Les nouveaux programmes scolaires programment-ils le numérique ? 

Les nouveaux programmes de l’école primaire, du collège sont-ils à même d’appuyer le développement du numérique dans les usages ? Si d’un coté le B2i semble escamoté, de l’autre les nouveaux programmes poussent fortement l’apprentissage du code informatique . Comment les enseignants s’y retrouvent-ils ? Au Salon Educatice, le 10 mars, le Café pédagogique a réuni 5 enseignants particulièrement investis dans les usages du numérique pour y voir plus clair…

 

Il y a des professeurs que l’on est fier de réunir. Le 10 mars, ils  remplissent largement la salle de conférences du Salon Educatice. Alexandre Acou est professeur des écoles et auteur d’un ouvrage remarqué sur les usages d’Internet à l’école élémentaire. Christine Lemoine tient "Maternailes" un des meilleurs blogs sur l’école maternelle. Camille Martin enseigne en Segpa et ses usages numériques sont remarqués. Marie Soulié, professeure de lettres au collège, a remporté de nombreux prix au Forum des enseignants innovants. Enfin, Frédéric Véron tient un blog consacré aux SVT très remarqué. Quelle lecture font-ils des nouveaux programmes au regard du numérique ? Celui-ci va-t-il changer l'enseignement ? Quelle dimension reconnaissent ils au codage, une des nouveautés des programmes  ?

 

Dés la maternelle

 

 « On utilise les outils numériques pour les disciplines à l’école maternelle », explique Christine Lemoine. Avec les tablettes, les enfants peuvent travailler l’expression orale, par exemple s’écouter et s’enregistrer en améliorant leur expression. C. Lemoine évoque aussi l’utilisation de twitter dans un niveau d’enseignement où on utilise beaucoup de supports éphémères. La vidéo numérique est aussi très utilisée. Sur tous ces points, les nouveaux programmes ont affirmé les usages dont on trouvait trace dans les programmes précédents.  S’ils sont bien accueillis c’est surtout qu’ils affirment le retour du jeu après des programmes qui avaient « scolarisé » la maternelle.

 

Trois points des programmes

 

Alexandre Acou repère dans les nouveaux programmes de l'école élémentaire trois points forts. Le premier c’est le partage de l’écrit, une pratique qui dépasse maintenant les blogs et qui s'ouvre aux réseaux. La communication interclasse peut s’appuyer sur twitter pour la production de textes courts, une sorte de micro blogging. A Acou cite par exemple les twictéees sur le modèle, pas nouveau, de la correspondance scolaire.

 

Second point, la production de textes numériques. Le terme apparait en cycle 3. A Acou alimente un cahier de littérature numérique sur un site où les élèves partagent leurs lectures. Il invite les élèves à produire des livres audio numériques : les élèves s’enregistrent en autonomie ce qui les amène à lire vraiment et à veiller à la qualité de leur lecture. Troisième point, la production vidéo. Les élèves peuvent enregistrer de mini leçons qui seront évaluées par le maître.

 

Les EPI et l'AP avec le numérique

 

Des nouvelles pratiques pédagogiques grâce au numérique, c'est aussi ce que veut montrer Marie Soulié. Pour elle les nouveaux programmes donnent de l'espace au numérique avec les EPI et l'accompagnement personnalisé. Ainsi dans les EPI, le numérique peut être utile pour construire des textes, apprendre aux élèves à traiter l'information , à la diffuser grâce à des échanges entre classes. L'accompagnement personnalisé sera aussi un espace où le numérique permettra la différenciation. Enfin les nouveaux programmes poussent aussi au travail collaboratif et e numérique en est un bon instrument. Pour Frédéric Véron le numérique permet de "lâcher prise" avec els élèves,  c'est à dire de les laisser travailler en groupe sur des tâches précises de façon à utiliser leurs compétences. Ce sera le cas dans les EPI par exemple où les élèves pourront collaborer en utilisant un traitement de texte collaboratif. Autrement dit, avec le numérique, les nouveaux programmes demandent un changement de posture des enseignants.

 

Et le code ?

 

Et l'apprentissage du code ? Tous les participants ne semblent pas intéressés. Pour Camille Martin, l'apprentissage du code, déjà pratiqué dans son collège en atelier, est un bon exercice méthodologique pour les élèves en difficulté. Frédéric Véron défend également l'apprentissage du code. Avec l'algorithmique, il permet de travailler la logique chez les élèves. C'est bien une nouveau champ ouvert par les nouveaux programmes.

 

François Jarraud

 

 

 

 

Par fjarraud , le vendredi 11 mars 2016.

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