"Je ne pensais pas que les élèves pourraient passer autant de temps sur un projet non obligatoire". A l'étonnement de David Badier, répond en écho celui de Pascal Vergnol : "Les élèves sont capables de faire des choses inattendues quand ils sont très motivés". Leurs classes sont lauréates du concours "De l'objet aux métiers" organisé pour la seconde fois par l'Onisep avec la Fédération des industries mécaniques.

Réservé au collège, le concours "De l'objet aux métiers" veut faire comprendre aux élèves, de façon concrète, où et comment la mécanique intervient dans la fabrication de l’objet. Les élèves doivent présenter les différentes étapes de fabrication de l’objet, son environnement de production ainsi que les métiers et formations qui y sont liés. Ils doivent aussi se projeter dans les 50 prochaines années en imaginant son évolution.

Quatre filles en mécanique

A Saint-Pierre des Corps, la banlieue ferroviaire de Tours, c'est tout naturellement le train qu'a choisi d'étudier  un petit groupe de 4 élèves de Denis Badier, professeur de technologie au collège J Decour. Dans ce collège REP, ce sont 4 filles qui se sont impliquées dans ce projet qui a été développé en dehors des heures de cours, sur le temps du repas et le mercredi après midi. "Je ne pensais pas qu'elles y consacreraient autant de temps", nous a dit D Badier. Il oublie de dire que son temps personnel a aussi été largement donné au train.

Les élèves ont visité le centre technique SNCF de Saint-Pierre des Corps et pris contact avec des techniciens et des techniciennes. Elles ont su nouer un contact chaleureux avec les agents SNCF heureux de voir des filles s'investir dans la mécanique.  Elles ont aussi rencontré la solidarité de leur professeure de français pour vérifier leur travail de rédaction.

"Pour moi c'était l'occasion de proposer aux élèves de s'investir dans un travail sans les forcer", explique D Badier. "Mais j'étais loin d'imaginer leur capacité de travail". Les élèves ont accumulé des connaissances sur la fabrication d'un train et les machines utilisées pour cela. Elles ont découvert des métiers peu connus. Elles ont rédigé et présenté numériquement leur travail. Elles ont présenté leur travail devant des "grands" de troisième.

Pourquoi des filles s'intéressent à la mécanique ? "Ce sont des filles curieuses", explique D Badier, "et sans préjugés. Elles ont relevé le défi. Ca fait plaisir de voir des élèves heureuses !"

Technologie de pointe à Bourg Lastic

A Bourg-Lastic, un village du Puy-de-Dôme, Pascal Vergnol enseigne la technologie au collège Willy Mabrut, un petit établissement d'une centaine d'élèves. Mais on peut être rural, éloigné de tout et être très en pointe en technologie. P Vergnol dispose d'une imprimante 3D au collège et ses élèves de 3ème utilisent Solidworks pour mener leur projet.

Un groupe de 8 élèves, 5 garçons et 3 filles, a participé au concours "De l'objet aux métiers". Il sont choisi un objet pas facile : la prothèse médicale. Il sont donc réalisé une animation Prézi qui présente la fabrication d'une prothèse.

Le fleuron de leur travail c'est le pseudo journal télévisé où les élèves présentent la fabrication des prothèses dans 50 ans. "Je suis surpris de la capacité à se motiver des élèves et à réaliser des choses étonnantes. La réalisation du journal télévisé en totale autonomie est un petit exploit".

Le 16 mars, les deux classes arrivent à Paris où les prix leur sont remis par l'Onisep et la Fédération des industries mécaniques. Le circuit de visite de la capitale durant  deux journées n'oublie pas la mécanique. Les deux groupes visitent le 16 mars une grande usine automobile francilienne.

François Jarraud

Le concours

Le projet du collège J Decour de Saint Pierre des Corps

Le projet de Bourg Lastic