT dans le territoire de vie du collège augmente, à caractéristiques équivalentes, la probabilité de poursuivre dans la voie générale et technologique tandis qu’une tradition d’apprentissage ou une offre de formation professionnelle du ministère de l’Agriculture incitent les élèves à privilégier la voie professionnelle. En fin de seconde GT, pour un élève donné, la présence de séries technologiques dans l’établissement diminue la probabilité de passage en première générale.

 

Mais l’effet de l’offre de formation diffère selon les caractéristiques des élèves. Alors que l’offre de formation n’influe que marginalement les choix des meilleurs élèves, elle pèse au contraire lourdement sur les parcours scolaires des élèves les plus en difficulté scolaire. Ainsi, le destin scolaire des élèves les plus en difficulté scolaire ne dépend pas seulement de leurs propres caractéristiques, mais également de l’offre de formation établie par les acteurs institutionnels".

 

L'article

 

 

Par fjarraud , le vendredi 15 avril 2016.

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