Les séries scientifiques et techniques restent doublement ségrégatives 

Pourquoi les séries scientifiques et techniques peuvent -elles être autant ségrégatives ? L'inspection générale publie, sous la plume d'Erik Roser, une étude qui attire l'attention sur la double sélectivité en maths...

 

 "Le constat le plus préoccupant de cette étude sur les scolarités du collège à la première inscription dans l’enseignement supérieur est l’effet des déterminants sociaux sur les parcours scolaires, qui se traduit par une surreprésentation très prononcée des catégories socioprofessionnelles favorisées dans les classes de terminale scientifique et technique.", écrit E Roser. Dans son étude il souligne ce chagnement. ."En fait, le déséquilibre social constaté en fin de parcours s’installe progressivement et subrepticement tout au long de la scolarité secondaire. C’est incontestablement le problème auquel il faut s’attaquer prioritairement afin de conduire davantage d’élèves issus de milieux modestes dans les formations scientifiques et techniques".

 

L'étude pose aussi la question de la mixité des genres. "S’agissant de la mixité des parcours, on note une progression lente mais effective de la part de jeunes filles dans les formations scientifiques et techniques, même s’il y a encore d’importantes marges de progrès, certaines représentations ayant la vie dure. Ainsi, bien que plus nombreuses que les garçons à accéder au lycée d’enseignement général et technologique, les jeunes filles ne représentent que 41 % des élèves des terminales scientifiques et techniques.

 

Enfin elle découvre  des disparités territoriales. "L’étude met en évidence d’importantes disparités territoriales dans les orientations scientifiques et techniques qui ne s’expliquent pas par des différences de niveau scolaire", note l'étude. "Ainsi, la probabilité pour un élève de troisième d’accéder à une première scientifique et technique peut varier de 12 % à 32 % selon les départements".

 

L'étude

 

Par fjarraud , le jeudi 14 janvier 2016.

Commentaires

  • Viviane Micaud, le 17/01/2016 à 07:33
    Je suis toujours étonnée de voir ces études de données réelles avec les mêmes analyses fausses quand on sait que ce sont ces erreurs qui empêchent le lycée d'évoluer.
    La matière sur laquelle s'appuie l'école pour discriminer est le Français. Ce sont les lacunes en Français qui font basculer les élèves dans la catégorie des élèves mis en souffrance au collège jusqu'à la fin de la 3ème. Ce sont les lacunes en Français qui empêchent d'accéder en 2GT et ce sont les lacunes en Français qui entraînent la "relégation" en filière technologique. Le tri se fait sur les maths dans les filières générales, parce que deux approches des maths sont indispensables au lycée et que le lycée français lie l'approche des maths choisis avec la dominante. (Si la dominante SES était possible avec les maths de S, les élèves qui voudraient faire HEC n'iraient pas en S). Le dogme en vigueur chez les "paléomodernistes consensuels" de ne pas donner la possibilité d'approfondir les maths à ceux qui ont une approche conceptuelle de la matière a déjà été testé dans d'autres pays. Il a conduit, soit à abandonner l'idée après l'avoir testé(Finlande), soit un retour en arrière après le constat de la catastrophe sur les études supérieures scientifiques (Italie), soit la mise en place d'une offre privée sur laquelle s'appuient les universités les plus sélectives (USA).
    L'analyse est fausse car "corrélation" ne veut pas dire "causalité". Ce n'est pas parce qu'il y a un lien statistique entre deux paramètres, qu'un des paramètres est la cause de l'autre. Pour comprendre, voici l'anecdote des marchands de glace. "Dans un pays lointain, un sultan a constaté qu'il y avait beaucoup de noyades sur ses plages. Il a donc fait faire une étude approfondie de tous les paramètres disponibles, mois par mois. Il a été établi qu'il y avait une très forte corrélation entre les noyades et la vente de crème glacée. Il a fait tué tous les marchands de glace, sans que bien sûr cela n'ait changé quoi que ce soit au nombre de noyés."
    Il y a plus de catégories favorisées dans les sections où il y a plus d'exigences. Comme la filière S, a les mêmes exigences que L en capacité d'expression et les plus hautes exigences en maths, c'est celle qui laisse plus de portes ouvertes dans les études supérieures. Elle est, logiquement, donc la filière la plus choisie par les élèves bons scolairement.
    Pour les filières post bac, c'est le délit d'initiés qui est en jeu. Le système "éducation nationale" conseille de faire le métier de ses rêves sans s'occuper ni de l'employabilité, ni du salaire. Ce n'est pas ce que font les familles issus de milieu favorisé qui influent sur leur enfant pour qu'il choisisse un métier où il y a de l'emploi, bien payé et avec une bonne progression de carrière, comme les métiers scientifiques et techniques.
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