La Culture et l'Education donnent le top a l'éducation aux medias 

"On va multiplier les interventions de professionnels dans les établissements". Le 17 décembre, N Vallaud-Belkacem, Fleur Pellerin, ministre de la culture, et Jean-Marc Merriaux, directeur général de Canopé, ont signé une convention pour mettre e application les directives sur l'éducation aux médias et à l'information (EMI). Les ministères mettent en commun des ressources et des réseaux, notamment le Clemi, avec l'ambition de mettre en application la loi d'orientation et le Parcours citoyen. L'enjeu de la convention c'est aussi de concrétiser l'engagement de créer un média par établissement secondaire et de faire vivre dans les collèges l'EPI spécifique dédié à l'EMI.

 

Mettre en application l'EMI

 

"Le développement des médias collégiens et lycéens se passe bien. Le fait d'avoir dans les programmes et, avec la réforme, un EPI autour des médias, donne de vrais temps pour faire cette éducation aux médias. On offre les conditions à l'école pour la réaliser et le ministère de la Culture offre des professionnels à la disposition des écoles". Interrogée par le Café pédagogique, N Vallaud-Belkacem a résumé la convention signée le 18 décembre entre les deux ministères de l'Education nationale et la Culture et le réseau Canopé et le Clemi.

 

La convention doit permettre de mettre en application un enseignement aux médias que la loi d'orientation a pour la première fois reconnue mais que les événements de cette année ont rendu indispensable. Depuis janvier on a assisté à la création d'un EPI au collège pour l'EMI et à l'engagement ministériel de créer un média dans chaque lycée et collège. Restait à trouver les moyens de faire vivre ces textes.

 

Renforcer le Clemi

 

"C'est une prise de conscience de l'importance de l'EMI liée à la mobilisation pour les valeurs de la République, nous a dit Jean Marc Merriaux. "Il faut une politique coordonnée entre les acteurs que sont la Culture, l'Education nationale et le réseau Canopé pour coordonner les actions et accompagner, avec le Clemi, les projets".

 

Pour relever ce défi le ministère a décidé de renforcer le Clemi avec un référent dans chaque académie. "On est un facilitateur", nous a dit JM Merriaux. "Par exemple une professeure qui s'investit dans l'EMI pourra aller voir le Clemi pour demander une aide pour développer une webradio ou structurer un comité de rédaction. On va aussi anticiper la production de  ressources pour l'EPI".

 

Des ressources

 

La convention sur l'EMI va faciliter les relations entre les rectorats, les DNE et les DRAC, les directions régionales de la culture. Fleur Pellerin a annoncé la création de dispositifs tournés vers les écoles. Une mallette EMI réalisée avec Ouest France et le groupe Bayard, grâce à un investissement d'1.6 million du ministère de la culture, sera diffusée dans 500 lycées. Le ministère investit 100 000 euros dans une plate forme d'éducation aux médias. Fleur Pellerin a évoqué des " journalistes en résidence" dans les quartiers populaires qui pourront intervenir dans les établissements scolaires.

 

Un premier exemple était fourni par la structure qu'ont visité les ministres, le BAL, une structure qui propose des actions d'éducation à l'image. Marine Duhaut, professeure d'arts plastiques au lycéen H Wallon d'Aubervilliers, a présenté aux ministres son projet de travail sur l'image réalisé avec le BAL avec des 1ère littéraires : des pixups réalisés avec un artiste photographe.

 

François Jarraud

 

 

 

 

Par fjarraud , le vendredi 18 décembre 2015.

Commentaires

  • Florian Reynaud, le 18/12/2015 à 15:34
    Il est particulièrement regrettable que l'éducation aux médias et à l'information, loin des considérations de l'UNESCO ou du CSP, soit réduite par le Ministère de l'Education nationale et Canopé à l'éducation aux médias. Ce n'est pas comprendre les enjeux associés à l'EMI, autour de la recherche d'information, de la maîtrise des multiples environnements informationnels, du recul critique devant l'ensemble des sources d'informations, des questions juridiques et civiques. Cette convention fait que l'institution se joue, une fois de plus, des actions et compétences qui existent dans les établissements scolaires. C'est oublier par exemple totalement le travail des professeurs documentalistes. Les reléguer de nouveau au second plan, pour favoriser l'intervention extérieure d'associations, ce n'est ni acceptable ni sérieux. L'attitude de Canopé, en particulier de sa direction, n'est pas compréhensible à ce sujet, avec une réelle distanciation vis-à-vis des compétences pédagogiques des professeurs documentalistes et du domaine de l'information-documentation qui inspire directement l'EMI. Cette méconnaissance de l'EMI, cet engagement pragmatique porte préjudice aux actions que l'on peut développer dans les collèges et lycées. C'est aussi ignorer complètement les alertes lancées lors de la démission, il y a peu, de Divina Frau-Meigs, du CLEMI, qui souhaitait y porter des éléments réfléchis de translittératie, au-delà de la seule entrée par les médias pourtant choisie par Canopé dans sa politique liée à l'édition et aux partenariats.

    Florian Reynaud, professeur documentaliste
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