Alors que plusieurs proviseurs sont poursuivis pour avoir autorisé des élèves à fumer dans leur établissement, la ministre prend une position claire : les élèves ne doivent pas fumer au lycée.
Invités par le ministère suite aux attentats à ne pas laisser les élève s'attrouper devant les lycées, les proviseurs se sont trouvés devant "une injonction contradictoire" selon le Snpden, syndicat des chefs d'établissement. Ou ils laissaient les élèves sortir pour fumer et violaient l'interdit ministériel. Ou ils les autorisaient à fumer et ils violaient la loi Evin.
Finalement, les proviseurs se sont appuyés sur une circulaire ambigüe émise par le ministère en novembre 2015. "En lycée, des zones spécifiques peuvent être aménagées dans les espaces extérieurs au sein des établissements scolaires pour éviter que les élèves sortent pendant la journée", écrit le ministère. Ces "zones spécifiques" sont devenues des fumoirs dans les établissements.
Le 13 avril, la ministre a finalement pris une position tranchée. "Il ne faut pas évidemment que les mesures de sécurité et de protection des élèves remettent en cause la loi Evin. Fumer est interdit au sein des établissements scolaires", a déclaré la ministre sur Europe 1. "Ca n'est pas parce que nous cherchons à éviter les attroupements, notamment aux abords des lycées, qu'il faut permettre aux élèves de fumer à l'intérieur des lycées. Donc, l'instruction doit être passée clairement : pendant cette période de mesures de sécurité renforcées, il doit être demandé aux lycéens tout simplement de ne pas fumer".
La France est en effet se seul pays développé où la consommation de tabac repart à la hausse chez les jeunes. L'absence d'une vraie politique de lutte contre le tabac coûte 80 000 vies humaines chaque année et 120 milliards à la collectivité. Voilà maintenant l'éducation nationale contrainte par les événements de lutter contre la tabagie chez les jeunes. Les proviseurs auront -ils les moyens concrets nécessaires à ce combat ou devront-ils se débrouiller ?
François Jarraud
Sur Europe 1
Des proviseurs poursuivis
Le Snpden demande le retour des coins fumeurs