Qu'est ce qui fait la réussite du lycée Henri Wallon d'Aubervilliers ? 

Un lycée se détache du palmarès 2016 : le lycée H Wallon d'Aubervilliers. Second lycée pour la série S, troisième pour la série L, 13ème pour la série STMG, son nom revient plusieurs fois en haut de l'affiche, ce qui confirme que le hasard n'y est pour rien. Philippe Le Naour, proviseur adjoint, nous confie les clés du succès.

 

Pas facile de connaitre la recette du lycée Henri Wallon. Ce 29 mars, l'équipe de direction, le proviseur Nicolas Fix et son adjoint Philippe Le Naour, doivent régler en urgence un incident. La réussite, à Aubervilliers, ça se gagne au jour le jour.

 

De 3 reçus sur 5, passer à 4 sur 5

 

Mais les résultats sont là. Le lycée H Wallon est un établissement populaire d'environ 900 élèves situé dans une commune peu favorisée de Seine Saint Denis. Le taux de réussite au bac S est de 80% ce qui est 20% de plus que le taux attendu compte tenu de la composition sociale des élèves de l'établissement. On a là une valeur ajoutée de l'établissement impressionnante. En série L, la valeur ajoutée est de 14 points avec 97% de reçus au bac alors qu'il ne devrait y en avoir que 83%. En série Stmg l'écart reste fort : 82% de reçus contre 72% attendus.

 

Evidemment le lycée H Wallon n'atteint pas 100% de reçus au bac. Mais y être scolarisé augmente très fortement vos chances de réussite. Ce résultats est obtenu avec un très bon taux d'accès de la première en terminale : le lycée est généreux dans els passages en classe supérieur. IL sait faire réussir ses élèves faibles plutôt que les éliminer comme le font nombre d'établissements.

 

Comment fait-il ? Philippe Le Naour met tout de suite en avant la qualité des enseignants et de l'équipe pédagogique "très mobilisés". Certes le lycée compte un nombre important de stagiaires. Mais il repose sur une ossature solide d'enseignants stables et très engagés. Autour d'eux , les CPE, les COP, l'infirmière, l'assistante sociale, les personnel de direction  sont très présents sur le terrain.

 

Individualisation

 

Mais ces efforts ne portent leurs fruits que parce que le lycée a décidé de s'investir dans trois  points : l'individualisation, l'orientation et des projets pédagogiques.

 

"On assure un suivi individuel de chaque élève", nous dit, fièrement, Philippe Le Naour. Le lycée se sert d'une arme massive d'inclusion scolaire : ses secondes. Au lycée H Wallon, chaque seconde ne dépasse pas 18 élèves. "La seconde c'est les bases", explique P Le Naour. Pour lui, "la mesure est plus éducative que pédagogique".

 

A partir de collégiens qui ont vécu des parcours différents, le lycée fabrique des lycéens. Cela passe par un encadrement important où tous les adultes s'impliquent. Avec deux objectifs principaux : travailler l'orientation, on va y revenir, et construire la tranquillité sans laquelle aucun enseignement ne peut se construire.

 

 

 

Alors les enseignants de seconde s'investissent, à commencer par les professeurs principaux. Chaque nouveau lycéen est reçu régulièrement chaque trimestre e tête à tête par un adulte qui le suit. "C'est agréable de parler avec un élève de ses projets", nous dit P Le Naour, lui aussi mis à contribution. Ainsi se tisse le lien avec l'établissement et se construit la maturité de l'élève nécessaire à sa progression. Les adultes font eux aussi des points réguliers avec l'infirmière, le COP, l'assistante sociale, les enseignants, sur chaque jeune.

 

Orientation

 

La seconde arme du lycée c'est l'orientation. Evidemment elle est le sujet des entretiens régulier que l'on vient d'évoquer. Mais le lycée fait plus. Il joue d'une carte que les Indicateurs des lycées 2016 a mise en avant : l'impact positif d'avoir une offre pédagogique variée... et de s'en servir. Nationalement le taux de réussite n'est pas le même selon l'offre de séries. Aini u lycée qui n'a que les trois séries générales a en moyenne 71% de reçus au bac. Un lycée comme H Wallon qui dispose des trois séries générales et de deux  filières technologiques (STMG et STL à H Wallon) voit ses chances monter à 76%. Cet atout, Henri Wallon en joue en maitre.

 

Alors il s'en sert. Le lycée autorise les changements de filière en cours d'année. On peut passer de ES en STMG mais aussi aller de STMG vers ES. "Les passerelles ne servent pas qu'à se défausser vers la STMG", insiste P Le Naour.  C'est probablement ce qui évite de trier les élèves en première pour ne présenter que les meilleurs. Au terme du dialogue avec les élèves, le lycée arrive à définir avec eux et leurs familles des objectifs réalistes et s'arrange pour ouvrir les portes quand le jeune vient y cogner. C'est ce travail d'orientation qui booste les chances de succès au bac bien au dessus de ce qui est attendu.

 

Culture

 

La troisième arme c'est l'investissement culturel. Chaque classe de seconde a son projet pédagogique développé avec un partenaire extérieur. Par exemple, le Paris Mozart Orchestra vient jouer au lycée et ce n'est pas pour rien dans le succès de la filière L qui offre l'option musique au bac.

 

Des soucis pour l'avenir

 

"On a des soucis pour l'avenir", nous confie P Le Naour. Le lycée voit son enveloppe horaire, celle de la DHG et les heures spéciales qui s'y ajoutent, augmenter à la rentrée 2016. Mais la croissance démographique très forte dans le 93 menace les secondes à 18 élèves. Derrière c'est tout le travail de personnalisation, d'orientation et au final de promotion sociale du lycée qui sont en jeu. Marianne c'est le moment de reconnaitre tes défenseurs..

 

François Jarraud

 

Par fjarraud , le mercredi 30 mars 2016.

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