Pesticides : France 2 aurait-il bidonné son Cash investigation ? 

Modifié 14h30 - Gros émoi dans l'opinion après l'annonce par France 2 que 97% des aliments contenaient des pesticides. Mais voilà, pour l'Association française pour l'information scientifique, l'émission de télévision a malmené les chiffres.

 

L’Association Française pour l’Information Scientifique (AFIS) "déplore qu’une chaîne publique de télévision ait transmis en  prime time  un tel message, trompeur et alarmiste, à plusieurs millions de téléspectateurs... sans le souci ni de la véracité des « informations » colportées, ni de l’inquiétude légitime mais injustifiée ainsi propagée dans la population" Selon l'AFIS, "les analyses de l’EFSA (agence européenne pour la sécurité des aliments) montrent que 97,4 % des 81 000 échantillons sont conformes à la réglementation, parmi lesquels 54,6 % ne contiennent aucun résidu détectable de pesticides... L’EFSA a intitulé sa synthèse : « Plus de 97 % des aliments contiennent des résidus de pesticides dans les limites légales ». Cash Investigation a transformé ce titre en : « Plus de 97 % des aliments contiennent des résidus de pesticides ». Chacun peut apprécier l’intoxication !"

 

" Cash Investigation a fait implicitement passer le message que seulement 3 % des aliments seraient vierges de résidus de pesticides. C’est faux. Totalement faux. Plus de la moitié des aliments (55 %), bio ou non, sont vierges de résidus de pesticides détectables. 42 %, bio ou non, contiennent des résidus détectables mais dans les limites légales et ne présentent pas de risque. Seuls 3 %, bio ou non, dépassent ces limites légales dont 1,5 % les dépassent nettement."

 

A cela la production de l'émission répond : " Nous avons été interloqués par la phrase  suivante : « 54,6% of the samples contained no quantifiable residues ». Cette phrase est très importante : elle évoque 54,6% de résidus non-quantifiés et non pas 54,6 % de résidus non-détectés. Le seuil de LOQ (Limit of Quantification) est en effet 10 à 20 fois supérieur au seuil de LOD (Limit of Detection). C’est une différence majeure. En d’autres termes, sous cette limite de quantification, on ne peut pas conclure à l’absence de pesticides. On pourrait même dire qu’il y en a, qu’on les a détectés mais qu’on ne sait pas les quantifier précisément pour les relier à des molécules chimiques".

 

Communiqué AFIS

Enquête EFSA

Droit de réponse de la production

Désintox de Libération

 

 

 

Par fjarraud , le mardi 16 février 2016.

Commentaires

  • pmaresch, le 21/02/2016 à 19:26
    Ayez confiance....
    Quels sont les membres de l'Afis qui fixent les normes ? Les mêmes qui veulent nous faire croire à l’innocuité du Round-Up ?
    Quelles étaient les normes de potabilité de l'eau il y a 20 ans, et aujourd'hui, en ce qui concerne les nitrates entre autres !!!!
  • geoveilleur, le 16/02/2016 à 12:21
    Un droit de réponse : 
    http://www.pltv.fr/fr/dossier-pesticides-cash-investigation-repond-a-libe-desintox/ 

    Pour tuer son chien, on l'accuse de la rage ... Quel est le point de vue, quels sont les intérêts de l'AFIS ? 
  • pizzaratatouille, le 16/02/2016 à 09:55
    Bien d'accord avec le précédent commentaire.
    Être rigoureux sur les chiffres c'est bien et il faut être vigilant quant à la tentation sensationnaliste des médias, mais là j'ai vraiment l'impression que cette "AFIS" tombe dans l'excès inverse. 
  • veronica4, le 16/02/2016 à 08:22
    Pitoyable.
     Dans le meilleur des cas, un aliment sur 2 contiendrait des pesticides. Ca va beaucoup mieux ! On est sauvé.
    article bidonné du café pédagogique
    • thais8026, le 16/02/2016 à 13:15
      si je suis d'accord avec le constat que trop d'aliments contiennent des pesticides il n'en reste pas moins que l'on a volontairement modifier des résultats scientifiques à une heure de grande écoute.
      Ce n'est pas parce que cette imposture correspond à votre opinion qu'elle n'en est pas moins une. 
      Et après vous allez râler parce que l'on va dire que la moyenne des élèves en classe est de 12-13 et que les enseignants touche en moyenne plus de 3500 ou 4100 euros (et encore là les chiffres n'étaient pas forcément faux c'était le protocole d’obtention de ces chiffres qui était biaisé).
      Je trouve qu'il est déjà suffisamment alarmant que près de 50% des aliments contiennent des pesticides : mais au final à qui profite le crime. Un article ultra-alarmant est sorti, on a crié au loup et puis on se rend compte qu'il était en grande partie faux donc l'alarme perd de sa force et la prochaine fois plus personne n'y croira. Et qui a gagné : les sociétés de pesticides qui pourront continuer à déverser leurs produits sans contrôle.

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